Tartines grillées au chèvre miel  – Apfelstreusel 

                     

   Tartines grillées au chèvre miel 

Prendre de préférence du pain de campagne.

Couper des tranches, les badigeonner d’huile d’olive, mettre du chèvre bûche en tranches puis du miel, à nouveau de l’huile et enfin du thym . 

Faire dorer au four pendant quelques minutes. 

Servies avec de la salade, petits et grands vont se régaler !

 

Apfelstreusel 

Pour 8 personnes 

Ingrédients :

2 kg de pommes fermes

5 cuillères à soupe de sucre 

Le zeste de deux citrons

2 cuillères à soupe de cannelle 

1 bonne poignée de raisins secs 

 

Éplucher et couper les pommes en gros quartiers.

Verser les autres ingrédients avec les pommes dans un saladier et bien mélanger.

Déposer le tout en forme de pyramide dans un plat allant au four.

Puis préparer un mélange de farine, sucre et beurre que vous travaillez à la main. Emiettez cette pâte et étalez–la sur les pommes. 

Mettre au four pendant 30 min, thermostat à 180°C.  A consommer tiède. 

 

 

Règles d’or

           Un samedi, Bernard prend le temps de discuter avec ses deux grands adolescents :

– Carole, tu devrais faire attention à tes tenues de moins en moins correctes ! Ta mère et moi ne vous avons jamais donné ce genre d’habitudes vestimentaires…

– M’enfin, papa, vous n’avez pas fini de me surveiller. Vous êtes excessif ! Il ne faut pas être coincé.  Je ne suis plus à l’école chez les mères !

– Je ne vois pas le rapport….

– Oh, maman et vous, vous nous avez toujours dit que tout cela était exagéré et qu’on ferait ce qu’on voudrait plus tard…

En effet, quelques années plus tôt, Bernard ou son épouse donnaient systématiquement raison à Carole qui se plaignait souvent du règlement de l’école des religieuses concernant les tenues vestimentaires.

– Quant à toi, Marc, tu arrives à un âge où ce serait bien que tu parles régulièrement avec un prêtre qui t’aidera à progresser et répondra à tes questions. Tu as passé ton bac et n’as plus le soutien d’une bonne école catholique.

– Vous me faites bien rire… lequel ?

– Bien, celui avec lequel tu penses pouvoir discuter le mieux, en confiance.

– Y’en a pas un pour racheter l’autre ! D’ailleurs c’est vous qui le dîtes, chaque dimanche après la messe : leurs sermons sont rasoirs, hors sol… leurs conseils inapplicables, ils ne sont pas dans la vraie vie comme nous…. Pas vrai ?

– …. (Silence éloquent)

 

Bernard et son épouse vont maintenant regretter amèrement leurs comportements et paroles des années passées, incohérents avec les objectifs de leur éducation qu’ils voulaient catholique.

Règles d’or:

 La cohérence dans l’éducation donc entre la famille, l’école, l’église.

Les parents doivent soutenir toute autorité à laquelle les enfants ont affaire, sinon c’est leur propre autorité qui sera mise en cause. Plus tard, l’enfant devenu adulte risque de graves déconvenues par son incapacité à accepter les directives de son patron au travail, ou celles de l’Eglise Catholique….

 Ne jamais critiquer les abbés, professeurs, grand-parents, parrains ou marraines…devant les enfants ! Si un problème existe, ce qui arrive, en parler en ménage puis en privé avec l’autorité concernée. Il s’agira d’aborder le sujet avec bienveillance, dans le but de se comprendre et de s’ajuster à la psychologie de l’enfant, pour son progrès.

 Mais maman, papa m’a permis…

Papa bricole au sous-sol, maman est dans la cuisine…les jeunes enfants cherchant un privilège exceptionnel trouvent la faille- le manque de cohérence- entre les deux parents pour l’obtenir : des gâteaux en plus, l’autorisation de sortir un jeu, de regarder un film, de partir chez un ami voisin….une autorité désunie ou un manque de coordination vont aboutir à une éducation laxiste qui va créer des enfants-rois, capricieux ou faibles, une perte de repère des enfants, et parfois des querelles entre époux. Il faut s’entendre en ménage avant la demande d’un enfant, sur des règles communes, et prendre le temps de vérifier en cas de doute. Maman appelle papa qui monte cinq minutes dans la cuisine, ou maman descend au sous-sol si elle sait son mari occupé à un travail qu’il ne peut interrompre…

Une fois les règles établies ou les réponses données, la persévérance dans la durée est vitale : ne pas contredire un ordre précédent, ne pas dire oui un jour et non le lendemain même lorsqu’on est fatigué.

« L’inconstance dans l’autorité fait sa faiblesse » (Fr. Charmot)

« Si l’enfant s’aperçoit que l’éducateur ne fait que substituer ses propres caprices aux siens, il n’aura nulle confiance en cette autorité » (Ph. Ponsard)

Une stratégie d’éducation

 

           Dès les fiançailles, au début du mariage et régulièrement ensuite, les parents partageront leurs observations pour mettre en œuvre de manière cohérente l’éducation catholique de leurs enfants, et le progrès de leur propre union matrimoniale.

Travaillons la cohérence des moyens utilisés : école, paroisse, groupe scout, réseau d’amis, règles familiales… avec l’objectif de faire de nos enfants des personnes équilibrées, aimables, droites, donnant le meilleur d’elles-mêmes et visant à la sainteté par une vie chrétienne profonde.

Il sera nécessaire de se resynchroniser, par des temps de discussion au calme le week-end, le soir, en balade ou au restaurant sans les enfants, et régulièrement par une retraite.

Les tentations du libéralisme, le confort du matérialisme, les mirages de l’idéalisme théorique nous guettent tous. A deux, avec le conseil de bons amis et de bons prêtres, nous saurons détecter les inévitables imperfections de notre éducation et nous ajuster.

La cohérence, reflet de l’unité de Dieu

 Dieu Trinité est l’Unité même, sans aucune imperfection ni inconstance. Il nous appelle à Lui ressembler, et Le rejoindre au Ciel dans une union parfaite avec Lui. Cette union commence sur la terre et se développe par notre vie spirituelle et les sacrements.

L’exemplarité des parents dans leur vie spirituelle personnelle et en ménage sera donc une source de la cohérence dans leur éducation et dans toute leur vie. Elle sera aussi pour leurs enfants, une preuve de l’importance de la vie spirituelle. Pratiquez vous-mêmes ce que vous prêchez, si vous voulez être écoutés et imités ! Quel impact lorsque l’enfant voit son père à genoux chaque jour pour prier avant de partir travailler !

L’affection mutuelle entre époux, par des attentions réciproques et la paix du ménage seront également un exemple puissant de la vérité de l’amour terrestre reflet de l’Amour éternel de Dieu.

« Ce ne sont pas nos conseils que les enfants emporteront dans la vie, mais nos exemples » (J. Cappe).

Hervé Lepère

 

 

 

 

Le mal – La tolérance – le compromis

Vous tous mes frères, si vous êtes condamnés à voir le triomphe du mal, ne l’acclamez jamais, ne dites jamais au mal : tu es le bien ; à la décadence : tu es le progrès ; à la nuit : tu es la lumière ; à la mort : tu es la vie… Opposez-y l’énergie de vos œuvres et de vos efforts. 

Cardinal Pie

Que chacun évite toute liaison avec ceux qui se déguisent sous le masque de la tolérance universelle, du respect pour toutes les religions, de la manie de concilier les maximes de l’Evangile avec celles de la révolution, le Christ avec Bélial, l’Eglise de Dieu avec l’Etat sans Dieu. 

Léon XIII Encyclique Inimica vis du 8 décembre 1892

On a donné récemment au christianisme le conseil, dit Pie XII1, s’il veut encore conserver quelque importance et dépasser le point mort, de s’adapter à la vie et à la pensée modernes, aux découvertes scientifiques, à l’extraordinaire puissance de la technique devant lesquels les vieux dogmes ne seraient plus qu’une lueur d’un passé presque éteint. Quelle erreur et qui cache bien la vaine illusion d’esprits superficiels ! Tout au contraire, la pensée et la vie modernes doivent être reconduites au Christ. Telle est l’unique source de salut : la foi catholique ; non pas une foi mutilée, anémique, édulcorée, mais une foi dans toute son intégrité, sa pureté et sa vigueur…

Vouloir tirer une ligne nette de séparation entre la religion et la vie, entre le surnaturel et le naturel, entre l’Eglise et le monde, comme s’ils n’avaient rien de commun, comme si les droits de Dieu ne s’étendaient pas sur toute la vie quotidienne, humaine et sociale, c’est là une attitude incompatible avec la doctrine catholique, une position ouvertement anti-chrétienne. (…)

Il y a chez nous une chose que les catholiques ont complètement oubliée. C’est que le compromis, qui est la reconnaissance d’un état de fait qu’on ne peut pas brusquer, ne doit jamais porter atteinte au droit et à l’idéal proposé par la doctrine. A certaines époques, nous devons reconnaître que les esprits ne sont pas mûrs, mais nous ne devons jamais renoncer à l’action pour les faire mûrir. Autrement dit, le compromis ne portera jamais sur l’affirmation, sur le droit à la propagande, à l’apostolat, et ne devra jamais marquer, à ce point de vue, un temps d’arrêt dans l’esprit des catholiques.

Or c’est là malheureusement, le grand mal de l’heure actuelle. 

Abbé Richard dans l’Homme Nouveau, in Pour qu’Il règne de Jean Ousset.

1 Discours aux membres de la Renaissance chrétienne du 22 janvier 1949  

 

Ma Bibliothèque

ENFANTS :

– A lire dès 4 ans : Le Petit Chaperon rouge – B. Potter – Kaleidoscope – 2019

– Dès 6 ans : Jeanne d’Arc, soldat du roi – M. Vial-Andru – Téqui – 2019

– A partir de 8 ans : L’Egypte ancienne – collectif – La chouette de Vendée – 2019

– 10- 12 ans : Guide nature : Traces et indices – Collectif – Salamandre – 2019

– Dès 12 ans : Les trappeurs du Far-West – L. Ville – Ed. saint Rémi – 2019

– A partir de 14 ans : La légende du roi errant – L. G. Garcia – La joie de Lire – 2019

 

ADULTES (à partir de 16 ans) :

– Vie chrétienne : Les mariages dans l’orage – M. l’abbé Grün – Via Romana – 2020

– Culture chrétienne : Ils ont choisi le Christ – J-F Chemain – Artège – 2019

– Spirituel : Le secret de saint Dominique – P. J-D. Fabre  – 2019 – Clovis

– Roman historique :  Les martyrs d’Orange – A. Neviaski – Artège – 2019

 

 

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin : cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

 

La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à : PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

Mon enfant peut-il faire Sciences Po?

           Mercredi 22 janvier 2020, les inscriptions sur le site Parcoursup.fr se sont ouvertes pour les quelques 750 000 candidats au baccalauréat du mois de juin. Une nouveauté attend les élèves de terminale cette année : la plateforme d’orientation vers l’enseignement supérieur accueille dorénavant la totalité des formations reconnues par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et accessibles en post-bac, y compris les formations très sélectives que sont certaines écoles d’ingénieurs, de commerce, ou encore les études de santé (médecine, pharmacie, dentaire, etc.). Les « Grandes Écoles » dans le domaine des sciences sociales que sont les « Sciences Po » ont elles aussi intégré Parcoursup, ce qui pourrait attirer nombre de jeunes intéressés par la politique, le droit, l’économie, l’histoire, les sujets de société, et qui veulent se laisser la possibilité de choisir plus tard une carrière publique ou privée. La formation proposée par les Instituts d’Études Politiques1 offre dès le baccalauréat une voie distincte de celle des Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) pour laquelle les enseignants du secondaire ne poussent habituellement que ceux qui sont en tête de classe. L’année dernière, plus de 10 000 candidats ont ainsi présenté le concours commun des Sciences Po de province (Sciences Po Aix, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse) et plus de 7000 celui de Sciences Po Paris2. Cette année, le concours subsiste mais il faudra obligatoirement passer par Parcoursup au préalable pour s’y inscrire3.

 

Plusieurs objections pourraient être formulées contre ce type de cursus :

Ces écoles généralistes n’offriraient pas de métier précis à la sortie et bien des jeunes qui les intègrent ne savent pas ce qu’ils vont faire plus tard et ce quasiment jusqu’à la fin de leurs études, situation qui contribue à nourrir de légitimes inquiétudes sur leur avenir chez leurs parents ;

Ces écoles dispenseraient un enseignement fortement idéologique et « politiquement correct », c’est-à-dire de gauche ou d’extrême gauche et anti-chrétien. Il y a donc un risque à ce que le jeune perde la foi et devienne révolutionnaire ;

La grande majorité des jeunes de ces écoles est issue d’une couche sociale aisée, souvent bourgeoise et amorale. Un étudiant catholique plongé dans ce milieu risquerait de se retrouver confronté à des comportements toxiques voire immoraux (surtout lors de soirées étudiantes, de week-ends d’intégration, de sorties, etc.).

Ces écoles fournissent cependant l’une des meilleures préparations possibles aux concours de la fonction publique et aux fonctions de cadres supérieurs dans le secteur privé comme dans le secteur public. Faut-il alors envisager sérieusement d’intégrer ces écoles dont nous savons qu’elles forment « l’élite de la République française » ?

Voici quelques éléments factuels permettant d’aider les parents et le jeune à décider.

Observons tout d’abord que les IEP sont des établissements publics d’enseignement supérieur associés à des Universités publiques: les enseignants chercheurs qui y sont affectés sont tous des universitaires (Professeurs et Maîtres de Conférences) titulaires d’un doctorat et qui ont passé les concours les plus exigeants du Supérieur (agrégation de droit, de sciences politiques ou d’économie, normaliens de la rue d’Ulm en histoire, etc.). La qualité du corps professoral est donc généralement d’un excellent niveau.

De plus, comme il s’agit de l’enseignement supérieur public, les IEP sont accessibles à toutes les catégories sociales puisque les boursiers ne paieront pas de frais d’inscription et suivront gratuitement leur scolarité comme à l’Université publique.

Les IEP ont l’avantage de pouvoir sélectionner leurs étudiants à l’entrée du cursus. Cette sélection est basée sur un concours comprenant des épreuves de composition de culture générale, d’histoire et de langues. Les candidats admis ont le goût de la lecture, l’habitude des rédactions longues et font peu de fautes d’orthographe. C’est pourquoi ils ont eu dans leur très large majorité une mention très bien ou bien au baccalauréat (même si ce type de mention est largement attribué aujourd’hui, il est surreprésenté en IEP).

Le cursus classique en IEP dure 5 ans et repose nettement sur des méthodes traditionnelles d’apprentissage : cours magistraux, conférences de méthode, dissertations, commentaires de textes, grand oral. La qualité de l’expression écrite y est privilégiée. Les effectifs sont restreints (une promotion compte de 120 à 200 étudiants au maximum, les classes une vingtaine d’élèves) et les étudiants très encadrés. Il y a beaucoup de travail en commun (bien plus que dans les Universités) pour lequel il faut s’entendre un minimum avec les autres étudiants : en raison des nombreuses évaluations collectives, il est impossible de réussir Sciences Po seul.  Le cursus est découpé en 3 phases. La première consiste en 2 années de tronc commun présentant des questions contemporaines (à l’échelle de la France, de l’Europe, ou de l’international) par le prisme de grandes disciplines des sciences sociales (l’économie, le droit, la science politique, l’histoire). En 3ème année, les étudiants quittent l’établissement pour partir en échange académique dans une Université partenaire à l’étranger. Enfin les 2 dernières années (souvent accessibles par un concours d’entrée en 4ème année si l’on vient d’une licence à l’Université ou d’une autre formation) permettent de se spécialiser en choisissant un « Master » spécifique (comme les carrières publiques, les relations internationales, le journalisme, la stratégie d’entreprise, etc.). Notons que l’administration des IEP encourage les étudiants à faire de nombreux stages (pendant les vacances et en 3ème année, sans compter le stage obligatoire de fin d’études de 6 mois). De plus, les étudiants sont mieux suivis pour leur insertion professionnelle (ateliers de lettre de motivation, CV) que dans les Universités grâce notamment aux effectifs qui sont très réduits. Les étudiants peuvent alors développer une expertise dans un domaine particulier grâce aux connaissances pointues transmises tout en appréhendant les bases de la direction de projets et d’équipes. Quelques exemples de parcours : des élèves issus des écoles hors contrat sont devenus commissaire dans la Marine après l’IEP, responsables à la Fondation du Patrimoine de l’attribution des subventions aux châteaux, abbayes et églises de plusieurs départements, ou encore directeur d’hôpital. Nous connaissons nombre de hauts fonctionnaires (par exemple des diplomates, des officiers, des directeurs d’administration), des magistrats et des chefs d’entreprises passés par la voie des « Sciences Po ».

Comment tenir compte alors des objections formulées ?

Nous avons montré que les IEP dispensaient des connaissances solides dans des matières incontournables (comme le droit ou l’économie) et des enseignements qui forment la culture générale, la qualité de l’expression écrite et orale, la capacité à entreprendre des projets et à diriger des hommes. C’est justement ce dont ont besoin nos futures élites et dirigeants, plus encore que de l’apprentissage initial unique d’un métier technique ou d’une profession précise (pour ne prendre qu’un exemple : un bon médecin ne fait pas toujours un directeur d’hôpital compétent).

Rémi Brague¹ rappelait récemment que « Toute université est catholique. Si elle rejette le titre de catholique, elle cesse d’être une université. […] Certaines ne le savent pas, d’autres s’efforcent de l’oublier. Les universités européennes sont une création de l’Église, et plus spécialement rendue possible par la papauté. La corporation des maîtres et des étudiants se rattache directement au Pape de Rome, enjambant ainsi la juridiction de l’évêque local. En ce sens, <université catholique> est une tautologie. » Malheureusement, depuis la Révolution, les plus prestigieuses de nos universités (comme la Sorbonne) ont été laïcisées et ont oublié leur origine, raison pour laquelle les idéologies les plus diverses y ont cours. Que l’on soit en médecine ou en droit, en lettres ou en sciences, les études supérieures diffusent dans leur ensemble des enseignements d’État souvent contraires à la loi naturelle et au réalisme chrétien. Nous le déplorons, mais jusqu’à présent certains parviennent tout de même encore, à force de courage et grâce aux secours des sacrements à devenir de bons médecin, de bons avocats (ou juges) ou professeurs s’ils ont su se prémunir de ces erreurs (notamment par de bonnes lectures) en suivant ces études.

Quant aux Grandes Écoles, elles ont été créées à partir de la Révolution (l’une des premières est Polytechnique, fondée en 1794) pour permettre aux plus méritants de bénéficier des enseignements les plus exigeants et des meilleurs professeurs. À l’origine, les diplômés étaient souvent appelés à servir d’abord l’Empire puis la République. Cela n’a cependant pas rebuté certains des plus grands universitaires catholiques et royalistes à y enseigner ou y suivre des cours. Au XXe siècle, le philosophe thomiste Louis Jugnet enseignait la philosophie politique à Sciences Po Toulouse. Il a eu en cours l’étudiant Jean de Viguerie, lui-même devenu plus tard Professeur d’histoire à l’Université Lille III Charles de Gaulle. Ces grands noms du catholicisme traditionnel ont trouvé d’autres disciples qui enseignent encore aujourd’hui dans les IEP et les universités publiques. Il est ainsi possible de trouver dans ces écoles des antidotes aux idées révolutionnaires qui peuvent y être propagées. Signalons le véritable danger qui vient des autres élèves : ce sont avec eux que les étudiants catholiques devront travailler pour réussir leurs études. Ce sont les autres élèves qui les rejetteront et les excluront en cas de désaccords. Les Sciences Po, par leur mode de fonctionnement même (effectifs réduits, rapprochement par les travaux de groupes avec d’autres étudiants), amènent les étudiants à douter de leur foi et de leur mode de vie. Pour cette raison, il faudra vraiment déconseiller cette formation à des jeunes gens faibles, influençables et mondains.

Dans l’ensemble, quelques soient les études supérieures suivies, nos étudiants devront par nécessité acquérir une règle de vie solide pour résister au milieu moral comme aux problèmes intellectuellement délétères qu’ils seront amenés à rencontrer. Ils le pourront notamment grâce au moyen des retraites spirituelles, du suivi sacerdotal et des mouvements de jeunesse. Des jeunes gens, fermement attachés à leur foi, nourris de lectures fortes, puisant aux sources de la philosophie thomiste, proches d’un prêtre à qui ils pourront exposer leurs doutes, attachés à leur chapelet quotidien peuvent donc encore risquer cette formation.

 

Louis Lafargue 

1 IEP est l’acronyme d’Institut d’Études Politiques, nom historique de ces écoles qui ont adopté comme nom de marque « Sciences Po » suivi du nom de la ville où se trouve l’école.

2 Le taux de sélection de ces concours est d’un peu moins de 10%.

3 À partir de 2021, Sciences Po Paris, Grenoble et Bordeaux sélectionneront sur dossier et sur entretien. Les autres IEP gardent leur traditionnel concours d’entrée.

4 A l’exception notable de Sciences Po Paris, établissement public lui aussi mais qui est une « université de sciences sociales » à part entière avec près de 13000 étudiants.

1 philosophe et historien de la philosophie