Activités culturelles

 ¨ Paris (France)

Qui ne connaît pas, au moins de nom, la célèbre Tapisserie de l’Apocalypse et sa Dame à la Licorne ? Conservée à Angers, cette tenture constitue la plus grande tapisserie médiévale au monde (commandée vers 1375). Et pourtant, tous les morceaux n’en étaient pas connus puisque de nouveaux fragments ont été découverts dans une galerie d’art parisienne. Ceux-ci vont rejoindre le reste de la tapisserie au château d’Angers.

¨ Paris (France)

Après plus de quatre ans de travaux, le musée Carnavalet devrait enfin rouvrir ses portes le 29 mai prochain. N’attendez plus pour partir à la découverte de l’histoire de la capitale depuis la préhistoire ; évolutions architecturales, coutumes, modes, politique, art, religion : les différents aspects de la ville à travers les siècles n’auront plus de secrets pour vous !

¨ Vannes (France)

Bonne nouvelle pour le château de l’Hermine à Vannes : plus ou moins désaffectée depuis plusieurs années, cette bâtisse devrait accueillir en 2025 le musée des Beaux-Arts de la ville (actuellement situé dans le bâtiment de la Cohue). Un tel déménagement nécessite la restauration du château, ce qui ne lui fera pas de mal…

¨ Curon (Italie)

Suite à la construction d’une centrale hydroélectrique, le village de Curon, situé dans le Tyrol du sud, avait été entièrement évacué en 1950 : à la place, on pouvait y admirer un lac artificiel dont seul émergeait le clocher de l’église… Aujourd’hui, une fuite dans l’un des réservoirs de la centrale a rendu nécessaire l’assèchement du lac en vue de travaux : vous pouvez donc profiter, de façon exceptionnelle, de la visite du village englouti ! Attention, cette opportunité n’aura qu’un temps puisqu’une fois les travaux achevés, le lac sera de nouveau rempli.

¨ Arundel (Angleterre)

La réouverture des musées en Angleterre n’a pas été favorable pour tous… En effet, au château d’Arundel (dans le sud du pays), a eu lieu un cambriolage important le 21 mai dernier. Non contents d’avoir dérobé des livres pour une valeur de plus d’un million d’euros, les voleurs ont également emporté un rosaire en or ayant appartenu à Marie Stuart : la reine d’Ecosse aurait utilisé ce rosaire pour réciter ses dernières prières le jour-même de son exécution, en 1587.

 

La Jardinière du Roy (1933)

La Jardinière du Roy (1933)

 (Chanson populaire de la Suisse romande)

Gustave Doret ( 1866-1943) – Chanoine Joseph Bovet (1879 – 1951)

 

On dit que la plus fière, c’est toi, c’est toi
Toi pauvre jardinière du roy, du roy
Et quand le roy regarde, crois-moi, crois-moi
Jamais il ne prend garde qu’à toi.

 

 À l’aube quand j’arrose chez moi, chez moi
Avec mes fleurs je cause de toi, de toi
Parmi les fleurs nouvelles, crois-moi, crois-moi
Je cueille les plus belles pour toi.

 

Le soir quand traîne l’ombre chez moi, chez moi
Je saute sans encombre chez toi, chez toi
Et je redis ma chère cent fois, cent fois
Je n’aime sur la terre que toi.

 

Aux fêtes de la reine, crois-moi, crois-moi
Je conterai mes peines au roy, au roy
Et nous serons j’espère, toi moi, moi toi
Jardinier, jardinière du roy.

Pentecôte 2021

           Les pieds poudreux mais la joie chevillée au cœur.

           Ils ont marché. Les Catholiques ont marché. A travers les champs de blé. En famille. Je les ai vus, ces fous. Tandis que la France déconfinée se ruait dans les supermarchés, les fous ont marché. Sous la pluie, dans le vent et le froid de ce mois de mai. Des fous vous dis-je … De grosses chaussures aux pieds, mal protégés de la pluie par des ponchos froissés, fatigués, tirant ou portant les plus petits. Parce qu’ils ont marché en famille ces fous.

Si vous n’avez pas eu la chance de les voir passer, laissez-moi vous raconter !

 

  Imaginez un troupeau de familles, des pères, des mères, des ados, des enfants de tous âges, beaucoup d’enfants, oh oui, comme vous ne pouvez l’imaginer. Du bruit, de la joie, des sourires, des pleurs, des grimaces, des farces, des larmes, des rires, les voilà qui passent.

Devant, des bannières, portées par des garçons aux bonnes gueules ! Oui, ils ont des bonnes gueules ces garçons, prompts à pousser un fauteuil ou prendre une poussette, à se précipiter au-devant d’une maman pour la décharger d’un sac ou d’un petit, enthousiastes pour remplacer un porteur de bannière ou pour entonner un chant plein d’entrain. A la pause, un ballon surgit d’un sac, et les voilà qui improvisent un foot. Dans la joie et la fougue de l’âge des grandes aventures de quinze ans. Oui ils ont des bonnes gueules ces garçons sans capuche sur le visage, sans écouteurs dans les oreilles, sans pieds qui traînent, sans regard désabusé sur le monde. Ce sont des garçons pleins de vie, turbulents et débordant d’énergie, ils sont la promesse des hommes de demain. Ils portent les bannières comme leurs ancêtres les étendards de Jeanne devant Orléans, comme les drapeaux fleurdelisés sous le feu des Bleus.

Puis il y a les filles ! Elles sont belles ces filles, pas comme le monde moderne le pense. Oh non, elles sont si loin de cela ! Car ces filles-là, regardez-les bien, elles portent la promesse de la vie au fond des yeux. Elles chantent, elles rient, elles sont généreuses et enthousiastes. Leurs rires sonnent dans le vent comme résonnent les chants des alouettes haut dans le ciel, leurs silhouettes gracieuses sont comme un champ de blé sous la brise. Ces filles-là, elles sont pleines de vie, de cette vie qu’elles donneront un jour pour inonder la terre. De cette vie pas seulement naturelle, mais surnaturelle, la vie de Dieu dans les âmes.

Au milieu de la troupe, marchent les mamans, les courageuses mamans. Enceintes, ou tirant un petit par la main, ou même deux, portant un bébé dans les bras ou en bandoulière, s’enquérant sans cesse des uns et des autres, s’oubliant elles-mêmes, elles marchent. Elles portent tout le monde. Elles sont comme des madones, des madones couronnées, elles sont les mères de famille. Gloire à ces femmes qui marchent, qui donnent la vie au milieu de ce monde égoïste qui voit la maternité comme un esclavage, voire la déchéance de la femme. Elles brillent comme des phares dans la nuit, illuminant la génération qui vient des trésors de la génération qui s’en va.

Puis il y a les pères de familles. Ils sont là, ils commandent et entraînent, guident et encouragent, veillent et protègent sur la route, dirigent les méditations, au micro ou devant avec la carte. Ils sont l’étrave pour fendre la mer et ouvrir la voie, le gouvernail pour guider, la corne de brume pour alerter, les mâts et les voiles pour pousser le navire, l’armature de bois pour le faire tenir contre la vague en un tout insubmersible et mener la troupe au port du salut.

  Voilà la troupe des familles catholiques qui chante sur les routes ! Le prêtre est au milieu d’eux, comme le Pasteur au milieu des brebis. Lavant les âmes, célébrant la messe, instrument de Dieu pour donner la grâce sacramentelle. Pendant la messe tous chantent, s’immergent dans des actions de grâce profondes, après la communion, goûtant aux délices de la présence de Dieu. Tous les visages, recueillis, s’inclinent devant le Créateur et l’adorent. Si la grâce divine pouvait être visible, sûrement qu’elle prendrait cette forme-là ! « Venez Esprit Saint, remplissez le cœur de vos fidèles, il se fera une création nouvelle, et vous renouvellerez la face de la terre ». Ô Dieu, vous le faites déjà, et nous le voyons, dans le visage de ces gens qui marchent, pâle reflet de ce que vous accomplissez dans leurs âmes !

Ils sont là, à genoux devant Vous. Dans leurs jambes et leurs pieds, la fatigue de la route. Les pieds poudreux mais le cœur heureux. Le corps fatigué mais le cœur en paix. Ils viennent là avec tous leurs soucis, les tracas de la vie terrestre. Un enfant malade, une croix à porter, une situation financière précaire, un travail difficile. Ils portent sur eux la misère de leurs péchés, de leurs lâchetés, de toutes les trahisons dont par faiblesse ils se sont rendus coupables. Ils jettent tout cela à vos pieds. Ils marchent aussi, submergés par la peur de l’avenir qui semble aux mains des impies. La France malmenée, trahie, livrée à l’étranger. L’Eglise tourmentée, moquée, assaillie de toute part, le Christ Roi tourné en dérision, ses droits bafoués. Cette pauvre Eglise, ils la voient souffrir, elle dont la lumière semble disparaître sous les Ténèbres de l’erreur, de l’hérésie, du loup dans la bergerie. Alors ils portent toutes ces misères et ces peurs sur leurs épaules. Ils se sentent parfois seuls. Faibles. Terrassés. Mais vous, Ô Dieu, vous vous tenez au milieu d’eux. Vous prenez leurs fardeaux. Vous avez porté la croix, jusqu’à la mort, pour détruire tout péché et toute misère. Vous avez déjà détruit leurs fardeaux au Golgotha.

 

  Et Vous donnez votre grâce, en abondance, comme un flot fougueux et impétueux, comme un fleuve puissant qui façonne la terre et irrigue les champs. Vous donnez vos dons pour que la lumière brille. Pour que, comme les flèches de la cathédrale jaillissent soudain au-dessus des blés, des saints jaillissent de ces familles Catholiques. Des prêtres, des religieux, des religieuses ! Des Jeanne, Geneviève, Thérèse, Zélie et Madeleine. Des Louis, François-Xavier, Foucault, Pierre, Dominique et Augustin. Des pierres pour rebâtir la cathédrale. De l’huile pour la consacrer. Du pain pour devenir votre Corps et nourrir les âmes, du vin pour devenir votre Sang et les abreuver. De l’encens pour honorer votre majesté, jusqu’aux hautes voûtes de pierre, et au-delà, jusque devant votre saint trône de gloire. Des cierges, des torches immenses pour éclairer les cœurs perdus, rassembler le troupeau. Ô Dieu, inondez de vos dons ces familles qui Vous aiment et l’ont montré en marchant, suscitez parmi eux des âmes saintes que Vous moissonnerez au temps que Vous voudrez. Et même, que tous ces enfants aux cœurs purs deviennent prêtres ou religieux si Vous le voulez. Vous moissonnerez ces âmes belles et généreuses, forgées par le sacrifice, dans les petites choses, par les petits oublis de soi dans la vie ordinaire. Ces petits riens offerts chaque jour pour votre gloire, qui sont comme les pas du pèlerin patiemment mis l’un devant l’autre sur les routes de Chartres, ces petits riens qui préparent les grands cœurs pour qu’au jour du dernier sacrifice l’armée des saints se lève.

Ils ne sont pas seuls dans ce monde dégénéré, les trompettes de l’Eglise triomphante sonnent avec eux, c’est là qu’ils vont, c’est pour cela qu’ils meurent au péché, qu’ils meurent au confort et aux plaisirs, qu’ils mourront peut-être demain sous le fer des impies.

 

  Peu importe la mort, car au bout de la route se lèvent les flèches de la cathédrale. Car au bout de la route se dressent les portails triomphants de la Cité céleste. Car au bout de la route sont les délices du repos en Dieu après le sacrifice de la marche sur terre. Car au bout de la route la gloire de Dieu illumine dans les siècles des siècles.

 

  Il n’y a plus de roi. Ils l’ont tué. Il n’y a plus de paysans, ils assassinent les derniers. Il n’y a presque plus de prêtres, ils les ont profanés. Mais il y a encore des pèlerins. Beaucoup de pèlerins. Leurs drapeaux et leurs chants claquent depuis la terre à la face du Ciel ! Les assassins, les impies, tous ceux qui haïssent Dieu et ses enfants, ce sont eux les vaincus ! Dieu a détruit le péché et vaincu la mort. « Et il se fera une Création nouvelle ». La voilà cette Création nouvelle, elle marche à la Pentecôte, sur les routes. Elle avance, rachetée par Jésus-Christ, baignée des dons du Saint-Esprit, elle marche vers la Cité céleste pour chanter la gloire du Père. Alors vous autres, Satan et ses esclaves, retirez-vous, les saints Anges combattent avec eux, Marie, forte comme une armée rangée en bataille, les couvre de son manteau, Dieu Lui-même, les prend dans sa main. Retirez-vous, Satan et autres esprits mauvais, laissez les fils de Dieu, les gueux de la terre, entrer dans la gloire !

 

Louis d’Henriques

 

Humilité et patience

Chère Bertille,

            Je te remercie pour ta lettre et les nouvelles que tu me donnes. Tu me fais part de ta difficulté à consoler la peine de plusieurs foyers chrétiens, éprouvés par la perte d’un enfant ou qui n’ont pas la joie d’en avoir. Il est parfois bien dur de voir comment le Bon Dieu nous éprouve. J’ai réfléchi à ce que je pourrai te donner comme éléments pour les aider et il me semble qu’il y a plusieurs manières de considérer une épreuve. Soit nous la considérons comme une croix très lourde à porter que nous ne voulons pas, c’est alors que s’installe un repli sur soi, du dépit, de la colère et le bonheur s’échappe petit à petit de notre âme. Soit nous considérons que cette croix est un honneur que Notre-Seigneur nous fait de participer à sa Croix, l’épreuve paraît alors plus légère, nous sortons de nous-mêmes pour nous tourner vers le Bon Dieu, notre cœur s’épanouit et nous remplit d’amour.

  Je sais, chère Bertille, que la deuxième solution n’est pas évidente à atteindre, qu’il est plus facile de s’appesantir sur sa tristesse que de grandir vers le Bon Dieu. Mais il n’est pas impossible d’y arriver, en effet, le Bon Dieu nous donne l’occasion d’exercer les vertus qui nous permettent de correspondre de plus en plus à sa volonté, car c’est cela l’essentiel, c’est le sens de notre vie : correspondre à la volonté du Bon Dieu. Deux vertus me semblent importantes dans ce contexte : l’humilité et la patience. Plus nous les travaillons tôt, plus nous aurons les armes nécessaires pour supporter les différentes croix que le Bon Dieu voudra bien nous donner. Pour ce faire, je vais m’appuyer sur les écrits de Mgr Ullathorne.

   Tout d’abord il nous rappelle ce qu’est Dieu et ce que nous sommes à côté : « Nul maître n’a une intelligence aussi large que celle de Dieu, nul n’est aussi généreux. Mieux que personne il sait ce qui est en vous et connaît vos besoins ; il est le père le plus aimant et le plus libéral, l’ami le plus complètement exempt de toute jalousie ; personne ne vous aime si entièrement pour votre plus grand bien. D’autre part, il n’est pas de tyran aussi étroit et orgueilleux, aussi exigeant et soupçonneux, si absolument résolu à nous maintenir dans notre petitesse, que celui que nous connaissons tous si bien, dont une amère expérience nous a appris la tyrannie et qui s’appelle le moi. Or nécessairement vous devez choisir pour maître, soit Dieu, soit vous-même. Le dessein unique que poursuit le gouvernement bienfaisant de Dieu sur les âmes est de les enlever à elles-mêmes, pour les amener à sa vérité et à son bonheur1. »

  Il est alors bon de se rappeler ce qu’est la vertu : « La vertu chrétienne diffère de la vertu naturelle en ce qu’elle a son principe en Dieu. Elle a pour effet de nous rendre bons ainsi que nos œuvres, et de perfectionner notre âme selon le mode et dans la mesure où elle s’exerce. La vertu ne réside donc ni dans les sentiments, ni dans les sensations, non plus que dans une joie consciente de notre perfection, ainsi que certains ont la naïveté de se l’imaginer. Si le désir de la vertu dérive de son objet et résulte de son exercice, la récompense de la vertu chrétienne n’est ni en elle-même, ni dans les jouissances qu’elle nous procure, mais dans le Dieu des vertus, selon ce que dit saint Ambroise : « Celui qui se quitte lui-même pour adhérer à la vertu, perd ce qui est de lui et obtient les biens éternels2. »

  Mgr Ullathorne nous explique ensuite ce qu’est l’humilité : « La moins connue des vertus et par conséquent la plus méconnue est l’humilité, elle est cependant le véritable fondement de la religion chrétienne. L’humilité confère à l’âme une beauté que les mots ne sauraient rendre et que l’on ne connaît que par expérience. C’est un trésor d’une valeur inexprimable, et le seul nom qui lui convienne est celui de don de Dieu. « Apprenez, a-t-il dit – non pas des anges, non pas des hommes, non pas des livres – mais apprenez par ma présence, ma lumière et mon action en vous « que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes3 ». Plus nous nous soumettons à Dieu, plus nous nous approchons de lui. Il est infiniment au-dessus de nous, mais par cette sujétion même nous montons jusqu’à lui, et nous trouvons en lui la vraie grandeur4. »

  Par la suite, Mgr Ullathorne nous explique le lien qu’il y a entre l’humilité et la patience : « Il y a une connexion si intime entre la patience et l’humilité qu’elles ne peuvent beaucoup progresser ni l’une ni l’autre, sans se prêter un mutuel concours, pas plus que la charité ne croîtra en perfection, si elle est privée de leur secours. La patience est plus indispensable à l’homme spirituel que la nourriture, car celle -ci fortifie le corps et prévient ses défaillances, tandis que la première soutient l’âme, et aucune vertu, sans elle, ne peut être ferme et solide. […] Dieu est notre patience, notre force, notre vigueur, pourvu que nous reposions nos âmes en lui, que nous adhérions à lui, et que nous soyons dociles à son influence fortifiante et en usions dans une loyale coopération. La patience est le tonique de notre nature affaiblie, elle fortifie la volonté, apaise les irritations qui troublent l’âme, tonifie les puissances dans l’unité, et donne de la stabilité à toutes les vertus. Comme l’arbre tire sa force de ce qu’il est enraciné dans la terre, l’âme, qui est l’arbre de la vertu, puise la sienne dans une patiente adhésion à Dieu. La patience se mêle à toutes nos luttes, à tous nos renoncements, à toutes nos souffrances, à toutes nos soumissions, et à tout ce que nous avons à faire. Là où la patience fait défaut, l’acte est faible et l’œuvre imparfaite5. »

   Voilà, chère Bertille, ce que Mgr Ullathorne, nous explique sur ces belles vertus qui sont indispensables pour supporter les épreuves. Je vais lui laisser le soin de conclure : « Rien ne contribue davantage à la joie que l’habitude de regarder le bon côté des choses. Le bon côté est, en elles, le côté de Dieu. Mais, même à les prendre par leur côté humain, ce qui les fait paraître pires qu’elles ne sont est causé par l’envie, la jalousie et la malice de nos cœurs, s’imaginant faussement que ce qui abaisse les autres nous exalte. La patience doit dominer l’envie et réprimer l’idée de notre supériorité. La joie implique l’espérance, le courage, la confiance en Dieu, l’habitude de faire la sourde oreille aux doléances de l’amour-propre et une certaine joie tranquille dans le sentiment que, entre les mains de Dieu, « en qui nous avons la vie, le mouvement et l’être » nous sommes à l’abri du danger. Pourquoi ne nous réjouirions -nous pas des biens de Dieu ? Il nous est permis de le faire pour les choses bonnes qui touchent aux sens, pourquoi pas des biens de l’âme ? Si le jour est pur et serein, nous jouissons de son allégresse. Pourquoi serions-nous moins joyeux lorsque la claire lumière de la vérité rayonne du Ciel sur nos âmes ? […] Le grand ennemi de l’âme, ce n’est pas l’épreuve, mais c’est la tristesse, plaie saignante de l’amour-propre. « Nous pouvons être toujours dans la joie, dit saint Jean Chrysostome, pourvu que nous tenions notre tête un peu élevée au-dessus de la marée des choses humaines6. »

 Je t’embrasse bien affectueusement,

Anne

1 Mgr W.B.Ullathorne, o.s. b., Humilité et patience, ed Clovis, p 7-8

2 Ibid. p 12

3 Saint Jean Climaque, L’Echelle du Paradis, 25° degré ; cf. Mt, 11,29

4 Mgr W.B.Ullathorne, o.s. b., Humilité et patience, ed. Clovis, p 20-21

5 Ibid. p 63-64

6 Ibid. p 104 à 106

 

Vêpres pour l’Ascension de la Vierge Marie

 (Motet pour soprane et cordes)

Notre citation pour juillet et août :  

« Le Bon Dieu a créé les petits oiseaux pour chanter, et ils chantent ;

 il a créé les hommes pour l’aimer, et les hommes ne l’aiment pas. »

Saint Curé d’Ars

Vêpres pour l’Ascension de la Vierge Marie

 (Motet pour soprane et cordes)

 Vivaldi composa une cinquantaine d’œuvres religieuses parmi plus de huit cents compositions. Ces vêpres pour « l’Ascension » de la Sainte Vierge sont une introduction au « Dixit Dominus ».

Ascende Laeta

Ascende laeta

Montes et colles,

Tota formosa

Bella Maria.

 

Ascende laeta

Montes et colles,

Tota formosa

Bella Regina.

 

Truncus recusat

Gressus turbare,

Te vulnerare

Non audet spina.

 

Quam pulchri

Quam pulchri, quam formosi

Sunt tu ingressus Maria ;

Stella mundi et Aurora

Claro lumine tuo silvas irradias.

In jucunda praesentia

Gaudent lassi pastores ;

Judae Montana jubilant,

Cernitur gaudium, risus,

Cunctis sola Maria fit Paradisus.

 

Sternite, Angeli

Sternite, Angeli,

Sternite flores,

Cari pastores, laeti cantate.

Fistula, tibia,

Reginam vestram, simul laudate.

Gravissez Bienheureuse

Les montagnes et les collines,

Toute aimable

Et belle Marie

 

Gravissez Bienheureuse

Les montagnes et les collines

Toute aimable

Et belle Reine

 

Le tronc de l’arbre refuse

De perturber votre ascension

L’épine n’osera pas

Vous blesser.

 

 

Combien belle, combien pleine de grâce

Est votre marche, Marie ;

Etoile du monde, Aurore,

Vous irradiez les forêts de votre claire lumière.

Dans votre agréable présence

Se réjouissent les bergers las ;

Les monts de Judée jubilent

La joie se discerne, le rire,

Pour tous, Marie seule devient le Paradis.

 

 

Répandez, Anges,

Répandez des fleurs

Chers bergers, chantez joyeux.

Flûtes, pipeaux

Louez de même votre Reine.