Actualités culturelles

 Israël (Césarée)

           Des recherches archéologiques menées au large de Césarée ont permis de retrouver des vestiges provenant de cargaisons de navires échoués. Parmi eux, une bague octogonale ornée d’une pierre précieuse verte sur laquelle on distingue, gravée, l’image d’un jeune berger en tunique portant un mouton. Aucun doute : il s’agit bien d’une représentation du Bon Pasteur vieille de 1700 ans. Ce genre de représentation, que l’on retrouve de façon régulière dans les catacombes de la même époque, est très rare sur une bague. 

 

  • Italie

  Le ministre de la culture italien, Dario Franceschini, a annoncé sa volonté de restituer une centaine d’œuvres d’art aux églises et monuments italiens qui les accueillaient à l’origine. Cette opération concerne les œuvres de quatorze musées, actuellement cachées dans les réserves. Il ne s’agit néanmoins que d’une restitution temporaire de 10 ans renouvelables. Une occasion inespérée de contempler des œuvres cachées jusqu’à nos jours !

 

  • France (Bayonne)

  Face au projet d’extension du musée Bonnat-Helleu à Bayonne, l’INRAP (Institut National des Recherches Archéologiques Préventives) s’était mobilisé pour réaliser en amont des recherches archéologiques sur le terrain. C’est ainsi qu’il a pu mettre au jour les vestiges d’un couvent dominicain présent dans l’enceinte du petit Bayonne du XIIIe au XVIIIe siècle environ. Les archéologues ont également retrouvé des traces de constructions civiles recouvrant les mêmes époques.

 

  • France (Narbonne)

  Le 11 décembre dernier a eu lieu l’inauguration officielle de Narbo Via, nouveau musée dédié à l’histoire romaine de la Narbonne antique. L’objectif est de faire revivre la célèbre cité antique de Narbo Martius, première colonie romaine fondée en dehors de l’Italie en 118 avant J.-C. L’ensemble du patrimoine romain de Narbonne est désormais rassemblé dans ce musée qui retrace l’histoire de la ville depuis la fin de l’âge de Fer jusqu’au Haut Moyen-Age.

 

 

Oratorio pour le couronnement des princes souverains

de la chrétienté

 

Jean-François Le Sueur

 

  Compositeur chargé en 1825 de composer la musique pour le sacre de Charles X dans la cathédrale de Reims, Jean-François Le Sueur, royaliste sous la Restauration, avait été auparavant maître de chapelle des Tuileries sous l’Empire et fut aussi choisi pour le couronnement de Napoléon empereur. Et plus avant encore, professeur à l’Ecole de la Garde Nationale de 1793. Ce qui montre une singulière faculté à « retourner sa veste » …

  Nous pouvons aussi considérer qu’il s’est amélioré dans ses convictions puisque cet oratorio est composé dans ses dernières années, qu’il y rend grâce à Dieu et exalte la gloire des princes chrétiens.

« Lento sempre » :

Domine Deus

Gratias agimus tibi

Propter magnam gloriam tuam

Domine Deus

 

Seigneur Dieu

Nous vous rendons grâce

Pour votre immense gloire

Seigneur Dieu

https://open.spotify.com/search/Oratorio%20pour%20le%20couronnement%20des%20princes%20souverains%20de%20toute%20la%20chr%C3%A9tient%C3%A9%3A%20No.%209%2C%20Lento%20sempre

La confiance en soi par le jeu

           Hugues entre dans la chambre où ses trois aînés sont bruyants… Des cubes en bois sont mélangés avec les animaux de la ferme et les Playmobil. Le désordre n’est propice ni au calme ni au jeu. Au lieu de se fâcher, papa propose :

– Est-ce que je peux jouer avec vous ?

– Oh oui, mais on ne sait pas quoi faire !

– Voulez-vous jouer à faire un village ? L’un prend la ferme, un autre le commerce, un autre le garage ? Ou bien au Far West ?

– Moi, je fais un ranch avec les vaches ! Moi le shérif avec la voiture de police, moi les Indiens…Papa, vous serez le marchand.

 

  C’est parti ! L’enthousiasme est revenu, chacun construit son enclos, les figurines sont partagées… Les Indiens attaquent puis font la paix des braves sous le regard du policier nommé shérif aujourd’hui, l’institutrice appelle tout le monde en classe. De temps en temps, papa lance une idée : et si c’était la fête de la ville ? un ouragan arrive, que faisons-nous ? L’imagination est stimulée. Au bout d’une heure, papa disparaît sans bruit et le jeu continue sans lui toute l’après-midi.

 

L’importance éducative du jeu

  Qu’est-ce que le jeu sinon un effort plus ou moins spontané de la nature en vue d’exercer les puissances dont l’adulte aura un jour à se servir pour réaliser sa vocation d’homme1 ?

  Au-delà des bons souvenirs, il restera de ce moment un travail de l’imagination, de la collaboration en équipe et de l’habileté manuelle.

Dans ce jeu, le père aura eu l’occasion d’observer les tempéraments, s’affichant beaucoup plus librement que dans un travail scolaire encadré.

Ce jeu aura aussi manifesté l’amour du père pour les enfants, amour qui n’est pas seulement paroles ou embrassades. Un amour fait d’attention et de présence à l’autre, de volonté de lui faire du bien en respectant sa personnalité pour la faire grandir.

  « Saisir ce que doit être la présence du père auprès de l’enfant réclame de revenir à sa mission. Au père, il revient de développer chez l’enfant sa personnalité propre et sa dimension sociale, autrement dit sa liberté et sa responsabilité. L’action du père sur l’enfant consistera donc à forger sa volonté, tâche qui réclame l’éclairage de l’intelligence. Si l’intimité caractérise la présence maternelle auprès de l’enfant, la complicité caractérise celle du père. Le jeu en sera un moyen privilégié. Entré dans le monde de l’enfant par le biais du jeu, le père pourra, toujours sous forme ludique, le faire progresser dans son propre monde, à savoir celui de l’adulte : quelle fierté que celle de l’enfant qui, sous la conduite de la main paternelle, manie pour la première fois la brouette2 ! »

 

La confiance en soi

  La confiance en soi est le fait de se sentir capable de relever des défis à venir.

  Elle est donc indispensable pour rester en possession de ses moyens face aux difficultés inévitables de la vie. Elle aide à être pertinent dans ses démarches, à s’ouvrir à de nouvelles opportunités, à prendre de bonnes décisions et à oser prendre des risques.

  Comment s’engager pour la vie et être fidèle dans un bon mariage ou dans la vie religieuse sans un minimum de confiance en soi, bien sûr appuyée sur la confiance en Dieu ? Comment réussir dans la vie professionnelle et dans l’éducation des enfants sans cette confiance ? Cette qualité doit donc être travaillée dès le plus jeune âge.

Le jeu construit la confiance en soi

  Réussir un défi, recommencer après un échec, organiser ou simplement participer en groupe à un jeu donne confiance dans ses capacités intellectuelles ou physiques, dans son aptitude aux relations sociales ou à la persévérance.

 

  Selon l’âge, le père organise, suggère ou s’associe aux jeux. Il apprend les constructions en cubes ou en Légo, il participe aux cache-cache ou jeux de ballon. Il aide à démarrer des jeux inventés en s’adaptant au rythme et à l’histoire imaginés par les enfants. Les possibilités sont infinies tant les enfants aiment transposer la vie des adultes. N’hésitez pas à devenir un élève dans le jeu de l’école dont votre fille est la maîtresse, à fournir du matériel pour que les enfants en vacances organisent une kermesse, des concours, des spectacles, un goûter, un pèlerinage dont vous serez le public….

  Pour développer la confiance des enfants en eux, sachez perdre « par hasard » en étant maladroit ou stimulez l’attention du plus jeune. Ma grand-mère, jouant à la crapette, ne pouvait s’empêcher de poser la question à son adversaire étourdi : « tu n’as rien oublié ? », suscitant une attention renouvelée et un coup gagnant…

  Le jardinage, le bricolage ou la cuisine peuvent être présentés de manière ludique (sans abuser du désherbage ou de la vaisselle). Laissez les enfants faire, même s’ils font moins bien que ce que vous aimeriez. Faites faire le premier trou de perceuse dans le garage et pas dans le salon ! Limitez vos commentaires pendant l’action… Une fois l’opération terminée, faites un bilan de manière positive : voyez la bouteille à moitié pleine avant la bouteille à moitié vide ! Saluez toujours en premier ce qui a marché : le trou est fait même s’il n’est pas net, le gâteau est bon même s’il est trop cuit… Et indiquez une ou deux manières concrètes de s’améliorer la prochaine fois. Encouragez !

  L’apprentissage et la confiance sont à ce prix. L’objectif est que l’apprenti dépasse le maître, mais cela mettra plusieurs années ! C’est l’occasion pour les parents de travailler la maîtrise de leurs impatiences ou de leur perfectionnisme.

 

La confiance en soi pour relever la société

  « Nous manquons d’hommes d’initiative. Les hommes d’œuvre qui se dévouent à la régénération de la société, se plaignent amèrement qu’ils ne sont pas secondés. Ils ne peuvent aller de l’avant ; leur temps se passe à remonter le moral de leurs troupes qui se laissent traîner plutôt qu’elles ne marchent. Les jeunes gens qui ont au cœur un grand désir du bien se plaignent qu’on ne les a pas préparés au rôle qu’ils doivent jouer dans le monde3. »

  Les œuvres sociales, civiques ou religieuses sont nombreuses et ont besoin de toutes les compétences. « Pour entreprendre ces œuvres en temps opportun et suivant les nécessités des milieux, il faut déjà beaucoup d’esprit d’initiative, il en faut encore davantage pour les faire vivre autrement que sur le papier ou dans les rapports des Congrès (…) Les éducateurs, sans faire cependant de l’éducation de « casse-cou », peuvent beaucoup pour développer cet esprit d’initiative » chez les jeunes.

 

  Saint Jean Bosco, grand éducateur, obligeait chacun, élèves et encadrants, à participer aux jeux – selon leur choix – à chaque récréation.

En effet, le jeu développe la confiance en soi et l’initiative, il forme le tempérament. Ces qualités sont indispensables au redressement de la société et au progrès de l’Église.

 

  Vous ne perdez pas votre temps à jouer avec vos enfants !

 

Hervé Lepère

1 Traité d’éducation à l’usage des parents (ch.9) – J. Viollet

2 La paternité en crise : analyse et remèdes- Abbé P. de la Rocque in « Le père, bienfaiteur ou dictateur », Vu de Haut N° 26- Colloque de l’Institut Universitaire St Pie X-Novembre 2018

3 Soyez des hommes. F-A Vuillermet-2013

 

Grandir encore!

           Il est grand, beau, élancé, sa silhouette est bien faite. Bien ancré, ses racines sont profondes. Souple mais solide, il fait face aux grands vents et résiste aux tempêtes grâce à sa robustesse mais aussi grâce à ses semblables qui l’entourent et le tirent vers le haut où il trouve la lumière. Il a de l’envergure et met son monde à l’abri ; nombreux sont ceux qu’il protège. Encore dans la fleur de l’âge, il porte déjà du fruit et plus d’une graine prometteuse germe sous son regard !

  On parle de lui, un frémissement le parcourt, il semble incliner la tête mais reste impassible et serein. Le grand hêtre est là, planté dans les grands bois ! Du haut de ses vingt mètres, il peut nous enseigner. Mais quel est le secret de sa force tranquille ?

  Planté en terre fertile par des parents heureux, il a pris le temps de s’ancrer bien profond, il sait d’où il vient, jusqu’où vont ses racines. Qu’un illustre grand-père a servi dans la marine, transformé en un fameux galion sous Louis XIV, qu’un oncle par ailleurs a servi de maître autel. Ses profondes racines lui permettent maintenant d’aller puiser l’eau de la charité afin de protéger sous la fraîcheur de son ombre les plus faibles qui lui sont confiés.

  La tête la première, il monte toujours plus haut vers la recherche de la lumière de l’Amour Divin qui l’éclaire de son rayonnement bienfaisant et lui confère sa prestance. Sans ce soleil, il ne serait rien, il ne serait même pas né. Sa silhouette élancée semble indiquer d’un trait l’origine de la création.

  Mais tout cela est incomplet et en se rapprochant, des cicatrices apparaissent sur son gros tronc bien lisse. Elles nous livrent le secret de cette droiture. La taille, la taille de prime jeunesse, d’une éducation aimante mais exigeante et la taille plus tardive des épreuves et des évènements, des coups de vents de la vie qui ont coupé les rameaux en surplus car ils risquaient d’alourdir l’arbre, de l’épuiser et de l’empêcher d’atteindre la lumière. Ces tailles furent douloureuses, en témoignent la sève encore fraîche, mais à chaque fois, grâce à la lumière divine, à la pluie apaisante et à l’ouvrage du temps, l’arbre s’en est remis. Il a repris une nouvelle vigueur pour monter encore plus haut.

  Mais comment a-t-il atteint cette hauteur immense ? Un arbre seul au milieu d’un champ aurait-il pu grandir autant ? Regardez autour de lui, ses semblables ont grandi avec lui. Et dans une saine émulation, à la conquête de la lumière, ils sont montés tout droit s’aidant les uns les autres et se protégeant durant les tempêtes.

  De nombreuses faînes sont accrochées à ses branches et quand vient l’automne, il féconde la terre. Au printemps suivant, les graines ont germé et plein de petits hêtres grandissent sous son ombre protectrice. Quand sera venue l’heure, il s’effacera pour laisser sa place.

  Pour qui veut l’observer, la nature est pleine d’enseignement et d’inspiration. Saurons-nous comme le grand hêtre chercher la lumière Divine et grandir encore en louant Dieu ?

 

Antoine

 

Je vous salue Marie, pleine de grâces

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

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  Qu’il m’est facile d’imaginer le bel archange saint Gabriel s’adresser ainsi à La Vierge toute pure, dans sa maison de Nazareth ! Il arrive sans bruit, dans cette humble demeure où règnent le silence et le recueillement. La Vierge Marie est en prière, son âme est constamment tournée vers le Bon Dieu, même au milieu de ses occupations quotidiennes. Combien grande doit être la sainteté de cette jeune fille, pour qu’un ange s’incline devant elle, lui qui contemple Dieu sans cesse !

   Pleine de grâce, vous l’êtes, ô Marie, vous êtes un océan de grâces comme dit saint Albert le Grand. Conçue sans le péché originel, vous êtes la seule créature qui surpasse les anges, car le Bon Dieu vous a comblée de ses bienfaits, en prévision du jour heureux où vous alliez prononcer le « oui » qui détermina le salut de tous les hommes. Jamais le péché, ou même la simple négligence, n’ont terni la blancheur de votre âme si belle.

   C’est pourquoi je redis chaque jour, à la suite de l’ange, « je vous salue, Marie ». Je vous salue, ô vous ma co-rédemptrice, c’est-à dire vous qui avez tant aimé les âmes que vous avez accompagné votre Fils unique jusqu’à la Croix, pour les racheter. Je vous salue, Marie, et j’aime à prononcer votre nom, qui est le plus doux de la terre ! Le Bon Dieu a voulu que le salut arrive par vous, il vous a demandé d’être notre mère, et c’est pour cela que je vous appelle avec amour et confiance. Comment atteindre plus sûrement le cœur de Jésus, sinon en passant par sa très sainte Mère ? »

  C’est en se plongeant dans le cœur de Notre-Dame que l’on peut s’approcher de notre Père céleste. « J’ai beaucoup aimé voir l’Ange, dit François de Fatima, mais j’ai aimé encore plus Notre Dame. Ce que j’ai aimé le plus a été de voir Notre Seigneur dans cette lumière que Notre Dame nous a mise dans la poitrine. J’aime tellement Dieu !… Nous étions là à brûler dans cette lumière qui est Dieu, et nous ne nous consumions pas. Comment est Dieu ! On ne peut pas le dire ! Oui, vraiment, personne ne pourra jamais le dire ! » Les enfants de Fatima, et avant eux sainte Bernadette, ne désiraient plus qu’une chose après avoir vu la Sainte Vierge : mourir pour aller la revoir !

  Je me rappelle la parole de Dieu à Eve, quand il l’a chassée du paradis terrestre : « tu enfanteras dans la douleur ». L’enfantement de l’humanité s’est fait au pied de la croix, et comme vous deviez nous aimer pour accepter de prendre sous votre aile ceux-là mêmes qui crucifiaient votre Divin Fils ! Votre miséricorde est sans limite, oui, vraiment, vous méritez que l’univers s’incline devant vous, et je veux imiter l’ange, en répétant chaque jour après lui, je vous salue Marie, avec le plus profond respect et un amour sans bornes.

  Mon saint ange gardien, venez à mon aide pour honorer comme il faut ma douce mère du Ciel. Inspirez-moi les mots les plus tendres et les baisers les plus doux pour celle qui est pleine de grâce, la fleur la plus belle du jardin céleste. Soutenez-moi dans la récitation de mon chapelet, et peut-être pourrai-je faire un effort pour me tenir bien droit et sage pendant ce moment que ma chère Maman du Ciel affectionne tant. Je repenserai à la profonde admiration de l’Archange s’approchant d’elle, en ce jour où notre Sauveur s’est incarné. Et puisque, ô Marie, vous êtes ma Mère, je veux vous imiter en répétant chaque jour au Bon Dieu, au milieu de mon devoir d’état : Fiat !

 

Germaine Thionville