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Dès 4 ans : Coloriage de Vitraux : Animaux – Minedition – 2021

Dès 6 ans : La Bible d’une grand-mère – S. de Ségur – Saint Rémi – Nouvelle édition recomposée – 2020

– A partir de 8 ans : Oiseaux du monde à colorier – Larousse – 2021

– Dès 10 ans : Saint Francois d’Assise – Abbé J. Pihan – Clovis – 2020

– A partir de 13 ans : Le fils du chasseur d’ours – K. May – Edition Blanche de Peuterey – 2020

 

ADULTES (à partir de 16 ans) :

– Roman à partir de 16 ans : Sans attendre d’autre récompense – Ch. de Sansal – 2020

– Excellente réédition : Mon journal de sage-femme – Ma vie pour 2283 enfants – L.Burger – Chiré – 2021

– Vie chrétienne : Discours aux jeunes époux – Pie XII – Edition Blanche de Peuterey – 2021

– Histoire : Rudolf Allers ou L´Anti-Freud – Un psychiatre philosophe – L. Jugnet – Chiré – 2021

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin : cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

 

La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à : PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

Restaurer une maison ancienne

Les huisseries (2)

Après avoir étudié les portes, nous abordons maintenant les fenêtres, importantes dans le « rythme » de la façade, son harmonie, et la diffusion de la lumière à l’intérieur de la maison…

Une fenêtre vitrée à un seul vantail se nomme un châssis, il peut être fixe (non ouvrant) ou fermé tout simplement avec une targette. C’était à l’origine le cas, aussi sur les fenêtres à meneaux où la pierre anticipait, en quelque sorte, les montants de bois de la fenêtre actuelle.

La fenêtre classique telle que nous la voyons le plus souvent comporte deux vantaux, rendus possibles avec l’apparition de l’espagnolette, au XVIIème siècle, permettant de les fermer ensemble en haut et en bas, d’un seul coup.

Au XIXème siècle, c’est l’apparition de la crémone avec un bouton tournant, pour fermer la fenêtre dite « à gueule de loup », une partie convexe (renflée) se logeant dans la partie concave (en creux).

Dans les bâtiments simples, par souci d’économie, il existe un système de fermeture à fléau, à savoir une pièce de bois pivotante, se bloquant dans des ferrures, hautes et basses.

   

 

Pour les proportions, tout d’abord, une fenêtre doit toujours être plus haute que large car la lumière vient d’en haut, et esthétiquement cela élève la façade. Des époques récentes ont vu hélas des fenêtres plus larges que hautes s’ouvrir, sous prétexte de luminosité. En réalité, c’est l’inverse qui se produit et l’œil n’y trouve pas son compte tant à l’extérieur qu’à l’intérieur.

Pour restaurer une maison, dans ce cas, il faut soit refermer la fenêtre en largeur, soit en faire deux, côte à côte avec un plein de façade entre elles.

Il en est de même pour les carreaux de la fenêtre, qui doit être divisée de façon à ce qu’ils soient aussi plus hauts, que larges, non l’inverse, ni même carrés.

 

  Lorsque les fenêtres étaient bien hautes, du fait de la hauteur même des pièces de la maison, il était fréquent, pour éviter la déformation sur la hauteur de créer des impostes, ouvrantes ou non, ce qui correspond finalement à quatre vantaux. Elles rythmaient aussi la façade, rappelant un peu les fenêtres à meneaux. Mais pour la commodité du nettoyage des carreaux il est préférable que l’imposte soit composée de deux vantaux ouvrants, qui ferment alors avec des petites targettes.

         

  Autant que possible, il est préférable de garder les huisseries anciennes, dans une restauration. Parfois, il suffit juste de changer le jet d’eau (pièce du bas de la fenêtre), souvent bien abimé, alors que le reste est sain. Cela nécessite un menuisier habile et qui ne cherchera pas à vous vendre une fenêtre neuve. Cette réparation est évidemment bien plus économique.

  Si les architectes des Bâtiments de France n’autorisent pas le double vitrage sur les édifices classés, il est possible d’y recourir sur le reste des habitations à condition d’opter pour une fabrication à l’ancienne où les petits bois sont montés de manière traditionnelle, et les carreaux insérés entre eux. Autant que votre budget le permet, il faut bannir les faux bois intérieurs ou même collés par-dessus.

  Certaines entreprises spécialisées posent un survitrage, ou double vitrage sur des fenêtres anciennes existantes, en respectant leur allure, de façon quasiment invisible.

  Pour ce qui est des matériaux, le bois est à privilégier. Il reste un matériau noble qui vieillit mieux que le PVC, même s’il nécessite plus de travail de peinture. Il existe aussi des huisseries en aluminium, ou en aluminium à l’extérieur et en bois à l’intérieur, offrant un bon compromis et restant de bon aloi sur la façade.

 

  Le nombre de carreaux a évolué avec les siècles, et il est important pour respecter l’époque de la maison de connaître cette évolution.

  Au Moyen Age, les verres étaient de forme arrondie « en cul de bouteille », cerclés de plomb. Au XVIIème siècle, apparaissent les petits bois, comme la photo ci-dessus qui permettent des carreaux rectangulaires, nombreux, toujours plus hauts (de 30 à 40 cm) que larges (de 20 à 30 cm). Avec les progrès techniques du travail du verre, les carreaux deviennent plus grands dès la fin du XVIIIème siècle, comme en témoigne le petit Trianon à Versailles, ce qui permet de capter le maximum de lumière. Au XIXème siècle, les trois ou quatre carreaux en hauteur sont omniprésents, et au début du XXème siècle, les fenêtres peuvent n’avoir que deux carreaux dont un petit en haut, ou en bas.

 

  Les volets, destinés à protéger les fenêtres des intrusions ou du soleil, furent, au début intérieurs car les peintures extérieures n’existaient pas, ou fort peu. C’étaient donc des panneaux de bois fixés sur le dormant (la partie fixe de la fenêtre), rabattus le soir, se fermant avec le système de l’espagnolette, voire, avec un simple taquet de bois.

De façon à ne pas dépasser l’éveil de la fenêtre, quand celle-ci est un peu large, ils étaient articulés, sur des petites charnières, de manière à se replier dans l’éveil. Chaque menuisier avait un peu sa technique de fabrication et de fermeture.

  Ils ont l’avantage d’éviter de prendre la pluie en ouvrant les volets, mais les carreaux extérieurs sont plus vite salis.

 

  Au XIXème siècle, les peintures extérieures gagnant en qualité, les volets extérieurs se rabattant sur la façade se répandent de plus en plus, de même que les volets à persiennes, fréquents dans le midi et qui permettent de se protéger de la lumière forte, en la laissant quand même filtrer.

 

  Tous ces éléments composant la fenêtre doivent être respectés ou retrouvés s’ils ont été dénaturés, afin de garder l’âme de la maison ancienne, autant que faire se peut. Il est donc important d’observer dans chaque région ce qui se faisait et de trouver un menuisier dans le même esprit.

 

                  Jeanne de Thuringe

 

Notes : planche tirée du livre « La maison de pays » de René Fontaine.

 

Désaccords

           Bertrand et Anne souffrent par leur fils étudiant, épris d’indépendance, victime de mauvaises amitiés et qui semble abandonner une partie de ce qu’il a reçu en famille et en pension. Comment garder le lien avec ce fils, et l’unité familiale, sans mettre en danger les plus jeunes frères ?

Paul et Sabine se sont brouillés avec leur premier jeune ménage pour des indélicatesses des deux côtés… Qui doit demander pardon ? Le père pour conserver la paix dans la famille doit-il fermer les yeux et « passer l’éponge » ?

Quelques principes peuvent aider à aborder saintement ces deux types de situation.

 

Le père, garant du Bien Commun

 

  En tant que chef de famille, le père est le garant de son Bien Commun. Ce Bien Commun, outre un minimum de sécurité matérielle, nécessite la paix et l’unité dans la famille. Sans paix, qui est la tranquillité de l’ordre, pas de vie spirituelle solide, des difficultés pour l’épanouissement des enfants, et un risque de se faire emporter par ses passions. Cette paix s’épanouira dans l’unité de la famille.

Nous sommes appelés à refléter dans nos familles la beauté et l’unité de la Sainte Trinité, rien de moins ! Les parents donnent la vie (par procuration de Dieu le Père), les enfants imitent Jésus, l’unité de la famille est l’image du Saint Esprit qui unit l’ensemble dans un élan d’amour et lui donne sa force. 

Par ces réflexions, nous comprenons mieux la beauté et la hauteur de la mission qui nous attend avec la grâce de Dieu, mais aussi le dommage grave qu’est la rupture de l’unité dans la famille.

« Il est nécessaire de croire cette unité possible et de se dire qu’elle ne se fera pas sans vous. Quel que soit l’état actuel de votre foyer, quand bien même les difficultés vous paraissent insurmontables, dites vous bien que la situation n’est pas irréversible. Si chacun y met du sien, la vie commune peut devenir plus agréable et plus douce1. »

Considérons en premier lieu, ce qui unit. Ce sont d’abord les liens du sang qui sont si forts que le premier commandement envers le prochain concerne l’honneur dû aux parents. Ces liens ne doivent pas être reniés même si nous avons des divergences avec nos enfants ou nos parents.

A ces liens du sang s’ajoutent l’union de vie surnaturelle, l’union de la grâce, de la foi, de la charité. La charité va renforcer, élever et purifier nos liens naturels.

 

Vérités essentielles ou opinions ?

 

  Si la Foi ou les Mœurs enseignées par l’Église sont publiquement en cause, ou qu’il y a un danger immédiat pour les enfants, il est nécessaire de réagir, en rappelant l’importance de ces vérités dans notre famille, et en éloignant les enfants des situations de désaccords.

S’il doit y avoir une discussion avec un étudiant ou un jeune ménage sur ces sujets graves, il sera approprié de la tenir en privé.

Mais lorsqu’il s’agit de nos opinions propres ou de matières moins graves, restons bienveillants. N’oublions pas que nos adolescents grandissent et doivent former leur jugement d’adulte, en exerçant de plus en plus leur liberté. Mystère de la liberté, cadeau de Dieu, pas toujours bien utilisé !

Lorsque notre fils aura quitté son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, notre bienveillance et notre prudence devront redoubler même si le conjoint apporte des habitudes ou des réactions qui nous agacent2.

 

Un risque fréquent

 

  En effet, l’amour des discussions oiseuses et des contestations inutiles est une faute. Il faut « déférer volontiers au sentiment d’autrui, toutes les fois que les intérêts du royaume de Dieu ne sont point en jeu. (…) Ce qui nous porte à entrer en discussion, c’est souvent le souci de sauvegarder notre réputation, de défendre notre honneur. D’une part, le souci du point d’honneur, dit Ste Thérèse, est un des plus sérieux obstacles que rencontre l’avancement spirituel. D’autre part, à vouloir ainsi défendre à tout propos sa réputation (ou son point de vue), on s’expose à perdre des biens d’une valeur beaucoup plus considérable tels que la charité et la paix de son cœur. On s’engage dans une voie sans issue, les contestations de ce genre n’aboutissant jamais à convaincre l’adversaire ; on s’expose à monter de ton, à devenir violent. Le cœur s’embrase d’une ardeur qui le poursuivra … il retournera sous mille formes les arguments déjà employés, en cherchera de nouveaux, se persuadera de son bon droit, n’aura ni trêve ni repos qu’il n’ait repris la lutte… dans ce genre de rencontre, le vrai vainqueur est celui qui se tait, et il y a beaucoup plus de gloire à se retirer doucement qu’à triompher à force de cris3 ».

Ainsi, un père de famille n’hésitera pas à faire le premier pas, autant de fois que nécessaire, pour demander pardon de ses éventuelles maladresses et réparer les brouilles avec ses enfants mariés. Chacun restera maître dans son foyer, avec des règles de vie en commun propices à la paix et au respect.

 

La douceur avant tout

 

  L’irritation visible ou la colère peuvent avoir des conséquences irréparables. Au lieu de convaincre et toucher l’interlocuteur, nous allons endurcir son cœur, blesser sa sensibilité et son amour-propre, surtout lorsque nous sommes face à un plus jeune et plus fougueux que nous.

« Aussi quiconque recherche la paix du Christ doit s’appliquer à déraciner de son cœur cette funeste passion. La première résolution est de ne pas satisfaire sa colère et ne jamais mettre à exécution les actes qu’elle inspire. Ne jamais prendre une sanction sans en avoir pesé les conséquences devant Dieu ; s’imposer toujours un délai avant d’agir4 » .

« Apprenez de Moi que je suis doux et humble de cœur (St Math.XI,29). Remarquons que le Maître pose la douceur avant l’humilité, indiquant par là que nul ne peut espérer venir à bout de l’orgueil, s’il ne commence par pacifier son âme et la guérir de ses emportements5 ».

 

Convertir et non convaincre

 

  Gardons à l’esprit que notre objectif est l’unité de la famille, et la conversion de ceux qui seraient éloignés de la Foi.

Plus que les discours ; la prière, les sacrifices et l’exemple seront des moyens efficaces. Nous trouverons probablement le temps trop long, mais c’est celui du Bon Dieu… Qui comptera le nombre d’âmes sauvées par l’intercession de la Sainte Vierge parfois au dernier moment ?

Nous semons, mais nos prières et nos œuvres porteront du fruit, peut-être après notre mort…  

 

Développer la bonne humeur

 

  Une manière de rester bien unis et de pratiquer la charité en famille consiste à ne pas se laisser aller à la mauvaise humeur et à ne pas se plaindre.

Évitons le surmenage et l’oisiveté, qui sont deux causes principales de mauvaise humeur.

Organisons une occupation judicieuse de notre temps, avec des temps en commun et des temps libres pour chacun et vivons sous le regard de Dieu, évitant les couchers tardifs qui peuvent engendrer plus facilement les élans d’humeur ! En offrant notre journée au Bon Dieu, en portant nos difficultés avec lui, en acceptant les imperfections des autres pour Lui, nous préparons le terrain.

  Habituons nous à voir le bon côté des choses et à rechercher les beaux côtés des personnes de notre entourage. Dans notre vie, le positif aide à accepter le négatif. Faisons un effort, pour voir ce qu’il y a de bon chez chacun et le dire ! C’est un moyen efficace pour encourager les progrès des uns et des autres.

Ne prenons pas parti pour l’un ou l’autre de nos enfants en cas de conflit entre eux, mais aidons les à prendre de la hauteur et considérer le point de vue de l’autre et la nécessité de la paix. Encourageons au pardon mutuel, à une paix sincère l’un vis-à-vis de l’autre.

 

  C’est par les menus faits de la vie quotidienne, les attentions, la douceur que nous créerons une atmosphère propice dans notre famille.

 

  « Regarder ce qui unit, développer la bonne humeur, ne pas se plaindre, mettre sa parole au service de la charité, pardonner… »6

  Le père de famille est gardien de la paix et de l’unité !

 

Hervé Lepère

1 La Famille Catholique, abbé Troadec

2 Sur ce thème, voir la rubrique Grands Parents des revues Foyers Ardents N° 9 et 10

3 Les instruments de la perfection, dom Jean de Mauléon.

4 Idem

5 Idem

6 La Famille Catholique, abbé Troadec

 

 

Faire bon accueil à la croix

Chers grands-parents

           Dans un numéro précédent, nous avons traité de la souffrance, nous aurions presque envie de reproduire le même article pour consoler les foyers sans enfant. Quelle épreuve, pour un jeune ménage qui s’est marié pour faire la volonté de Dieu de constater que la procréation, première fin du mariage selon le commandement de Dieu, ne s’accomplit pas chez eux. Après l’espérance viendra le doute, l’inquiétude puis peut-être le refus d’accepter l’épreuve… Que devons-nous faire, nous grands-parents qui, par définition, n’avons pas connu cette épreuve ?

 

  Comme toujours, devant la Croix, devant la Croix des autres, nous sommes démunis.

Nous avons pourtant la réponse dans l’Image du Christ acceptant sa Croix pour notre Salut et nous demandant d’être « d’autres Christ » et nous savons que, si aucune solution médicale n’est trouvée, il faudra que notre jeune ménage accepte cette épreuve et transforme cette Croix en une nouvelle fécondité spirituelle.

Mais qu’il est difficile de faire passer ce message sans maladresse !

 

  Dans un précédent article, nous conseillions aux grands parents de savoir accompagner l’épreuve de leurs ménages par la compassion, le soulagement puis l’explication. Il nous semble que dans ce cas précis, notre attitude ne devra probablement pas différer.

Nous devrons d’abord compatir et conseiller.

 

  Peut-être existe-t-il une solution médicale à cette épreuve ? Accompagnons cette tentative de prières, de messes aux âmes du purgatoire (par exemple), de pèlerinages ou que sais-je ! Peut-être Dieu daignera-t-il exaucer nos prières dans le sens que nous désirons ? Montrons à quel point nous partageons la douleur de nos jeunes et voyons ce qui peut être fait !

 

  Consoler ! Notre jeune ménage se trouve être l’exception au milieu de ses amis qui, mariés au même moment voire après, voient venir les enfants, changent de préoccupations, inscrivent leurs petits à l’école, construisent une vie sociale autour d’eux tandis qu’eux, petit à petit, se trouvent isolés, pensent à leur épreuve tandis que les autres ne savent plus comment les aborder. Ils se trouvent « de facto » exclus de la vie sociale construite autour de la sortie de l’école. Comment ne pas sombrer dans la tristesse ? Consolons-les, tout en les encourageant à offrir leur épreuve et à espérer, donnons-leur des conseils de bon sens ! Montrons-leur notre affection, soyons délicats – surtout si d’autres de nos ménages voient leurs familles croître – encourageons-les à changer d’air, peut-être voyager, faire une retraite, se donner des projets, se dévouer. Dans tous les cas, ne les laissons pas s’enfermer dans leur tristesse. Le jeune âge est celui des projets !

 

  Puis, quand le temps sera venu, montrons-leur quelle fécondité peut apporter leur épreuve. Si leur vie sociale ne vient pas de la sortie des classes, peut-être pourra-t-elle venir de la participation aux œuvres de la paroisse. Une autre fécondité les attend, magnifiée par l’épreuve. « Fais bon accueil à la croix que t’envoie le Ciel ; essaie d’en comprendre le prix : tu trouveras en elle ton bonheur » nous dit le père de Smet1.

  Prions sainte Anne de nous conseiller dans ce rôle délicat !

Une grand-mère

 

1 Jésuite Missionnaire des peuples Amérindiens au milieu du XIXème siècle.

 

 

Quelle fête!

           Il semblerait parfois que la morosité nous guette, ce printemps tarde un peu à venir et nous nous surprenons à déambuler la mine défaite, le visage triste et sombre, de lourds nuages obscurcissent nos yeux, à moins qu’ils n’aillent jusqu’à embrumer notre cerveau.

           Mais que se passe-t-il ? Celui-là doit certainement supporter une rude épreuve, doit se dire la boulangère qui n’arrive même pas à nous faire esquisser un sourire ! Est-ce cela ? Non, même pas, nous serions bien en peine de dire la raison de cette mine d’enterrement. Rien de précis, peut-être une inquiétude diffuse sur l’état de la société et notre avenir à l’intérieur de celle-ci. Le virus, la vaccination… Nul ne sait ce que l’avenir nous prépare alors on en parle à la radio, on en parle aux amis, on en parle en famille, on nous inquiète, on s’inquiète, on inquiète les autres, on entretient cette inquiétude permanente au fond de notre cœur. Mais qui est « on » ? N’est-ce pas l’éternel rabat-joie, qui ne supporte pas de voir le visage rayonnant des disciples de Celui qui a vaincu la mort ?

  N’y en a-t-il pas un qui a intérêt à ce que le monde tremble devant l’inconnu de l’avenir et soit paralysé par la peur ? N’a-t-il pas intérêt à ce que paralysés, les hommes et surtout les catholiques arrêtent leurs entreprises de restauration ou de maintien du bien commun ?

  Alors quoi ! Sommes-nous de ces trembleurs, de ces pleurnichards qui s’arrêtent sur le bord du chemin par crainte de découvrir où il mène ? Sommes-nous de ces fins de race dégénérés qui ont peur de leur ombre et se demandent s’ils sont bien des hommes ? Sommes-nous de ces craintifs qui n’osent pas paraître différents par peur des moqueries voire de l’amende ?

  Ou sommes-nous de la race de nos preux ancêtres qui, le cœur plein de la joie profonde du chrétien, ont bâti les cathédrales et la civilisation chrétienne, l’ont défendue contre les assauts des mahométans ? Sommes-nous de la race de ces Charette, Cathelineau, La Rochejaquelein qui le sourire aux lèvres ont donné leur vie pour Dieu et pour le Roi ? Sommes-nous de la race de ces carmélites de Compiègne qui ont gravi bravement l’échafaud en priant pour leurs bourreaux ? Sommes-nous de la race de nos grands-oncles ou grands-pères, qui jeunes hommes dans la fleur de l’âge sont allés se faire faucher sur les champs de batailles de Verdun ?

  Oui, nous sommes des enfants de Dieu, de Celui qui a vaincu le monde et la mort par son Sacrifice et sa Résurrection et cela nous emplit d’une joie intense et profonde qui ne peut se tarir et qui rayonne au-dedans et au dehors de nous quels que soient les évènements car que peut-il nous arriver, que peut-il arriver à notre âme si elle est avec Jésus ? C’est pour cela que nous sommes joyeux et que nous espérons, que nous bâtissons et que nous nous donnons à tout ce qui est bien et bon.

« Raseurs » et conteurs de mauvaise aventure, passez votre chemin, ne propagez pas votre inquiétude sordide et ne paralysez pas nos forces !

  « Le seul dégoût que nous devons avoir est celui de notre propre faiblesse. Plus notre temps nous est ennemi, plus nous devons le déchirer par un cruel éclat de nous-même, plus il fait effort pour nous éteindre, plus il doit être étoilé de nous » disait Abel Bonnard.

  Alors quelle fête que la vie, quelle joie de pouvoir avancer dans la vie, libres comme l’eau, libres de la liberté des enfants de Dieu.

  Et vive la boulangère ! Elle a bien droit à un sourire !

Antoine