Saint Joseph, nos voix t’implorent

Saint Joseph, nos voix t’implorent

Les petits chanteurs de Mont-Royal (Montréal, Canada)

Paroles d’Henry Thomas Smart

Saint Joseph nos voix t’implorent

En ce jour trois fois heureux

Où ton nom comme une aurore

Resplendit au front des Cieux :

Tu fus grand sur cette terre,

Toi que nul n’invoque en vain !

Toi que Dieu choisit pour Père

De Jésus, l’enfant divin.

 

Tu vécus toujours sans tache,

Et sans te lasser jamais.

Tu remplis ton humble tâche

Dans l’amour et dans la paix!

Loin du monde et de ses alarmes,

Tu passas sans un regret.

Et ta main séchait ses larmes,

Quand Jésus enfant pleurait.

 

Saint Joseph, parfait modèle

Des vertus que Dieu prescrit,

Toi qui fus toujours fidèle

À l’amour divin du Christ,

Fais-nous vivre sans souillures,

Et, fermant un jour nos yeux,

Que ta main pieuse et sûre,

Guide enfin notre âme aux Cieux !

https://open.spotify.com/intl-fr/track/1ZQ1LEW5ljwVNv0tZcqYP7

 

Actualités culturelles

  • Paris (France)

Fermée au public depuis de nombreuses années en raison de son mauvais état, la chapelle Sainte-Ursule – plus communément appelée « chapelle de la Sorbonne » – voit son avenir transformé depuis l’annonce, le 15 janvier, de son inscription sur la liste de la World Monuments Watch ; ce programme est mis en place par la World Monuments Fund (WMF), ONG américaine qui aide à préserver des biens patrimoniaux en danger dans le monde entier. Tous les 2 ans, la WMF publie une liste de 25 sites à sauver : c’est ainsi que l’église Saint-Eustache, le dôme de l’hôtel des Invalides, le Potager du Roi à Versailles ou encore le château de Chantilly ont pu être remis sur pied. Cette année, le seul monument français figurant sur la liste est la chapelle Sainte-Ursule de la Sorbonne, dont la dégradation générale inquiète (la coupole est placée sous filets, l’humidité attaque les murs et les œuvres…). Une importante campagne de restauration est donc prévue par la WMF pour remettre à neuf ce joyau construit par le célèbre Jacques Lemercier à la demande du cardinal de Richelieu en vue d’accueillir son tombeau (sculpté par Girardon). Le chœur, la coupole, la tribune d’orgue, les peintures murales de Philippe de Champaigne, tout nécessite une sérieuse restauration pour que le monument puisse accueillir de nouveau le public.

 

  • Paris (France)

Le 1er janvier dernier, un décret a officialisé le regroupement de la Cité de la céramique (Sèvres et Limoges) et du Mobilier National (déjà rattaché depuis le XXe siècle aux manufactures de tapisserie des Gobelins et de Beauvais, à la manufacture de tapis de la Savonnerie et aux ateliers nationaux de dentelle du Puy-en-Velay et d’Alençon). En bref, il s’agit de créer un pôle des métiers d’art en rassemblant l’ensemble des manufactures nationales face aux géants du luxe : « Notre but, c’est qu’en France il n’y ait pas que Chanel et LVMH » souligne Hervé Lemoine, jusque-là directeur du Mobilier National. En septembre 2025, le nouveau pôle accueillera un centre de formation des apprentis consacré aux « pratiques orphelines » comme la serrurerie. L’ensemble de l’administration est regroupé à l’enclos des Gobelins dans le 13e arrondissement, mais chaque entité garde son identité propre.

 

  • Saint-Denis (France)

Nécropole des rois de France, la basilique Saint-Denis abrite la tombe de saint Denis ainsi que celle de 43 rois, 32 reines, 63 princes et 10 grands serviteurs du royaume. Construit par l’illustre abbé Suger au XIIe siècle, l’actuel monument comportait à l’origine deux flèches symétriques ; malheureusement, suite à un coup de foudre en 1837 puis un ouragan en 1845, la tour nord s’effondrait partiellement et devenait donc dangereuse. C’est pourquoi l’architecte Eugène Viollet-le-Duc décida de la démonter en 1847. 180 ans plus tard, sous la direction de l’association « Suivez la flèche », un projet de reconstitution à l’identique est lancé : plus de 15 000 pierres extraites des carrières de Saint-Maximin (Oise) seront transportées jusqu’à Saint-Denis d’ici mi-mars et l’on peut d’ores et déjà entendre les coups de marteaux des tailleurs de pierre à l’œuvre dans les jardins de la basilique, et observer l’apparition progressive de l’échafaudage. La flèche devrait être achevée en 2030 grâce à l’intervention de 80 artisans aux compétences variées. Dès septembre 2025, une immersion dans le chantier sera possible avec la mise en place de « la fabrique de la flèche ».

 

  • Vilnius (Lituanie)

L’époque de la découverte des trésors n’est pas révolue ! C’est ce que prouvent les événements vécus à la cathédrale de Vilnius en décembre dernier. Grâce à l’insertion d’une caméra endoscopique dans les murs de la crypte, les chercheurs ont en effet mis au jour une niche murale dans laquelle étaient camouflés des regalia (insignes royaux) funéraires du XVIe siècle. Placés à l’origine dans les tombeaux des souverains, ces chefs-d’œuvre d’orfèvrerie consistent en 3 couronnes funéraires, un sceptre, un globe, des médaillons aux effigies royales, des anneaux, chaînes, croix et des plaques de cercueil. D’après les spécialistes, ces trésors auraient été façonnés pour Alexandre Ier Jagellon, grand-duc de Lituanie (1492-1506) et roi de Pologne (1501-1506) ainsi qu’Elisabeth de Habsbourg et Barbara Radziwill, épouses successives de Sigismond II Auguste Jagellon, grand-duc de Lituanie et roi de Pologne de 1548 à 1572. Lors de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne et l’URSS en septembre 1939, les autorités ecclésiastiques, craignant la disparition de ce patrimoine national unique, décidèrent de le camoufler dans les murs de la cathédrale, en les enveloppant dans des journaux de l’époque (Vilnius appartenait alors à la Pologne).

 

Père comme saint Joseph

Marc rentre du travail après une longue journée, il se précipite au salon pour regarder les nouvelles sur internet, faire quelques jeux : il faut bien se détendre quand on a bien travaillé !

– Papa, papa… j’ai besoin d’aide pour ma leçon et mon exercice… Je n’y arrive pas bien.

– Mon fils, débrouille-toi, tu es plus doué que moi ! C’est comme cela qu’on apprend…

– Et après, est-ce qu’on pourra me raconter une histoire ?

– Pas ce soir, demain peut-être…

L’air sérieux ne quitte pas Marc de la soirée ni du week-end d’ailleurs. C’est qu’à 40 ans, il a des responsabilités au bureau et à la maison. Quand le travail est fini, il faut s’occuper des comptes familiaux, bricoler… Et puis, comment être joyeux alors que le pays va si mal ? Heureusement que son épouse s’occupe de tout à la maison : les écoles, les activités des enfants, l’administration, les prochaines vacances !

Depuis quand Marc n’a-t-il pas souri ? Depuis quand n’a-t-il pas joué et ri en famille ou avec les enfants ? Plus personne ne s’en souvient…

Imaginez-vous saint Joseph avoir eu ce comportement ?

Pourtant, son travail était fatigant, son Fils et son épouse plus doués que lui, et les soucis ne manquaient pas pour qu’il soit à la hauteur de sa mission, une mission surhumaine et si importante qui aurait pu beaucoup le perturber !

Tirons donc quelques leçons pour nous !

Bon père parce que bon époux

Joseph n’était pas un vieillard à barbe blanche lorsqu’il a épousé Marie. Il avait certainement l’âge habituel pour être assorti à sa jeune épouse, avec les aspirations de la jeunesse à une belle vie sous le regard de Dieu, et à l’héroïsme de la sainteté, sainteté personnelle et sainteté dans son état de vie. Nous pensons souvent à son exemplarité dans le travail, contemplons aussi sa sainteté d’époux. Imaginons-nous des dissensions ou des froideurs avec son épouse ? Au contraire, nous pouvons deviner la complicité des cœurs et des âmes de Joseph et Marie. Nous voyons l’union de leurs volontés et de leurs cœurs pour faire le Bien et suivre les volontés de Dieu, l’acceptation des incompréhensions réciproques (cette conception mystérieuse, ce message d’un ange ordonnant une fuite immédiate), la fidélité, l’admiration mutuelle, le dévouement, le respect de l’autorité qui s’exerce avec douceur mais fermeté (il faut partir cette nuit !), les bons moments qu’ils ont passés ensemble au calme et avec Jésus… Qui sur terre a davantage aimé son épouse que saint Joseph ?

Époux admirables pour que la famille soit une sainte famille ! Voilà le point de départ.

Vrai père, celui qui prépare l’avenir

Évidemment, si saint Joseph n’est pas père selon la génétique, il possède tous les autres attributs et qualités d’un vrai père. Ne le dévalorisons pas en le limitant au rôle de « nourricier ». Notre langage est bien pauvre devant le mystère. D’ailleurs, le rôle nourricier est largement partagé avec la mère : c’est elle qui nourrit les enfants et fait tant pour eux jusqu’à l’âge adulte !

Le rôle du père n’est pas d’abord d’être nourricier (c’est-à-dire de s’occuper du lendemain, même s’il y contribue), mais d’orienter et préparer les enfants à accomplir leur destinée, leur mission dans le monde pour l’améliorer. Le père rend les enfants capables de fonder une famille, ou de se donner dans la vocation, de travailler, de sortir du confort, d’apprendre le combat (de la Foi notamment), de jouer un rôle social.

C’est ce que fait saint Joseph avec Jésus à travers leur vie de famille, l’apprentissage d’un métier, du travail bien fait, la connaissance de la nature, les pèlerinages et la transmission de la Foi et de la science religieuse, l’insertion dans la société (tous connaissent le fils du charpentier).

Comme saint Joseph, le père oriente et prépare son enfant. Il développe la force et le courage pour franchir les obstacles mais il accompagne aussi. Les psychologues prennent l’image d’une rivière pour illustrer ce point : le fils devient adulte en traversant la rivière dangereuse de la vie, au-delà du foyer familial protecteur et confortable, en laissant la mère sur la rive. Il est >>> >>> guidé et accompagné par son père dans les étapes difficiles. Devenu adulte et père à son tour, le fils retraverse pour aller chercher son enfant et l’aider à son tour à traverser la rivière.

Le père ne peut pas se contenter de dire « débrouille-toi tout seul, mon fils, moi j’y suis bien arrivé ! ». Dire cela serait évidemment écrasant et déstabilisant pour la personnalité de l’enfant.

Père contemplatif inséré dans l’action

N’opposons pas contemplation et action : il faut les deux pour être un bon père ! Homme de silence tellement ébloui par la lumière de Dieu qu’il accepte facilement le mystère de l’Incarnation. Pourtant, il lui arrive de ne pas voir ce qui nous paraît évident : lorsque Marie et Joseph retrouvent Jésus au temple et entendent « je dois être aux affaires de mon Père, ils ne comprirent pas ce qu’Il leur disait ». C’est parce que Joseph est intérieur, que Dieu peut lui parler par des songes, des inspirations ou la voix des anges. Pour nous aussi, nous savons bien que la volonté de Dieu se discerne habituellement dans le silence, la prière, le secours des sacrements, mais que nous ne comprenons pas tout immédiatement. Accepter les imprévus, découvrir les bienfaits de circonstances providentielles, heureuses ou difficiles, et se mettre en mouvement pour les saisir ne se fait pas sans esprit intérieur.

A l’approche du Carême de cette année Sainte 2025

Retenons que saint Joseph a été un bon père parce qu’il était bon époux, parce qu’il a orienté, enraciné et intégré son Fils dans la société, parce qu’il était à l’écoute de Dieu.

Le Carême est une bonne occasion d’imiter Joseph, avec des résolutions concrètes, par exemple :

– Je passerai davantage de temps avec mon épouse qu’avec Internet et mon téléphone…

– Même dans les soucis, je décide de sourire et parfois de jouer avec les enfants…

– Chaque jour, je prends le temps du chapelet. Je vais à la messe en semaine…

A chacun de voir et de faire le bilan à la fin de ce mois de mars puis à Pâques, le 20 avril ! Saint Joseph ne vous laissera pas tomber !   

Hervé Lepère1

 

1 Inspiré par une conférence spirituelle

 

Sagesse, amour et souffrance de saint Joseph

 

 Au principe de toutes les grandeurs de saint Joseph se situe cette prédestination divine qui fit de lui le père virginal du Verbe fait chair. Dans les divines harmonies qui devaient entourer l’Incarnation du Fils, deuxième personne de la Sainte Trinité, il importait qu’Il eût sur la terre un père comme Il en avait un dans le Ciel. Et, parce que ce père d’ici-bas devait représenter celui d’en-haut, il le fallait si parfait qu’en le voyant, Jésus pût voir en lui son Père, autant qu’il est possible à un homme d’être l’image d’une personne divine. C’est dans ce rayonnement divin où se trouve saint Joseph que nous voudrions successivement évoquer sa sagesse (I), son amour (II) et sa souffrance (III).

I – Sagesse de saint Joseph

Pour essayer de réaliser quelle perfection devait être celle de saint Joseph, il suffit de penser que Dieu lui confia son Fils qui s’était incarné. Il le remet à sa sagesse, à sa prudence et à ses initiatives. Nous ne devons en effet surtout pas penser, au motif que l’Evangile nous révèle plusieurs songes dont il fut favorisé, que ce fut là le moyen habituel par lequel Dieu lui manifestait tout ce qu’il devait faire pour le divin Enfant. Ces songes ne se produisirent que dans certaines occasions exceptionnelles où ils étaient requis pour que le charpentier de Nazareth puisse prendre un parti qu’il ne pouvait connaître uniquement par lui-même. Mais, ordinairement, les décisions qui conduisirent la vie de la Sainte Famille furent celles de sa prudence. C’est à cela qu’on se rend compte de l’élévation de ses jugements, puisque, toujours en lui obéissant, Jésus et Marie se conformèrent aux divines prescriptions.

 

II – Amour de saint Joseph

Auprès de son enfant, saint Joseph ne devait pas seulement être comme l’incarnation de la divine sagesse, mais également celle de l’amour paternel. Bien sûr, ce ne peut être encore que l’infini qui sépare l’amour du Père céleste pour son Fils de celui de saint Joseph pour Jésus. Et cependant et en même temps, quel saint, après la très Sainte Vierge Marie, aima Jésus et lui fut dévoué comme Joseph ? Son amour lui signifiait sur cette terre d’exil celui de son Père et son extraordinaire profondeur reflétait l’infinité de cet amour divin. Jamais père humain n’a aimé ou n’aimera son enfant comme Joseph a aimé le sien. L’amour qu’il eut pour la très Sainte Vierge Marie, son épouse, n’eut pas de borne et demeure toutefois tellement inférieur à celui qu’il nourrit pour son fils.

N’est-ce pas ce que l’Evangile nous exprime éloquemment en ne nous rapportant en tout et pour tout de lui qu’un seul mot prononcé de concert avec Marie, mot qui n’est autre que celui communiqué par le Père à l’ange Gabriel : « Jésus » ? C’est saint Luc qui nous rapporte en effet : « Les huit jours étant accomplis pour la circoncision de l’Enfant, ils lui donnèrent le nom de Jésus, nom que l’ange lui avait donné avant qu’il eût été conçu dans le sein maternel (Luc 2,21). »

III – Souffrance de saint Joseph

A tout prendre, rien ne nous paraît d’ailleurs plus significatif de la dignité de saint Joseph et de son rôle auprès de l’Enfant que le ministère qu’il accomplit auprès de lui par l’imposition de son nom et par le rite de la circoncision. En lui imposant son nom, il est manifesté comme étant sur la terre le représentant du Père éternel. Il est celui qui, le premier, profère le nom que Dieu a dit dans son éternité. Et il convient au plus haut point qu’il ne prononce que ce seul mot puisque le Père n’en connaît pas d’autre et ne dit jamais que son Verbe. Qui a dit le nom de Jésus n’a-t-il pas surabondamment dit tout ce qu’il est bon et nécessaire d’exprimer ? Joseph, en nommant celui qui est l’espérance et le salut du monde, a épelé les seules lettres qui importaient au monde. Et, dans le même temps, en présidant à la circoncision, c’est toujours la volonté paternelle qu’il réalise car le Père a envoyé son Fils en ce monde pour qu’il verse son sang en rançon à cause de nos péchés. Or, comme le Père est pressé que coule le sang sauveur de son Fils, Joseph porte la main sur lui, à peine sorti du sein de sa mère, pour que, prémices empourprées, jaillissent les premières gouttes.

Est-ce à dire que saint Joseph se soumette aux exigences d’un tel ministère sans souffrir ? Certes, il faut bien affirmer que Celui qui envoie son Fils en mission sur la terre est et demeure souverainement impassible. Pourtant, s’il était capable de souffrir, comme il souffrirait du traitement méchant que les hommes réservent à son Unique ! Saint Joseph est celui qui nous montre comment et à quel point le Père souffrirait s’il était capable de souffrir. Nous le comprenons aisément pour l’imposition du nom de Jésus et la circoncision. Mais, à qui y regarde, le martyre de saint Joseph a commencé à la vision de Marie enceinte de l’Enfant-Dieu, et toujours à cause de lui, n’a jamais plus cessé.

Nous ne finirions pas de méditer, avant comme après l’Egypte, le chapelet de ses souffrances. Laissons un instant notre vue s’arrêter, après les jours de la perte et du recouvrement au temple, sur ces longues années obscures où la fonction de saint Joseph consista à endurcir son Fils à porter sur ses épaules de lourds madriers, et à lui apprendre à manier ces outils qui s’appellent marteau ou clous.

Que sait donc saint Joseph de l’avenir douloureux de son Fils ? Qu’elle sera une existence toute de souffrances ainsi que le vieillard Siméon le confirmera à Marie, lors de la présentation au Temple. Mais ce qu’a dit Siméon, Joseph le sait déjà des Ecritures et du prophète Isaïe en particulier. Il a médité le portrait du Serviteur souffrant et il murmure par cœur le psaume 21 en s’arrêtant sur le dix-septième verset : « Ils ont percé mes pieds et mes mains. » Alors, il tressaille et fixe involontairement ses yeux sur les pieds et les mains de l’enfant qui travaille à ses côtés. C’est bien de lui, lui qui est le Messie annoncé, que parlait le psalmiste. Non, ses pieds et ses mains ne sont pas encore percés ni ses épaules encore chargées des terribles poutres sur lesquelles il sera cloué.

Mais, ô Joseph, Dieu vous confie au cours de ces temps, la rude mission d’apprendre à son Fils à porter le bois au quotidien et à manier ces marteaux et ces clous, pour avoir toujours devant les yeux ces instruments qui seront ceux de son martyre. Ô Joseph, votre plus grande souffrance n’est-elle pas de devoir accoutumer votre enfant au martyre ? De comprendre que votre atelier n’est rien d’autre que l’antichambre et la préfiguration du Golgotha ?

Plus notre regard se tourne vers lui, plus on découvre en lui d’ineffables grandeurs qui remplissent nos cœurs d’admiration, les élèvent et nous portent à l’imiter.

 

R.P. Joseph

 

Editorial

Chers amis,

Nous sommes très heureux d’approfondir avec vous la vie, les mérites et les raisons d’implorer notre grand saint Joseph, car après Notre-Dame, il est bien le plus grand Saint au Ciel et Notre-Seigneur ne saurait rien lui refuser.

Allons à Joseph, encore et toujours. Sainte Thérèse d’Avila, docteur de l’Eglise et infatigable apôtre, insistait tant sur la dévotion à saint Joseph : « Je voudrais persuader toutes les âmes qu’elles doivent porter de la dévotion à ce glorieux Saint. Une longue expérience, en effet, m’a montré les Grâces qu’il nous obtient de Dieu. Je demande seulement, pour l’amour de Dieu, à celui qui ne me croirait pas, d’en faire l’épreuve. Il verrait par son expérience combien il est avantageux de se recommander à ce glorieux Patriarche et d’avoir pour lui une dévotion spéciale. »

Saint Joseph est véritablement l’image de la Providence, placée là par Dieu, façonnée spécialement pour être auprès de Jésus et de Marie.

Gardons-nous de le considérer comme un brave homme, âgé et uniquement protecteur ; il transcende incomparablement les âmes les plus élevées dans la vie spirituelle et « il a été si bien père que, en vingt endroits, les saints Evangiles et la Bienheureuse Vierge elle-même n’hésitent pas à lui donner ce titre1… » Mieux que personne il a compris qui étaient Jésus et Marie et plus que tout autre saint, il y était attaché.

Le Pape Léon XIII dans son encyclique « Quamquam Pluries2 », après avoir mis en lumière les raisons principales d’honorer saint Joseph, prescrivait à perpétuité que non seulement il soit honoré tout au long du mois de mars mais aussi qu’il soit associé à Notre-Dame à l’issue de la récitation du Rosaire pendant le mois d’octobre, par une prière spécifique associée à une indulgence.  Cela montre bien combien ces deux dévotions sont inséparables.

Saint Pie X avait demandé de mettre dans toutes les sacristies un tableau pour rappeler aux prêtres de recommander à l’autel les mourants du jour. Quand nous apprenons qu’une âme entre en agonie, n’hésitons pas à prier saint Joseph pour qu’il aille  dire à l’oreille du mourant les paroles qui le toucheront. Il lui apportera les secours efficaces pour paraître pardonné devant le Souverain Juge. Confions au tout-puissant patron de la bonne mort ceux qui vont comparaître devant Dieu même s’ils ne s’y sont pas préparés.

A Fatima, saint Joseph apparaît trois fois pour bénir le monde et lui donner la paix, n’est-ce pas pour nous rappeler de le prier toujours davantage en ces temps difficiles ?

Portons son scapulaire, gagnons les indulgences accordées à sa dévotion, solennisons particulièrement le 19 mars cette année, et durant le mois de mars, lisons chaque jour une page en son honneur afin qu’il bénisse nos efforts !

 

Que ce numéro, détaillant de nombreux aspects de la vie de ce grand saint, fasse croître notre dévotion et nous encourage à le prier avec toujours davantage de fidélité.

Nous vous souhaitons une très belle fête de saint Joseph. Qu’avec Notre-Dame, il daigne regarder avec bienveillance tous nos Foyers Ardents,

 

 

Marie du Tertre