Comment saint Joseph agit

Jeunes hommes pleins d’énergie et d’ambition, nous prévoyons à notre échelle de changer le monde, de rebâtir la Chrétienté et de sauver le royaume de France.

Ambition légitime et nécessaire que nous souhaiterions voir partagée par le plus grand nombre.

Néanmoins avant de partir au combat, il ne paraît pas inutile d’observer le mode d’action de saint Joseph, patron des travailleurs et des pères de famille, afin de s’en inspirer le plus possible.

En effet, saint Joseph n’a-t-il pas lui-même réalisé ce qu’il y a de plus noble et de plus grand pour un homme : conduire, diriger et protéger une famille constituée de Marie, mère de Dieu et des hommes, et de Jésus, Dieu lui-même et Sauveur de l’humanité ? Quel meilleur exemple pourrions-nous suivre ?

Et saint Joseph, si digne, issu d’une longue lignée de patriarches et de rois, a-t-il revendiqué un quelconque héritage ? S’est-il vanté de son illustre naissance pour obtenir une place dans une auberge à Bethléem ?

Non, saint Joseph mené par sa recherche du Bien, du Beau et du Juste a vécu une jeunesse ordinaire, dont aucun fait ne nous a été rapporté jusqu’à sa rencontre avec Marie. Et c’est quand il s’aperçoit qu’elle est enceinte que l’extraordinaire fait irruption dans sa vie. Son premier réflexe est de prendre conseil auprès de Dieu qui le guide par la voix de l’ange. Il obéit et agit en conformité avec l’ordre reçu. De même quand il s’agit de fuir en Egypte.

Il agit bien, ordinairement, dans le cadre de son devoir d’état, selon la sagesse et la vertu qu’il a acquise et il agit extraordinairement uniquement quand Dieu le lui demande, selon le plan divin et établi de toute éternité.

Toutes ces actions extraordinaires, il les fait exclusivement pour Dieu et non pour lui, pas le moindre détournement de gloire. Il garde son cœur et son intention purs de toute vanité.

Enfin, en tant qu’époux de Marie, tout ce qu’il fait, il le fait en union avec elle et par amour pour elle et pour Jésus.

En résumé, vous voulez savoir comment sauver le monde ? Suivez la méthode saint Joseph :

Agir ordinairement selon son devoir d’état ; pour l’extraordinaire, se laisser guider par Dieu en se mettant en état de percevoir sa volonté. Tout faire avec humilité, en union avec Marie et pour la gloire de Dieu.

En respectant bien cette recette, nous sommes assurés de nous endormir comme lui dans les bras du Bon Dieu.

 

Antoine

 

Ma bibliothèque

Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans aucune réserve (avec les remarques nécessaires si besoin) pour chaque âge de la famille.

En effet, ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de notre cerveau, développe la créativité, participe à notre développement personnel, nous distrait, nous détend et enfin elle enrichit notre vocabulaire.

Dès l’enfance, habituons nos enfants à aimer les livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant l’on trouve des genres variés… N’oublions jamais qu’un mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !

ATTENTION : Quand nous conseillons un titre, cela ne signifie pas que tous les ouvrages du même auteur sont recommandables.

NICAN MOPOHUA – VOICI LE RÉCIT DE L’APPARITION DE GUADALUPE – A. Valeriano, D. Caron Olivares, J.-P. Rousselle – Téqui – 2024

Ce très beau livre dévoile l’intégralité du récit de la rencontre de la Sainte Vierge avec l’Indien Juan Diego. On y découvre le plus ancien texte sur le sujet écrit en nahuatl, traduit en espagnol et en français. Les nombreuses et magnifiques peintures de Jorge Sanchez Hernandez, décédé en 2016, donnent au texte une actualité vivante. Un vrai chef-d’œuvre.

 

SAINT JOSEPH – EPOUX DE MARIE – Traditions monastiques – 2019

Non seulement tous ceux qui se sont consacrés à saint Joseph mais aussi tous les catholiques fervents trouveront dans ce recueil l’occasion de passer chacun des jours du mois de mars au côté de ce grand saint. Méditations sur ses vertus, récits de miracles et diverses prières permettent de se pénétrer jour après jour des gloires du chef de la Sainte Famille.

 

LE SCAPULAIRE DE SAINT JOSEPH – Clarisses de Morgon – Via Romana – 2013

Ce petit opuscule remet en valeur ce scapulaire oublié, tout en donnant maints désirs d’honorer davantage saint Joseph.

 

CONSECRATION A SAINT JOSEPH – Guide complet – Capucins de Morgon -Via Romana – 2014

Comment mieux honorer saint Joseph qu’en se consacrant à lui ? Différents textes sont proposés qui augmenteront notre abandon et notre confiance en son intercession.

 

MES PETITES LEÇONS DE CHOSES – J-P. Picandet – Librairie des Ecoles – 2024

Ces 74 leçons et 200 expériences vous permettront de passer de bons moments avec vos enfants tout en leur apprenant les bases classiques sous un format que l’on trouvait autrefois dans toutes les écoles. Observation, vocabulaire, expression orale mais aussi dessin, classement, réflexion sur tous ces éléments rencontrés dans notre quotidien feront progresser les enfants. Libre à chacun, en conclusion, de profiter de cette observation pour leur faire admirer les beautés de la Création !

 

LA BIBLE A PEINDRE – by.bm – Mame édition – 2024

Ces cartes détachables proposent douze dessins très classiques qui donneront l’occasion de raconter l’histoire de la Bible ou d’illustrer les leçons de la Miche de Pain. Un concept très pratique pour les mamans : sur chacun des côtés une palette propose les couleurs nécessaires et le pinceau est inclus.

 

Les oligo-éléments (suite) L’arthrose

L’arthrose est une affection rhumatologique très courante, dont les premières manifestations fonctionnelles s’observent généralement à l’âge moyen de la vie. L’oligothérapie constitue une thérapeutique souvent efficace sur les troubles, les douleurs en particulier ; elle peut aussi parfois stabiliser ou ralentir l’évolution des lésions ; elle présente enfin un caractère non agressif pour les voies digestives.

Sur le plan clinique, l’arthrose se manifeste par des douleurs de type mécanique, c’est-à-dire provoquées par le mouvement, augmentées par l’effort et améliorées par le repos. On distingue l’arthrose primitive, qui atteint les articulations normales, de survenue tardive au cours de la vie et l’arthrose secondaire, qui touche une articulation déjà abîmée, souvent dès la naissance (dysplasie de hanche) et qui se manifeste à un âge plus jeune.

Au plan radiographique, l’arthrose se traduit par une diminution des espaces articulaires, des trous sur les endroits d’hyperpression et une condensation osseuse sous les cartilages avec des poussées osseuses en périphérie. Au plan biologique, il n’y a pas de syndrome inflammatoire.

Oligo-éléments :

1) Manganèse-Cobalt : c’est le complexe de base, fondamental dans le traitement de toute maladie arthrosique : une prise par jour pendant 6 mois puis une prise tous les deux jours pendant 6 mois.

2) Soufre : oligo-élément complémentaire mais indispensable : une prise tous les deux jours.

3) Magnésium et Potassium :  une prise en alternance un jour sur deux.

4) Manganèse-Cuivre : une prise tous les deux jours pendant 3 mois.

5) Cuivre : indispensable dans les périodes inflammatoires : deux à trois prises par jour pendant dix jours.

6) Phosphore : dans le cas de contractures musculaires associées : une prise tous les deux jours.

7) Fluor : en cas d’ostéoporose associée :  deux à trois prises par semaine.

Conduite pratique du traitement :

Traitement de fond de la maladie :

Manganèse-Cobalt : une prise par jour pendant 6 mois puis par la suite, une prise tous les deux jours.

Soufre : une prise par jour pendant six mois puis une prise tous les deux jours par la suite.

Magnésium : une dose en alternance un jour sur deux avec Potassium.

Phosphore : en cas de contractures musculaires.

En cas de poussée inflammatoire :

Cuivre : deux à trois prises par jour pendant 10 jours.

Manganèse-Cuivre : à prendre en alternance avec Manganèse-Cobalt pendant 3 mois.

En conclusion, pour le traitement de l’arthrose, les effets de l’oligothérapie sont obtenus à moyen terme, c’est-à-dire au bout de 3 à 6 mois dans plus de la moitié des cas, ce qui permet un sevrage ou une nette diminution d’emploi des antalgiques ou des anti-inflammatoires et dans 1/3 des cas, on obtient une stabilisation des lésions quel que soit l’âge du malade.

 

 

Dr Rémy

 

La pénitence au foyer

Oui, affirment les uns ; la mortification volontaire est nécessaire pour garder l’élan de l’être vers Dieu, pour rester maître de soi-même, pour pouvoir donner aux autres davantage de son temps, de son argent, et se mouvoir plus librement au milieu des grandes ou petites épreuves venant de l’extérieur.

Non, disent les autres ; il y a tant d’occasions de se mortifier, imposées par les circonstances ! D’ailleurs n’y a-t-il pas plus d’humilité à accepter qu’à choisir, à faire acte d’abandon ?

En réalité, la marque de la vraie Pénitence, quelle qu’en soit la forme, est qu’elle est faite par amour. Prenons garde de ne pas négliger l’essentiel en faveur de l’accessoire et de ne pas nous charger au-delà de nos forces. Ce sont surtout les circonstances extérieures qui nous donnent les plus sûres indications : « Un autre te ceindra et te mènera où tu ne voulais pas aller, » dit Notre-Seigneur à saint Pierre. « Les événements sont des maîtres que Dieu nous donne de sa main. » Comment allons-nous les accueillir ?

Si nous acceptons la vie passivement, en courbant le dos, en disant oui parce que nous ne pouvons pas faire autrement, c’est peu pour un chrétien. Mais si nous acceptons avec joie la volonté divine, pour l’amour de Dieu, alors on peut dire que la mortification, quand elle se présente, est bien volontaire, quoique non choisie. Par là nos vies s’établissent dans un authentique esprit de pénitence, nous rapprochant en quelque sorte des âmes qui, dans les monastères, en font profession. N’avons-nous pas en effet, comme elles, mille occasions de pratiquer les conseils évangéliques opposés aux grandes convoitises humaines, malgré les différences de nos existences dans leurs formes et leurs devoirs ?

Esprit de pauvreté

La contrainte financière est actuellement effective à un degré plus ou moins grand dans la plupart de nos familles. Ne pas se laisser irriter par ses constants rappels, ne pas gémir en comparant notre vie à l’existence d’autres, accepter de porter une étoffe moins jolie, de prendre et d’offrir des repas moins fins, de vivre dans un cadre défraîchi qu’on ne peut renouveler, dans un espace trop étroit, mal chauffé ; de supprimer des distractions coûteuses, un spectacle, un voyage ; d’exercer un métier avec ardeur pour faire vivre les siens ; de s’y tenir malgré un trajet fatigant ; de se priver d’aide et d’outillage sans révolte, de demander aux autres de prendre part à tous ces sacrifices, tout en gardant la plus lourde part. Se voir, et leur voir interdire certaines formes de beauté, des fleurs, un piano, des beaux livres…Accueillir les renoncements exigés dans la vie amicale, sociale et même spirituelle. Accepter enfin et offrir la pauvreté dans notre être physique et moral : notre fatigue, nos maladresses, nos incapacités ; accepter, sans ralentir nos efforts de progrès, de ne pas apporter au conjoint, aux enfants, tout ce que nous voudrions pour eux, et aussi de ne pas recevoir ce que nous en espérions. Être heureux de nous dépouiller complètement de nous-même, de voir notre temps, nos pensées, nos forces, notre tranquillité dévorés par les nôtres ; être heureux de ne plus rien posséder qui ne soit pas partagé…  « Mon Dieu, j’accepte toutes ces pauvretés que vous voulez pour moi ! »

 

Esprit de chasteté

La chasteté des époux est d’abord la fidélité de l’un à l’autre jusque dans les moindres pensées. Il est certain que pour beaucoup d’époux, même fortement attachés l’un à l’autre, il y a là de nombreuses occasions de mortification, « tant la nature trouve de plaisir dans les imaginations vagabondes, les rêveries où l’on trouve une liberté illimitée, les relations, une amitié où, sans qu’on veuille entrer aucunement dans le domaine du péché, la vague idée qu’on joue un peu avec le feu ne manque pas d’un certain attrait » (Jeanne Leprince-Ringuet). L’esprit de pénitence, dans cet ordre, nous poussera à ne pas rechercher l’attention, ni les attentions d’autrui, à vouloir oublier volontairement un compliment, à déchirer une lettre flatteuse, à renoncer à telle sortie, à telle occasion de nous montrer sous un jour séduisant… Cependant, ici encore, que nos mortifications soient simples, discrètes, ne mettent pas de complications, de tensions là où il faut la droiture et « la liberté des enfants de Dieu ». La chasteté, c’est encore la façon d’user avec élévation d’âme des joies de l’amour charnel et d’en demeurer maîtres ; c’est la pratique d’une continence que la pauvreté, le manque de santé… rendent souvent obligatoire. Alors la pénitence peut devenir héroïque, toute d’amour : amour de Dieu dont on ne veut pas transgresser la loi ; amour humain de l’époux plein de compassion pour la faiblesse féminine et soucieux de ne point l’accabler d’un cruel fardeau, ou de l’épouse qui, au contraire, accepte la perspective d’un devoir pesant afin que Dieu ne soit pas offensé, et son mari tenté au-delà de ses forces.

Esprit d’obéissance

Ici, l’on a affaire à un conjoint imparfait, à un travail pressant, aux imprévus, aux nécessités des divers membres de la famille… Et voici requis l’abandon de ce qui nous tient peut-être le plus à cœur, celui de  notre volonté propre, celui de notre point de vue pour avoir «  le respect de l’autre », pour réviser nos manières d’être, pour nous améliorer dans notre rôle éducatif, pour accepter de transformer, et même de perdre cette chère petite personnalité à laquelle nous sommes si attachés…Sacrifier nos goûts pour telle occupation, telle manière d’arranger la maison, d’organiser les vacances, renoncer à une foule de petites habitudes sans importance en soi, mais qui sont dans notre tempérament, dans nos préférences sans l’être dans ceux des autres… Ici particulièrement, la mortification, sans être absolument choisie, peut devenir vraiment volontaire. On voit tant d’époux qui n’ont pas un tel esprit de soumission et d’humilité. Cependant que de joie et quelle libération apporte cette attitude de pénitence difficilement acquise ! Elle n’est pas une démission de notre dignité, ni une lâcheté devant les responsabilités dont nous chercherions à nous débarrasser. Joie et libération sont vraiment les fruits d’un réel esprit de pénitence. L’impatience, la tristesse devant les difficultés ne sont plus nôtres et laissent place à la bonne humeur à travers les soucis quotidiens. Et si, malgré une joie profonde de l’âme nous avons un tempérament un peu bouillant, agité, prêt aux paroles ou aux gestes trop prompts, ou au contraire froid et dépourvu de gaité, une mortification tout indiquée et nécessaire au bonheur des autres sera de le travailler pour le rendre plus… « eutrapélique » ! De même en ce qui concerne les défauts de la parole : « Mieux vaut triompher de sa langue que jeuner au pain et à l’eau » (Saint Jean de la Croix)

Ainsi Dieu nous mène par ses chemins, qui ne sont pas toujours les nôtres. Que nos pensées deviennent les pensées du Seigneur ; que nos voies suivent ses voies, même rudes, jusque dans les moindres détails de notre devoir d’état ; ce sera le fruit d’amour pour Dieu qui doit nous inspirer l’esprit de pénitence à rendre notre volonté plus souple, plus aimante, plus virile et plus allègre.

Saint et joyeux Carême !

 

Sophie de Lédinghen

 

A la mode de Saint-Joseph

« Les autres adoptent des enfants. Jésus a adopté un père1.» La formule est de Bossuet. Celui que Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, s’est donné comme père adoptif et nourricier devint nécessairement celui de tous les disciples que, dans la charité de son hypostase, Il adopta par le baptême. Aussi le pape Pie IX, après avoir étendu à toute l’Eglise la fête de son patronage, le 10 septembre 1847, le reconnut légitimement Patron de l’Eglise universelle par le décret « Quemadmodum Deus » du 8 décembre 1870.

Qu’elle semble cependant éloignée des temps modernes, cette tribulation antique et orientale que fut la « vie cachée » de saint Joseph ! Que nous révèle sa sainteté ? Quel enseignement pouvons-nous tirer d’elle ? Quel sens possède cette paternité ?

  1. L’homme qui dort

« Les temps si tristes que nous traversons… », soupirait déjà le pape Pie IX dans son décret, à propos de la fin des États pontificaux. Au risque de l’anachronisme, imaginons qu’un de nos contemporains se voit confier, par ces temps guère plus enthousiasmants que nous traversons, la délicate mission de garder le Fils de Dieu, qui est Dieu Lui-même, et sa Mère, l’Immaculée. Cet homme, assurément, installerait autour de sa maison des programmes de surveillance hors du commun, aurait recours à toutes sortes d’experts numériques en protection rapprochée, userait de l’Intelligence artificielle pour anticiper tous les scenarii budgétaires, sécuritaires, judiciaires, sociétaux possibles, afin de se sentir prêt à planifier tous les obstacles. Dans un univers aussi hostile et dangereux que le nôtre, tels sont les excès de prudence, mais aussi de témérité, dans lesquels tout citoyen appelé à des responsabilités, pourtant d’ordre bien plus futiles, n’hésite pas à engager ses efforts.

Or la sainteté de celui à qui échut, voilà plus de deux mille ans, cette mission surnaturelle, révèle un comportement parfaitement contraire : saint Joseph fut « l’homme qui dort », attendant paisiblement dans le repos le Conseil de l’Ange : l’Ecriture relate quatre songes bibliques qui permirent la réalisation effective du plan divin, sans lesquels l’Eglise n’aurait pu voir le jour : c’est ce que veut figurer le tableau de Giuseppe Rollini qui le représente auprès de Marie, l’Enfant-Jésus dans ses bras, gardant d’en haut avec sa main la Basilique Saint-Pierre, qu’un ange agenouillé lui présente humblement.

La première leçon que nous pouvons en tirer est d’ainsi s’en remettre à Dieu seul. Et si nous ressentons douloureusement les blessures de notre intelligence, c’est de comprendre qu’elle n’a nul besoin d’être augmentée artificiellement, mais exclusivement par le moyen de sa grâce : « Confie toi de tout ton cœur à Yahweh et ne t’appuie pas sur ta propre intelligence. Dans toutes tes voies, pense à Lui et il aplanira tes sentiers.» [Proverbes, 3  5-6]

  1. Mieux connaître Jésus

La société est dangereuse et il est humain de s’en inquiéter, pour soi-même comme pour ses proches. Vidéosurveillance, antivirus informatiques, masques sanitaires hygiéniques, portillons automatiques et vigiles armés : la deuxième leçon que nous pouvons tirer de l’attitude de saint Joseph, c’est qu’il n’y a de sécurité véritablement bien comprise qu’en une intimité régulièrement nourrie avec Dieu. Ce Dieu, que saint Joseph voyait en Jésus, nous pouvons le contempler dans le Saint Sacrement et le recevoir dans l’hostie. Je suis toujours étonné du petit nombre de fidèles présents lors de l’Adoration. Combien de force, de réconfort, d’amour, de protection surnaturelle et de miséricorde le Seigneur se montre pourtant désireux de communiquer à chacun en cette occasion ! Qui nourrit régulièrement cette intimité ne peut qu’apprendre à persévérer dans sa foi, son espérance, et grandir ainsi en charité. On ne peut s’approcher de saint Joseph sans désirer ardemment mieux connaître celui qui daigna être son fils, et sans comprendre qu’en Eglise, nous devons croître à son école. Toutes les tribulations que cette société nous réserve, plongée dans la plus redoutable apostasie, soumise à des intérêts qui depuis longtemps ont divorcé des nôtres, nourrie chaque jour des plus contagieuses illusions et traversée d’incessants conflits, s’effacent alors. J’en arrive ainsi à la troisième leçon, la plus édifiante sans doute :

 

III. La vie cachée

Bossuet composa en 1692 pour la religieuse Louise de Luynes un remarquable Discours sur la vie cachée en Dieu. Il y évoque métaphoriquement cette « image de moi » créée par « le jugement des hommes qui veut me suivre partout, me peindre, me figurer, me faire mouvoir à sa fantaisie, et croit par là me donner une sorte d’être ». Il compare cette « image » à son ombre qui le suit, « qu’une lumière changeante, qui me prend tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, allonge, rapetisse, augmente, diminue ». Ainsi poursuit-il, « ainsi en est-il des opinions, des bruits, des jugements fixes si vous voulez, où les hommes avaient voulu me donner un être à leur mode2 ». Ne soyons pas des « êtres à leur mode ». Soyons des êtres « à la mode de saint Joseph », dont l’évêque de Meaux, dans le Premier Panégyrique qu’il dressa de lui, déclara : « Jésus est révélé aux Apôtres, pour l’annoncer par tout l’univers ; Il est révélé à Joseph pour le taire et pour le cacher.» Saint Joseph ne connut pas, de la terre, le ministère public de Jésus. De celui dont il fut le père adoptif, il ne connut ainsi que la vie cachée à Nazareth, celle qui fut si chère au cœur de Charles de Foucauld. De cette dernière, il demeure pour nous le modèle indépassable. Malgré les réseaux sociaux, les smartphones, les sollicitations de la cité, malgré le bruit et la fureur, efforçons-nous de suivre, au service de son Divin Fils et selon nos vocations respectives, l’exemple qu’il offrit pour toujours, à tous les hommes de bonne volonté.

G. Guindon