Tenir ferme dans la lutte contre le mal. Ne jamais admettre le compromis. Préférer tout perdre, vie, salaire, conditions d’existence, plutôt que sacrifier sa conscience.
Alexandre Soljenitsyne
La recette d'une famille heureuse !
Tenir ferme dans la lutte contre le mal. Ne jamais admettre le compromis. Préférer tout perdre, vie, salaire, conditions d’existence, plutôt que sacrifier sa conscience.
Alexandre Soljenitsyne
Un ami m’a dit un jour : « Tu as fait de mauvais choix, puisque tu as échoué. » Je connais des réussites qui font vomir. J’ai échoué, mais l’homme au fond de moi a été vivifié.
Hélie Denoix de Saint Marc
LA FEMME ET SA VOCATION – Marcel Clément – Ed. de l’Homme Nouveau – 2025
Merci aux éditions de l’Homme Nouveau d’avoir réédité ce livre phare, écrit par Marcel Clément à l’aube des années 60 en réponse au succès de Simone de Beauvoir, précurseur du mouvement féministe. La préface de Marion Lucas, « conversation posthume aux allures de monologue » montre les interrogations que ce livre peut provoquer dans l’esprit d’une femme du XXIe siècle. Quant à l’introduction à cette nouvelle édition, elle a le mérite de resituer la place essentielle de ce livre dans son contexte historique. On découvrira ici une véritable synthèse de la pensée chrétienne sur la femme, en trois grandes parties : le mystère féminin, la place de la femme dans la vie privée, et dans la vie publique. Un livre à offrir à tous ceux qui veulent comprendre ce qu’est et ce que doit être une femme.
L’ÎLE-BOUCHARD – UNE PAROISSE POUR LE SALUT DE LA FRANCE – Père Jean-Dominique – DPF – 2025
Le Père Jean-Dominique présente les apparitions de Notre-Dame à l’Ile Bouchard du 8 au 14 décembre 1947. Il revient sur le contexte historique de l’époque et nous fait revivre ces heures si importantes pour la France. Enfin, il nous propose d’approfondir la belle prière du Magnificat. Après la lecture de ce livre qui délivre un message trop méconnu, le lecteur augmentera sa dévotion en Notre-Dame et intensifiera ses prières pour la France : « Soyez des maisons de foi, de prière, de sainte charité ». Un livre d’une brûlante actualité.
CHRETIEN ET GAMER – Abbé Romain Clopp – 2024
Cette petite plaquette devrait être offerte à tous ! Elle sera utile à tous ceux qui ont pris l’habitude de passer beaucoup de temps sur leur écran, quelque soit le site choisi. M. l’abbé Clopp présente les fruits des jeux vidéos (en ne parlant ici que des jeux « soft ») et quels sont les différents effets sur les joueurs. On sent l’expérience du confesseur préoccupé par les âmes. Il sait être convaincant, donne les solutions pour bannir cette mauvaise habitude et nous rappelle qu’il y a une partie qui ne se jouera qu’une fois et où on n’aura pas le droit à l’échec, c’est celle qui nous mènera à la vie éternelle…
JEAN CHOUAN – R. Duguet et J. Rochebonne – Le Lys Blanc – 2025
Nous découvrons ici un véritable roman d’aventure qui fait revivre l’incroyable épopée des Chouans du Maine. Dans un avertissement qui fait figure d’introduction, l’auteur fait remarquer qu’il n’avait pas à sa disposition assez d’éléments historiques pour écrire une biographie historique de Jean Cottereau ; c’est donc un récit légendaire qui nous est proposé ici mais cela ne retire rien à l’intérêt de cet ouvrage qui fera vibrer toute âme bien née en faisant découvrir l’abnégation, la générosité, le sacrifice, le combat, en un mot l’héroïsme de ces figures exemplaires d’un temps passé qu’il ne faudrait pas oublier.
Tout, dans l’enseignement distillé dans les collèges, lycées, universités de France, repose sur l’élucidation d’une problématique. C’est vrai en mathématiques, économie, histoire, sociologie, littérature, philosophie, psychologie… Si bien que les « apprenants », comme on se plaît à les nommer dans les ministères, se trouvent peu à peu conditionnés à envisager le monde comme une série continuelle de « problématiques » à résoudre, eux-mêmes comme les détenteurs potentiels de solutions. Je me souviens d’étudiants désarçonnés me disant : « Monsieur, je ne trouve pas de problématique… »
Cette démarche dérive indirectement d’un concept qui postule que le monde, déficient par principe, nécessite une constante réparation. Selon ce concept judaïque de tikkoun olam, chacun, apportant sa solution individuelle, contribuerait à l’amélioration de l’édifice commun. Ainsi, problématiser chaque aspect du quotidien, tel est le mal intellectuel de ce siècle. Mal que n’arrangent dans les esprits ni le spectacle des chaînes infos, ni la fréquentation des réseaux sociaux, ni le mythe du développement personnel. Crise, violence et solitude partout : à chaque expert de plateau son analyse, à chaque internaute, sa solution miracle. On en débat. On en parle. On en cause. En juin 1902, déjà, Léon Bloy notait dans son Journal : « Horreur de vivre à une époque si maudite, si renégate, qu’il est impossible de trouver un saint ; je ne dis pas un saint homme, mais un saint, guérissant les malades et ressuscitant les morts, à qui on puisse dire : Qu’est-ce que Dieu veut de moi et que faut-il que je fasse ? »
Jésus-Christ, dans sa sagesse divine, affirma : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. » (Marc, 7 : 20-23) : Ce n’est donc pas le monde en soi, qui a besoin de réparation, mais plutôt cet homme lui-même, qui, paradoxalement, prétend l’améliorer, alors qu’il recèle un foyer peccamineux qui menace sans cesse de corrompre ses pensées, ses paroles, ses actions. C’est la rançon du péché originel. Lutter contre l’orgueil, la paresse, la luxure, tel est le véritable premier héroïsme.
Cette vérité est certes très dérangeante pour l’antique orgueil humain, conditionné de siècle en siècle à se considérer comme la solution à tous ses maux. Toute la morale catholique séculaire, pourtant, découle de cette vérité première : « Je suis pécheur, Seigneur, répare-moi. » Apprends-moi, autrement dit, à ne plus me méprendre, à ne plus m’illusionner, à ne plus pécher. Là, dans ce combat contre le foyer peccamineux que chacun porte en soi, débute donc l’héroïsme chrétien. Dans cette société dont on ne cesserait pas de dénombrer les disfonctionnements, c’est la tâche de tout catholique, principalement de ceux attachés à la Tradition, de livrer ce combat intérieur visant à l’acquisition des vertus par la résistance aux tentations et aux vices. Car la seule réparation du monde efficace, c’est, en premier lieu, la réparation de chacun d’entre nous.
L’assistance à la messe
Ce monde n’a donc, en soi, nullement besoin d’être « réparé », il est même plutôt conseillé de le fuir. « Que faire pour pratiquer cette fuite du monde, si nécessaire et si recommandée ? Il faut le regarder comme le plus grand ennemi de la foi chrétienne, comme le plus dangereux séducteur, parce qu’il s’entend toujours avec notre amour propre », conseillait le père Jean-Nicolas Grou dans son Manuel des âmes intérieures (ch. 53). Fuir le monde revient ainsi à se détourner du mal qu’il entretient et conditionne, fort intelligemment, en chacun d’entre nous. Pour cela, deux solutions :
Tout d’abord, l’assistance régulière au sacrifice de Jésus-Christ : la messe est un véritable rendez-vous d’amour, où s’exerce et se contemple l’amour infini de la sainte Trinité pour sa créature. Ce rendez-vous purifie le fidèle, chaque fois qu’il s’y rend dans les dispositions requises. Le purifiant, il cultive en lui le désir de sainteté. Mais les individus de ce siècle considèrent, dans leur large majorité, que ce n’est plus ni un geste d’amour, ni même un devoir. Pourtant, cela serait pour eux, paradoxalement, une nécessité de s’y rendre. Quel coach, épris de problématiques hygiénistes et de diagnostics paramédicaux, ne leur expliquera jamais que c’est avant tout l’hygiène de vie spirituelle dont ils ont besoin plus que tout autre nourriture, pour assainir leur intelligence et fortifier leur volonté ?
Ensuite, la mise en pratique des Béatitudes. On voit bien aujourd’hui à quel point les théocraties, qui vénèrent la Loi davantage que la Miséricorde divine qui l’a suscitée, et les idéologies, qui en ont souvent découlé, égarent cruellement les hommes. Saint Paul prit soin de rappeler aux Galates (3, 16-22) que si la Loi ne va évidemment pas contre la promesse de Dieu, elle n’en constitue en rien l’essence, qui est la descendance promise elle-même, c’est-à-dire Jésus-Christ. Ainsi, plus encore que la Loi, que la Miséricorde, c’est bien Dieu Lui-même, en sa véritable Incarnation, qu’il nous faut tous vénérer. Parfaitement légitimes et indispensables en tant que moyens de gouvernement de soi, de l’Eglise, des familles et des nations, l’observation de la Loi, les rites et les pratiques risquent sinon de devenir subtilement des motifs d’orgueil, de fanatisme ou de routine asséchante et donc de lente perdition dans des utopies diverses.
Il en est ainsi de la Loi adorée pour but, de la liturgie considérée pour elle-même, des ascèses et des pratiques de mortification, envisagées comme de simples exercices corporels ou techniques de purification. La loi, les rites, les techniques sont secondaires. On ne commence à aimer Dieu que quand on aime sa Justice, qui Le place, Lui, au-dessus de ses dons. Méditer sur les Béatitudes et laisser l’onguent de cette mémoire apaiser nos âmes, c’est entrevoir l’essence même de la sainteté qui peut inspirer alors nos pensées, nos paroles, nos actions. Et, peu à peu, au milieu de la fournaise des problématiques contemporaines, nous rendre meilleurs, jusqu’à nous sanctifier véritablement…
G. Guindon
Quel Français, petit ou grand, n’a pas lu ce récit épique ? Oh oui, on imagine bien que la plume des troubadours a enjolivé le récit pour donner naissance à la légende, pourtant, personne ne peut rester indifférent.
Roland se battait avec ardeur. Durandal dansait dans les airs, découpant les destriers, fendant les heaumes et les têtes, brisant les écus en mille éclats. Le sang coulait, l’herbe était rouge, la lumière du soleil rutilait dans la mort répandue à grand flots. Les cadavres des Sarrasins jonchaient le sol, mélangés aux nobles corps des Francs, submergés par le nombre. Ah, quelle pitié ! Malgré leur bravoure, les chevaliers tombaient peu à peu sous les coups félons ! Roland perdit son destrier qui chuta lourdement, abattu par une lance dans un hennissement terrible. Désarçonné, le chevalier se releva et abattit ses ennemis par centaines. C’était fureur que de voir l’audace et la fougue de ses coups.
– Roland, mon ami, s’écria Olivier, sonne de ton olifant d’ivoire, que par-delà la montagne, l’empereur oie notre détresse et de secourir nos chevaliers se presse.
Roland, rempli de gloire, refusa.
– Non, Olivier, je ne sonnerai point de l’olifant d’ivoire, point ne ferai résonner notre détresse. De ce côté de la montagne, nous protégerons l’empereur, sous ce ciel loin de chez nous, nous mourrons pour notre gloire. Je ne déshonorerai pas mon nom, mais combattrai jusqu’à la mort, quand Dieu m’en trouvera digne.
Alors, Olivier et Roland, reprirent le combat de plus belle. Le fer dansait dans le ciel. Malheur ! Un coup félon ouvrit le flanc de Roland : le sang pur du chevalier coula à grands flots.
La chanson de Roland est un des premiers récits épiques de notre Histoire de France. Roland en est le héros. Ce récit a imprégné l’âme de notre pays.
Ah Seigneur Dieu ! Une flèche frappa le preux Olivier ! Roland, blessé, prit son fidèle ami dans ses bras que la vie quittait, pleurant toute sa tristesse en larmes pures. Alors, saisissant son olifant d’ivoire, Roland sonna ! Le son fit vibrer la terre et tressaillir le ciel. L’alarme vola au-dessus des montagnes, par-dessus la terre et au-delà des mers. Roland sonna si fort que le sang éclata dans ses yeux : ce n’était pas un appel de détresse, c’était un cri de guerre, le chant de l’honneur roulant au-dessus des ennemis terrorisés. Puis, avec l’archevêque Turpin, le dernier survivant de l’arrière-garde de l’Empereur, Roland se releva et repartit à l’assaut. Durandal à la main, il chargea sur les Maures. Sa fureur fut telle qu’elle terrassa de terreur les Sarrasins qui s’enfuirent, laissant derrière eux des milliers de morts. Roland, avait vaincu ! Gloire immortelle ! Blessé, le visage maculé de sang, le preux chevalier sentit la mort venir. Avant que la vie ne le quittât, il tenta de briser Durandal, sa fidèle épée, pour qu’elle ne tombât point aux mains des Maures. Mais l’épée, forgée au feu de l’honneur, ne put se briser : il frappa contre la montagne… la montagne se fendit en deux. Coup terrible ! Un fer d’un tel courage ne pouvait même s’ébrécher. Le grand Roland fit tournoyer son épée dans l’air, avant de la lancer aussi loin qu’il put vers le nord, au-delà des Pyrénées, jusqu’à Rocamadour où elle se ficha dans la roche. Las, Roland se coucha sur le sol, le regard vers le ciel. Il contempla la course du soleil à travers les nuées, et au-delà, le paradis. Dans un dernier souffle, il expira. La terre pleura.
Qu’est-ce qui fait de Roland ce héros à travers les siècles ? Roland n’est pas un héros moderne. Il est fort, certes, mais ses ennemis aussi. Ce qui fait son héroïsme, c’est sa vertu. Le chevalier chrétien, c’est le combattant au cœur pur. C’est celui qui, au mépris de sa vie, sert une cause qui le dépasse : la protection de la veuve et de l’orphelin, le service du roi, le service de Dieu. Pour cela, le chevalier se forme : il prie, il s’entraîne à cheval et à l’épée. La formation du chevalier est un long chemin d’aguerrissement et d’étude. Peu à peu, par de petites choses, par de nombreux sacrifices, sa vertu croît, son cœur devient pur. Puis, un jour, la Providence révèlera sa valeur, à la face des hommes pour certains, dans le secret du cœur pour tous. Avoir une âme de chevalier, c’est d’abord avoir une âme de saint. Avoir une âme de saint, c’est avoir une âme de chevalier.
C’est cela l’héroïsme.
Alors où sont les chevaliers aujourd’hui ? Sont-ils tous morts avec Roland ? Gavée de confort, de plaisirs et d’égoïsme, la France n’a-t-elle plus de petits Roland, Godefroy, Baudouin, Louis, Jehanne, Bayard, Henri, Turenne, Charette, Sonis, Thérèse, Foch, Marcel ? Si, bien sûr ! Tout est possible à Dieu. Parmi tous ces cœurs vivant aujourd’hui de l’amour de Dieu, dont la vertu grandit dans le creuset des familles catholiques, il est des âmes de saints et de chevaliers. Soyons sûrs que Dieu dirige le monde et révèlera un jour, sur terre ou ailleurs, la gloire de ses fidèles serviteurs. Le cor qui clamera leur honneur ne s’éteindra jamais. Il est peut-être plus difficile d’être chrétien aujourd’hui, mais n’est-il pas justement plus facile d’être un saint ?
Alors, debout les cœurs vaillants, et que résonne le cor !
Louis d’Henriques