La Fin de la Chrétienté

Par Chantal Delsol(suite et fin)

Vous pouvez retrouver la première partie de l’analyse du livre de Chantal Delsol dans le précédent numéro (FA 34) ou sur notre site : https://foyers-ardents.org/category/actualite-litteraire-et-juridique/

 L’inversion ontologique

L’inversion normative décrite dans le précédent numéro de Foyers Ardents repose sur une inversion ontologique. Chaque civilisation se construit sur des principes fondamentaux qui vont inspirer les lois et les mœurs, et s’enracine dans des croyances. Lorsque celles-ci s’effacent, les lois et les mœurs peuvent se maintenir pendant quelque temps par la force de l’habitude mais elles vont s’effondrer faute de légitimité.    

Une première inversion ontologique eut lieu à l’origine du judaïsme lorsque Moïse fit passer le peuple juif du polythéisme au monothéisme. Cela eut pour effet de distinguer Dieu du monde et par conséquent d’établir un monde séparé de Dieu. Le cosmothéisme se trouvait ainsi condamné mais n’a jamais complètement disparu de la scène occidentale. Il va inspirer des courants d’idées animés par Spinoza, la franc-maçonnerie, Freud etc.  Le paganisme cosmique répond aux préoccupations du courant écologique radical qui, en magnifiant la terre, donne la priorité à l’espace sur le temps.  L’homme va se sentir chez lui sur terre alors que le monothéisme le pousse à aspirer vers l’autre monde. Nietzsche reprochait aux chrétiens d’être étrangers à ce monde. L’homme post-moderne veut vivre dans un monde autosuffisant qui abolit les distinctions entre le ciel et la terre, la foi et la raison, le vrai et le faux.    

L’écologie s’apparente à une religion, à une croyance. Même si les questions écologiques peuvent être scientifiquement démontrées, elles vont donner lieu à des convictions qui prennent la forme de certitudes irrationnelles qui sont en réalité des croyances nanties de toutes les manifestations apparentes de la religion. L’écologie est devenue un dogme consensuel qui ne peut être remis en cause. Au-delà de la légitime protection de l’environnement, la pensée écologique développe une véritable philosophie de la vie, la nature devient l’objet d’un culte, la terre-mère devient une déesse païenne et le pape François va parler de « notre mère la Terre ».    

Les chrétiens pensent que l’effacement du monothéisme va entraîner la disparition de toute morale. Pourtant, dans les temps anciens, ce n’étaient pas les religions qui engendraient les morales, celles-ci étaient produites par la société. Avec le judéochristianisme, la morale vient de Dieu. Aujourd’hui, elle vient de l’Etat. La nouvelle morale s’inspire de l’Evangile tout en le dénaturant. La modernité va revenir à l’agnosticisme des anciens sur les origines et les finalités existentielles de l’homme et du monde pour promouvoir une morale évolutive, débarrassée de toute transcendance, basée sur l’espoir d’une vie meilleure sur terre qui tend à devenir un absolu. Elle remplace la religion par une morale et fait de cette morale une religion. 

 

Que va devenir l’Eglise sans la Chrétienté ?

Les réactions de l’institution ecclésiale sont diverses mais les plus courantes sont la résignation et la renonciation. Le personnel de l’Eglise est atteint par les maladies de l’époque que sont la mauvaise conscience et la honte du passé. Cela se traduit par un ralliement aux courants de pensée qui combattent le Christianisme, d’où la connivence hier avec le marxisme, aujourd’hui avec l’écologie. Les catholiques qui promeuvent l’ancien ordre des choses sont laissés de côté. Il s’agit d’un rejet de soi qui d’après Chantal Delsol illustre l’inadaptation de l’Eglise au monde présent. Réduits à la situation de témoins impuissants, les chrétiens sont voués à devenir les soldats d’une cause perdue.  Les combats sociétaux comme celui mené contre l’avortement ne peuvent aboutir sans une conversion des peuples au christianisme et à la conviction de la dignité intrinsèque de chaque embryon. La croyance et l’adhésion aux principes précèdent le vote des lois. A vue humaine, il n’y a pas de renaissance possible de la Chrétienté.  

La fin de la Chrétienté n’est-elle pas une chance pour l’Eglise ? D’après notre auteur, ce qu’elle appelle la mainmise de l’Eglise sur la civilisation n’était pas bonne et était exclusivement la marque des époques fondées sur la conquête. L’institutionnalisation tue le message, le Christianisme doit se contenter d’une influence indirecte, celle des « sans pouvoirs ». Les catholiques doivent jouer un rôle de témoins muets, voire d’agents secrets de Dieu. Etre minoritaire conduit à défendre un catholicisme plus exigeant. Renoncer à la chrétienté n’est pas un exercice douloureux puisque l’histoire nous enseigne la disparition des sociétés où l’Evangile inspire le gouvernement des Etats. 

Au-delà de cette vision très protestante de la religion qui devient une affaire personnelle et presque désincarnée, la thèse défendue par l’auteur, dans ce livre très intéressant à lire et fort bien documenté, bute sur une contradiction et semble se satisfaire d’un échec assuré. Une contradiction car s’il est exact que les combats sociétaux requièrent une conversion des peuples, une conversion des institutions n’en est pas moins nécessaire. Les deux devraient aller de pair et cela n’est pas compatible avec la théorie de l’enfouissement, promue après le concile Vatican II, que Mme Delsol reprend à son compte. Un échec assuré aussi car si, à vue humaine, la déchristianisation peut sembler inéluctable, l’auteur manque singulièrement d’esprit surnaturel et d’espérance. Raisonner de façon purement humaine sur des réalités métaphysiques s’avère un exercice périlleux. L’ouvrage traduit un manque de confiance en la Providence : « J’ai vaincu le monde » (Jn XVI, 33) a dit Notre-Seigneur. J’ai vaincu, cela veut dire que c’est déjà fait.         

          

Thierry de la Rollandière

 

L’école  

Chère Bertille,

Je te remercie pout ta lettre et les nouvelles que tu me donnes. Tu me dis que ta petite sœur, qui rentre en troisième, est un peu révoltée et ne comprend pas pourquoi il est nécessaire d’aller dans une école si loin de la maison pour y apprendre le latin et le grec, alors qu’elle pourrait aller au collège à pied et étudier des matières plus « utiles », l’informatique, l’anglais… Par cette lettre, je vais essayer de te donner quelques arguments pour que tu puisses l’aider à passer ce cap.

L’objectif des écoles chrétiennes libres est bien plus élevé que celui de l’école laïque. Il dépasse de loin le côté pratique et utile. Ces écoles, loin de vouloir former des femmes qui vont pouvoir produire pour la société, ont bien en vue que la femme est une créature du Bon Dieu, douée d’une intelligence et d’une volonté et qui doit atteindre un idéal. Une fois l’intelligence éclairée et illuminée par la Vérité, et la volonté orientée vers le Bien, la jeune femme sera en mesure de poser des actes libres.

Quel est cet idéal ? « Il est le modèle vers lequel nous levons les yeux, le but auquel nous aspirons. Nous en avons l’expression dans l’Evangile, sous la forme d’un commandement : « Soyez parfaits comme votre Père est parfait » […]. Notre Seigneur Jésus-Christ, avec l’idéal de sainteté, nous donne – et lui seul – les moyens de le réaliser.»1

Les écoles catholiques permettent de connaître cet idéal par leur enseignement. Alors que l’école laïque fait tout pour éliminer Dieu et l’ignorer, les enseignants catholiques orientent et éclairent leurs leçons à la lumière de la Foi. Le Bon Dieu est présent dans les cours de doctrine, dans la vie de prière qui règne dans l’école mais aussi dans les cours profanes où tout est orienté vers la Vérité.

La jeune fille est amenée à avoir un rôle important dans la société, notamment par la maternité naturelle ou spirituelle. C’est elle qui va former et éduquer de nouvelles générations, c’est elle qui va être l’âme de son foyer, qui va en donner l’esprit. Les œuvres de littérature étudiées en classe >>>       >>> vont lui permettre de développer son sens critique « car il ne suffit pas de montrer l’idéal, il faut aussi le défendre contre les attaques, et savoir discerner le véritable idéal d’un ersatz, frelaté, voire empoisonné.»1 Petit à petit elle va apprendre à discerner à travers les différents personnages de littérature, Antigone de Sophocle et d’Anouilh, Blanche de la Force dans le dialogue des Carmélites de Bernanos, Jeanne d’Arc de Péguy, Phèdre de Racine, quel est l’idéal de vie chrétienne, comment elle peut l’atteindre, quelle est la place des passions et comment en tirer meilleur profit. « Oui, nous disent ces héroïnes, réelles ou légendaires : oui, l’idéal est possible : il est possible de vivre dans la fidélité et l’honneur, la pureté et le sens du sacrifice.»1

 

Ta petite sœur, ma chère Bertille, est à un âge où l’on s’enthousiasme pour un grand idéal, elle a une énergie telle qu’elle veut transformer le monde. Elle en a la capacité comme fille de l’Eglise : « Nous savons ce que nous voulons : fils de la Sainte Eglise et nourris par des siècles de civilisations chrétiennes, nous voulons vivre de l’Eglise et travailler à l’édification d’une cité chrétienne – d’une cité qui soit fidèle à l’Eglise et qui se développe sous l’empire des valeurs désintéressées d’honneur, de vérité, de liberté, de justice et de beautéune cité qui, avec sa technicité elle-même, soit une fleur vivante de la sagesse chrétienne et non pas une construction artificielle de la technique sans âme, » écrit le Père Calmel dans « Ecole chrétienne renouvelée ». Voilà cet idéal auquel nous tendons tous. « Et pour cela, continue-t-il, nous prenons le parti des auteurs, … nous prenons le parti de la philosophie thomiste, et avant cette classe décisive, nous prenons le parti du français, et des langues modernes ou anciennes ; les langues étant étudiées dans un sens de culture plus encore que d’utilité.»1

 

  Voici ma chère Bertille, l’école où est ta petite sœur lui permet de s’enthousiasmer et d’œuvrer pour l’Eglise en accomplissant sa vocation de jeune fille catholique.

Je t’embrasse,

Anne 

1 Extrait de la Conférence donnée par les Dominicaines enseignantes de Fanjeaux lors du Congrès des familles du MCF à la Martinerie le 9 juillet 2022 sur le thème « Quel idéal pour nos jeunes ? »

 

Le porte-serviette

Chères couturières,

Pour bien préparer la rentrée, l’atelier vous propose cette fois-ci la confection d’un porte-serviette que l’on pourra broder pour le personnaliser. Que ce soit pour vous-même, vos enfants pour la maison ou la pension, vos petits-enfants, il est très pratique pour chacun d’avoir sa serviette attitrée !

Niveau débutant.

https://foyers-ardents.org/category/patrons-de-couture/

Atelier couture

 

       Fromage blanc

           

Ingrédients :

– Pot de fromage blanc 

– Sucre blanc en poudre 

– Amarena (cerises confites)

– Feuilles de menthe

– Gavottes

 

Préparation :

Vous n’avez pas le temps de cuisiner et pourtant, il faut préparer un dessert pour des amis qui arrivent…

Alors, en un temps, deux mouvements, voici une préparation rapide qui fera son effet.

 

– Prendre du fromage blanc onctueux, bien le battre et ajouter un peu de sucre.

– Le placer dans de jolies coupelles.

– Au centre, y déposer délicatement 3 ou 4 amarena (cerises confites).

– Décorer avec des feuilles de menthe et pourquoi pas une gavotte au chocolat.

 

Et le tour est joué, les amis seront émerveillés ! Bonne dégustation !

 

Flan de courgettes

Ingrédients pour 6 personnes :

– 1 kg de courgettes râpées

– 1 échalote ciselée

– 3 gousses d’ail pressées

– 4 œufs 

– 1/2 verre de lait

– 1/2 verre d’eau

– 8 cuillères à soupe de farine

– 60 g de parmesan râpé

– Quelques feuilles de basilic ciselé

– Ciboulette coupée en petits morceaux

– Sel / poivre / huile d’olive

Préparation :

– Battre les œufs en omelette et y incorporer la farine, le lait et l’eau.

– Mélanger aux courgettes râpées

– Ajouter le parmesan, l’échalote, l’ail, le basilic et la ciboulette.

– Saler et poivrer.

– Verser ce mélange sur une plaque de cuisson huilée ou sur une plaque en silicone

– Faire cuire au four à 200°C pendant 25 minutes

 

Ce flan peut se manger chaud ou froid lors d’un pique-nique. Bon appétit !