Les oligo-éléments

Les oligo-éléments sont des éléments contenus dans un sel minéral. Ils sont nécessaires à la vie de l’organisme mais en quantité très faible. On distingue les oligo-éléments essentiels dont la carence est dangereuse pour l’organisme, mais dont l’excès peut aussi provoquer des troubles et les oligo-éléments qui ne sont pas essentiels.

Cette étude sera donc une simple présentation des oligo-éléments et nous verrons par la suite dans quelles maladies il sera possible de les utiliser.

OLIGO ELEMENTS ESSENTIELS :

– Le Chrome :  il est présent dans les céréales complètes et les œufs. Il participe à la fabrication de l’insuline, hormone hypoglycémiante fabriquée par le pancréas ; il a donc sa place dans le traitement du diabète et les cures d’amaigrissement.

– Le Fer : retrouvé dans les viandes rouges et les légumes secs, il est très important pour l’organisme, avec son rôle dans l’oxygénation du sang, le maintien des fonctions cognitives, le système immunitaire.

– Le Fluor : présent dans les aliments comme le thé, les poissons, le sel, il participe à la protection de l’émail dentaire donc il est essentiel pour prévenir les caries.

L’iode : sa présence dans le milieu marin permet de le retrouver dans les fruits de mer, les algues, le sel iodé. Il intervient dans la fabrication des hormones thyroïdiennes.

– Le Cobalt : il se retrouve dans les fruits, les légumes, les viandes, les poissons. Il a un intérêt pour le traitement de l’anémie des femmes enceintes.

– Le Cuivre : l’oligo-élément cuivre est présent dans divers aliments tels que les légumineuses et les oléagineux. Il est notamment indiqué en tant qu’antioxydant, et contre les états infectieux et rhumatismaux.

– Le Manganèse : on retrouve le manganèse dans les céréales complètes et de nombreux végétaux dont les bananes. Il participe à la protection des os et à la production d’insuline. Il est notamment utilisé pour lutter contre la fatigue. Dans l’alimentation du sport, le manganèse bloque les radicaux libres et réduit ainsi les inflammations tissulaires.

– Le Molybdène : disponible dans les oléagineux et les légumineuses, le molybdène est utilisé pour la production des protéines. Il est généralement présent dans des cures permettant de traiter des pathologies touchant les reins ou le métabolisme.

– Le Nickel : oligo-élément que l’on retrouve notamment dans le soja, le chocolat et les oléagineux. Il sert principalement à l’assimilation et au métabolisme du fer par l’organisme.

Le Sélénium : vous le trouvez dans les produits de la mer et dans les œufs. Le sélénium a un rôle antioxydant, immunitaire et anti-inflammatoire. Une cure de sélénium est aussi pratiquée par les sportifs contre la fatigue musculaire.

Le Vanadium : les produits de la mer, les viandes, les champignons et les produits laitiers sont des aliments contenant du vanadium. Il régule certaines enzymes de l’organisme, favorise la minéralisation des os et des dents, lutte contre le mauvais cholestérol.

Le Zinc : présent dans les huîtres, les viandes, les céréales complètes et les légumes secs. On le retrouve souvent dans les cures pour la peau et les cheveux. Il fait également partie des aliments antioxydants. Dans l’alimentation du sport, la cure de zinc renforce les articulations et les ligaments.

– L’Étain : les fruits en conserve sont parmi les aliments les plus riches en étain. Il semble jouer un rôle antioxydant.

OLIGO-ÉLÉMENTS NON-ESSENTIELS :

Les oligo-éléments non-essentiels ne sont pas considérés comme indispensables dans le sens où leur carence n’entraîne aucun effet négatif sur l’organisme. En revanche, il ne faut pas les consommer de manière excessive.

Aluminium : Il est surtout employé pour favoriser le mélange et l’absorption des autres oligo-éléments. Il peut également être recommandé contre l’insomnie et l’anxiété.

Arsenic : présent dans le riz et les légumes, l’arsenic contribue à la croissance et à la reproduction. Toutefois, il présente un fort taux de toxicité lorsqu’il est ingéré en trop grande quantité.

Baryum : le baryum est surtout présent dans l’eau de source naturelle ayant été en contact avec des roches. Il s’agit d’un oligo-élément non essentiel qui peut se révéler toxique en trop grande quantité.

– Brome : présent dans les céréales, la viande et les champignons, le brome a un effet sédatif, mails il peut déclencher des réactions cutanées.

– Silicium : oligo-élément que l’on trouve notamment dans les céréales complètes, le silicium est utile à la synthèse du collagène, de l’élastine et de l’acide hyaluronique. Il est utilisé pour des cures permettant de renforcer les os et les cartilages et pour diminuer les rides.

– Argent : l’argent sous forme d’oligo-élément est utilisé comme cure antibactérienne et contre les différentes infections.

– Titane : non essentiel, le titane ne semble pas présenter de vertus particulières pour notre organisme.

– Plomb : en tant que métal lourd, le plomb est à éviter, car il présente une forte toxicité pour notre organisme.

– Cadmium : il s’agit également d’un métal lourd plutôt nocif pour notre santé.

– Mercure : le mercure est l’un des métaux lourds qui se révèle toxique pour notre organisme. Toutefois, on le trouve sous forme d’oligo-élément colloïdal utilisé dans certains traitements antiseptiques pour la peau et dans certains traitements contre l’infection génito-urinaire.

Après cette introduction, nous présenterons par la suite des cas concrets de maladies où les oligo éléments peuvent être utilisés en complément de traitements allopathiques ou bien seuls en modification du terrain.

 

Dr Rémy

 

Ar Baradoz      Le Paradis

En ce temps de la Toussaint, voici un cantique bien connu des bretons, « Ar Baradoz », chanté lors des enterrements, particulièrement émouvant et solennel. Il comporte vingt-neuf couplets, ce qui ne nous permet pas de le transcrire intégralement.

Vous en trouverez donc quelques-uns, emblématiques des vertus de Foi, d’Espérance et de Charité qui imprègnent les paroles.  A méditer pour nous aider dans notre marche vers le Ciel.

  1. Jezuz ! Pegen bras eo
    Plijadur an eneoù,
    Pa’z int dirak Doue, (bis)
    Hag en e garantez (bis)

Jésus ! combien est grand

Le bonheur des âmes,

Quand elles sont devant Dieu,

Et dans son amour !

 

  1. Berr gavan an amzer,
    Hag ar poanioù dister,
    O soñjal deiz ha noz,
    E gloar ar baradoz.

Je trouve le temps court,

Et légères les peines,

En songeant nuit et jour

A la gloire du Paradis.

 

  1. Pa sellan en neñvoù,
    Hag etrezek va bro,
    Nijal di a garfen,
    Evel ur goulmig wenn.

Quand je lève les yeux vers le ciel,

Vers le ciel ma patrie,

Je voudrais y voler

Comme une petite colombe blanche.

 

  1. Pa vo pred ar marv,

Neu e me gimiado

Ouzh ar c’hig ankenius,

Enebour da Jezuz.

Quand viendra l’heure de la mort,

Alors je quitterai

Cette chair douloureuse,

L’ennemie de Jésus.

(non compris dans l’extrait spotify) :

 5 Gant joa e c’horto’an

An tremen diwezhañ ;
Hast am eus da welet

Jezuz, va gwir bried.

J’attends avec joie
Le dernier passage,
J’ai hâte de voir Jésus,

Mon véritable époux.

http://Kantig ar baradoz – Version longue • Yann-Fañch Kemener, Florence Rousseau, Aldo Ripoche (spotify.com)

 

 

La famille

« C’est une œuvre formidable que de refaire tout un monde depuis ses fondations ; mais si l’on veut affronter cette entreprise avec des chances de succès, il est certain que le premier élément organique qui devra être fortifié sera toujours la famille, appelée constamment « la cellule fondamentale de la société ». Tout le corps sera ce qu’elle est ; et ils démontrent qu’ils l’ont bien compris ceux qui l’assaillent de tous côtés1. » En quelques années, on constate que même le vocabulaire a dû être modifié : on entend parler de « familles monoparentales, décomposées, recomposées, homoparentales », et autres mots barbares ou néologismes… Les expressions toutes simples et bien connues telles que : réunion de famille, maison de famille, fonder une famille prennent un petit air « vintage » qui font sourire certains mais qui irritent ceux qui sont convaincus qu’avoir trop d’enfants est nuisible pour la planète…

Faut-il croire que les heures de gloire de la famille sont définitivement dépassées ?

« La famille ne peut être abolie, écrivait Trotsky2, il faut la remplacer. »

La technique n’est pas nouvelle : sous apparence de bien, on nous présente des lois funestes mais qui, grâce à des évènements bien orchestrés, conquièrent les ignorants et les faibles par des arguments doucereux et font croire encore que c’est pour leur bien que l’Etat prend en charge nos enfants… N’y a-t-il pas des enfants maltraités, enlevés, à qui l’on n’apprend rien, enchaînés même ? Et grâce à des faits horribles mais rarissimes, nous allons nous soumettre à des techniques d’asservissement qui n’auront rien à envier au monde communiste du début du XXe siècle…

« La famille était jadis un temple, un Etat, un atelier. Elle a cessé de l’être. Elle est encore un hôtel mais elle perdra à son tour ce caractère. La famille n’est plus une école, à peine une nursery », écrivait-on déjà dans le Revue du Ministère français de l’Education Nationale en Octobre 1964. Mais nous y voilà ! Elle n’est plus maintenant qu’une nursery puisqu’on lui enlève ses enfants dès l’âge de 3 ans ! Le président Emmanuel Macron a même annoncé le 26 juin 2023 l’ouverture de l’école maternelle aux enfants de 2 ans dans les quartiers prioritaires, à partir de 2027. Que ce soit dans le domaine de la médecine où l’on a perdu l’habitude de demander aux parents ce qu’ils souhaitent pour leurs enfants, ou dans celui de la sexualité où l’on fait croire aux parents qu’ils n’ont pas les compétences pour savoir si leur enfant est un garçon ou une fille, tout laisse penser que ce monde est devenu fou. Et n’entend-on pas parler de projets toujours plus inquiétants ?

Et la famille dans tout cela ?

On le sait, seule la famille peut donner les racines de toutes les éducations : éducation de la responsabilité, de la justice, du respect, de la piété, de l’intelligence et de la volonté, du soutien mutuel, de la gratuité, le sens du passé, le souci du présent, la prévoyance de l’avenir, le sens du sacré, l’éducation du sacrifice, de la soumission à la Providence : tous ces éléments sont directement menacés par l’esprit de la société moderne qui ne cherche que la discontinuité, la primauté de l’intérêt matériel, le refus du passé et de toute hiérarchie morale, l’isolement social, l’instabilité  chronique et surtout la négation de Dieu.

La famille est le seul remède aux maladies du monde moderne parce qu’on y côtoie la vie, le mérite, le travail, l’amour, le pardon, le détachement, la souffrance et la mort et ces réalités resteront toujours les seules maîtresses d’éducation pour ceux qui savent les recevoir.

Mais comment faire en sorte de se mettre en condition pour hériter et transmettre ce qui, de tout temps, a construit la famille ?

Dieu ne nous demande pas l’impossible. Un temps viendra, et nul ne sait ni le jour ni l’heure, où Il manifestera sa puissance. En attendant, Il ne nous demande qu’une seule chose : faire notre devoir d’état, sans nous laisser annihiler par la crainte, sans nous laisser impressionner par le langage des sirènes et sans non plus nous laisser noyer comme la grenouille bien célèbre…

 

III. Pour une famille catholique !

Avant tout il nous faut être des hommes et des femmes instruits, habiles, résolus et tenaces, capables d’agir sans nous laisser décontenancer, sans nous décourager par une fausse impression d’isolement. « Car Dieu se sert de ce qu’il y a de petit et de faible ici-bas pour confondre ce qu’il y a de fort et de sage selon le siècle3. »

 

A) Transmettons une Foi vivante

Pour illustrer cette affirmation, je ne vous citerai que ces deux exemples qui se passent de commentaires, mais qui démontrent les conséquences de deux éducations radicalement différentes : l’une sans foi, la seconde fécondée par l’espérance :

– Un détenu de la prison du Mont-Saint-Michel, condamné aux travaux forcés, entendant sa sentence avec calme, s’écriait : « Je pardonne aux juges, leur sentence est juste. Je pardonne aux gendarmes, ils ont bien fait de m’arrêter. Mais il y a dans cette enceinte un homme à qui je ne pardonne pas ; cet homme, c’est mon père. Il m’a élevé sans religion. A cause de lui, je suis aujourd’hui condamné. »

– Le grenadier Louis Azéma, mort à 20 ans en 1914, avant le dernier assaut, écrivait : « Maman, si je suis tué, ne pleure pas : regarde au ciel. » Ou encore, après 5 jours d’agonie dans une tranchée : « Que Dieu me donne son ciel ! Je vous recommande mes parents ; dites-leur merci de m’avoir élevé chrétiennement…»

B) Aimons d’un amour chrétien et intelligent

L’éducation est une œuvre d’amour. Il ne suffit pas d’avoir une famille, il faut la bien élever, c’est-à-dire, la hisser vers le ciel, le vrai, le bien, le beau, au-dessus des passions naissantes, au-dessus de tous les périls qui nous environnent et nous attirent vers le bas. L’amour chrétien est un amour qui croit, qui agit et qui prie. La prière des parents est la cuirasse d’airain qui protège les enfants et la clef d’or qui leur ouvre le Paradis !

Il ne suffit pas, loin s’en faut, de donner de l’instruction et une situation : l’éducation est une formation profonde qui atteint l’être spirituel de l’enfant jusqu’à le vivifier dans ses racines et jusqu’à l’agrandir et le transfigurer dans ses cimes. L’amour intelligent met l’âme au-dessus du corps, préfère le fond à la forme et place la vertu au-dessus de la science. Cohérence, rectitude et énergie morale en sont les maîtres mots.

 C) Manifestons une autorité qui surveille et qui réprime

Qui aime bien, montre le bon exemple, commande, surveille, réprime, et au besoin châtie bien. Depuis le péché d’Adam et Eve, Satan se déchaîne pour tenter leurs malheureux enfants… Le XXIe siècle, qui met dans la poche et dans la chambre de chacun un outil, porteur des pires tentations, exige des parents fermeté et rigueur pour leurs enfants. La tenue exemplaire qu’ils montreront eux-mêmes à ce sujet sera la meilleure leçon. Lectures, revues, amitiés, relations, mais aussi occupations, jeux, musique, ordinateur et téléphone… : rien ne doit être laissé à l’abandon !

Si les parents abdiquent leur autorité (et si, pire encore, l’un des parents cède en cachette de son époux), s’ils ont pris pour de la bonté de leur part ce qui n’était qu’aveuglement, s’ils ont obéi à leur cœur plus qu’à leur conscience, alors qu’ils relisent la Sainte Ecriture : « Le fils qui n’est pas retenu devient un cheval indompté ; si vous faites un jeu de ses passions, vous grincerez des dents au dernier jour. »

Si nous voulons que la France chrétienne survive, il ne faut pas faiblir sur ces sujets capitaux ! A nous donc d’infuser cette vertu dans l’âme de ceux qui feront la France de demain !             

 D) Gouvernons avec sagesse

Si la famille nécessite une vie spirituelle, morale et religieuse, elle a aussi une vie extérieure, matérielle et sociale. C’est la Sagesse qui y mettra l’ordre. Elle quantifie et domine avec intelligence la part nécessaire au rang social, gère le reste avec prudence et sacrifie ce luxe inutile qui amollit les âmes, prépare une jeunesse impuissante, sans ressort, énervée, sans élan et sans avenir parce qu’il annihile la volonté et la force d’âme.

Le luxe endurcit les âmes car l’homme est prêt à tout lui sacrifier. On voit aujourd’hui pour quelques euros de plus – qui viendront assouvir des désirs dont le sacrifice aurait été vertueux-, de plus en plus de familles céder aux tentations actuelles du double salaire. Au père de famille d’examiner en sa conscience si cela est vraiment nécessaire et si aucune autre solution ne peut être envisagée (travail à domicile de la mère par exemple laissant une certaine souplesse). Mais dès qu’il est possible de sortir de cette situation, empressons-nous d’y mettre fin. Luttons collectivement contre ce moyen mis en place pour détruire la famille. En quittant le foyer familial pour exécuter un travail rémunéré, les mamans ajoutent une fatigue supplémentaire au remord qui les rongera de ne pas avoir été disponibles aux heures où tel enfant aurait eu besoin de vider son cœur, où tel autre nécessitait de trouver une présence à la maison pour éviter de mauvaises occupations, où un époux, las du combat quotidien, aurait eu besoin de réconfort. Epuisée par sa double journée, comment  la mère pourrait-elle trouver le moment de se remplir par un doux cœur à cœur avec Dieu pour répandre ensuite autour d’elle toutes les grâces reçues et la paix acquise ? Comment ne pas voir là – encore une fois sauf dans les situations exceptionnelles – un des moyens fondamentaux mis en place pour détruire la famille ?

La sagesse remet l’accessoire à sa place et revient à l’essentiel. C’est la belle simplicité qui modère et contient le superflu en ne conservant que ce qui est primordial. Il y va du retentissement sur le salut des âmes d’une, voire plusieurs générations, de l’honneur de la société familiale et de l’avenir même de la patrie.

Les inquiets rétorqueront qu’il n’y a rien de plus petit et de plus faible, socialement parlant, que la famille, et que celle-ci est déjà détruite. Qu’ils se détrompent : si l’ardeur dépensée aujourd’hui contre elle est si violente, c’est bien parce qu’elle est encore bien présente tellement ses racines sont profondes dans notre terre de France où tous nos ancêtres reposent ! Qu’y a-t-il de plus naturellement et surnaturellement ordonné au règne de la vérité ici-bas et donc au règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ ? Et n’est-ce pas notre devoir de faire tout ce qui est en notre pouvoir – en premier lieu dans notre foyer – pour restaurer cette cellule, quelles que soient les fureurs du vent de l’Histoire ? La famille n’est-elle pas comme une petite pierre telle que celle dont se servit le tout jeune David ? Pierre toute divine qui suffit à abattre Goliath, le totalitaire ? Alors reprenons-nous, et, sous le regard de Dieu, examinons ce que nous pouvons améliorer pour la plus grande gloire de Dieu et le règne du Christ-Roi !

 

Inspiré du livre de Monseigneur Gibier, Famille

Cultiver l’esprit de famille, c’est faire le bonheur de tous !

Lorsque vous atteindrez 20 ans de mariage, vous serez étonnés d’entendre vos enfants partager des souvenirs familiaux qui les ont marqués…

« Te souviens-tu des dîners de retour de pension ? – Oh oui, maman préparait souvent des harengs fumés dans l’huile ou des crevettes. Nous étions contents de nous retrouver ! » ou plus sérieux :

« Et les parents qui parlaient toujours aux nouveaux à la sortie de la messe ? »  « Et quand ils nous racontaient les histoires des arrière-grands-parents ? »

Ces évènements, insignifiants pour les adultes, marquent l’enfance et l’adolescence. Ils enrichissent cet héritage qui fait chaque famille différente des autres par son ambiance, ses coutumes, son histoire, son esprit. Richesse de la famille, une cellule vivante, qui la rend apte à être utile à la société, et qui forme les adultes et les chrétiens de demain.

Le père, appelé à être le guide éclairé et sage de sa famille, a un rôle essentiel pour développer un bon esprit de famille. Pour cela, il travaillera trois éléments essentiels :

 

L’unité dans la famille, image de la Sainte Trinité

L’ambition suprême de l’esprit de famille est d’être l’image de la vie de la Sainte Trinité : une vie d’amour, pleine de respect mutuel, de dévouement ou de sacrifice pour le bien commun sous le regard de Dieu. Vivre en famille dans l’unité, c’est se préparer au ciel où nous vivrons de la vie même de la Trinité Sainte. Les parents doivent être l’image de Dieu le Père, créateur, bon, vrai, juste et miséricordieux ; les enfants l’image de Dieu le Fils, obéissant, dévoué, aimant. S’ils travaillent avec volonté et persévérance à construire et maintenir l’unité dans leur famille, cet esprit d’unité et d’amour sera à l’image de l’Esprit-Saint, la richesse de leur vie de famille, une inspiration et un puissant soutien en toutes circonstances. L’unité de la famille est donc un bien supérieur qui mérite des efforts pour chasser tout ce qui s’y oppose : discordes, égoïsme, jalousies, susceptibilités, irrespect… Quel lieu agréable qu’une famille en paix où l’on sent le bonheur de se retrouver, l’entraide lorsque l’un des membres est en difficulté, l’admiration des qualités des autres, l’oubli de leurs défauts, sauf lorsqu’on peut aider à les corriger !

Se rattacher à son passé, comme levier pour l’avenir

Mettons notre présent en perspective. Il faut « s’efforcer de se remettre en contact avec une tradition vivante, surtout celle de >>>              >>> l’Eglise. (…) On n’ignorera pas, non plus, les richesses du patrimoine national et local, souvent si attirant, plein de sagesse séculaire1 ». Les leçons du passé sont un remède contre le découragement – que de tribulations ont déjà traversées l’Eglise et la France- un encouragement pour l’avenir, une inspiration pour nos actions de chaque jour.

Relions-nous à cette Histoire, par les bons exemples du passé de nos familles. Certains ont la chance d’avoir des ancêtres ou parents, modèles de Foi catholique et de vertu, de dévouement au bien commun, à l’Eglise ou au pays. Qu’ont-ils fait ? Comment se sont-ils distingués de membres moins honorables ?

D’autres familles ont eu des histoires chaotiques ou éloignées de la Foi… Mais si vous lisez ces lignes, c’est que la Providence de Dieu vous a amené à vouloir mener une vie chrétienne, et à chercher le bien de votre famille. Des personnes extérieures, laïcs ou religieux, ont eu une influence à certains moments décisifs. Vous en êtes aussi les héritiers. Qui étaient-ils ? Des vertus naturelles : droiture, honnêteté, travail, sens de la famille, attention aux autres, patriotisme, fierté… existaient certainement chez certains de vos ancêtres. Lesquels ?

L’exemple, le plus précieux des patrimoines

« Le bon exemple est le plus précieux des patrimoines que vous, chers époux, puissiez donner et léguer à vos enfants. C’est la vision ineffaçable d’un trésor d’œuvres et de faits, de paroles et de conseils, d’actes pieux et de démarches vertueuses, qui restera toujours vivante, imprimée dans leur mémoire et leur esprit, comme un des souvenirs les plus émouvants et les plus chers, qui rappellera et ressuscitera pour eux vos personnes aux heures de doute et d’hésitation entre le bien et le mal, le danger et la victoire. Aux heures troubles, quand le ciel s’assombrira, vous leur réapparaîtrez comme un horizon lumineux qui éclairera et dirigera leur chemin2. »

L’exemple incarne les principes et les vertus et les rend accessibles, compréhensibles, imitables. Il est contagieux, il marque les enfants, et plus largement tous ceux que nous côtoyons. 

Le père a un rôle concret à jouer

Il sera déterminant pour mettre en place quelques éléments clés indispensables à un bon esprit de famille. Tout d’abord, il sera le garant de la paix et de l’ordre dans la famille par le respect des lois de Dieu et la bonne organisation de la vie de la maison. Il devra encourager et aider son épouse pour cela, et prendre sa part selon les besoins et ses compétences. A ce titre, il devra aussi lutter contre les vices qui menacent l’unité. Il interviendra pour séparer rapidement les enfants qui se bagarrent, calmer les disputes, et ne tolèrera pas les paroles blessantes ou irrespectueuses entre membres de la famille. Il surveillera le maintien de la pureté et combattra le mensonge. Il apprendra à demander pardon, à pardonner et à faire le premier pas pour apaiser les tensions éventuelles.

Il cherchera à être un exemple par sa vie spirituelle, son amour pour son épouse et sa famille, son expérience et ses connaissances, ses vertus. Malgré ses imperfections, il sait qu’il peut compter sur la grâce de Dieu donnée par le sacrement de mariage.

Qu’il se forme en permanence pour développer ses talents d’éducateur, s’enrichir de l’Histoire, trouver des bons exemples dans sa famille et les partager. Qu’il recherche ce qui élève : la Foi et les œuvres, l’honneur ou la fidélité, la conscience professionnelle, le don de soi et la charité…

Enfin, le père aura souvent un rôle essentiel pour créer des occasions de bons moments en famille, spécialement par les activités et distractions du dimanche. En prenant du temps avec ses enfants le dimanche, il crée des souvenirs marquants et une relation de confiance dans la famille, qui seront des atouts et des joies pour l’avenir !

Quel enjeu et quel rôle enthousiasmant que de développer un bon esprit de famille !

L’esprit de famille, c’est la solidité des bases pour se ressourcer, se guider, porter demain le poids de ses responsabilités, vivre en vrai chrétien, rayonner et changer le monde pour qu’il redevienne une chrétienté ! Cultivons donc ce trésor !

 

Hervé Lepère

 

Châteauneuf-sur-Cher : un sanctuaire marial pour petits et grands

Sise sur un côteau bordé par le Cher, au beau milieu du Berry, la petite cité de Châteauneuf-sur-Cher attire par la hauteur de son clocher, inhabituelle pour une commune rurale d’un petit millier d’habitants. En traversant cette ville de la couronne de Bourges, nul ne peut en effet ignorer l’imposant portail néogothique qui surgit comme de nulle part et révèle l’existence cachée d’une basilique qui y a pris place au XIXe siècle : la basilique Notre-Dame des Enfants.

 

A l’origine, une église en ruine et un curé démuni 

Antérieurement, une église plus ancienne occupait le plateau de Châteauneuf. Sous le vocable de Saint-Éloi, cette première église paroissiale érigée au XIe siècle était, dit-on, déjà en ruine au milieu du XVe siècle. La fonction d’église paroissiale fut donc déplacée en 1452 à un ancien prieuré bénédictin, l’église Saint-Pierre et Saint-Paul. Cette seconde église paroissiale fut pillée lors des guerres de religion par les huguenots qui avaient pris possession du château. Une fois ceux-ci chassés au terme d’une lutte acharnée, une troisième église fut construite, de dimension modeste pour satisfaire provisoirement les besoins du culte. Faute de finance ou de volonté, aucune nouvelle entreprise de construction ne survint et l’église paroissiale de Châteauneuf-sur-Cher demeura telle quelle, d’humbles proportions et semblable à une grange, pendant plus de trois siècles.

 

Vers l’an 1861, un nouveau curé est nommé à Châteauneuf. Il s’agit de M. le curé doyen Jacques-Marie Ducros qui, à son arrivée, déplore l’état misérable de l’église paroissiale. Comme la plupart des églises ayant survécu à la Révolution, celle-ci menaçait de s’effondrer. Issu d’une famille berrichonne très catholique – deux de ses oncles sont prêtres et l’un de ses frères le devint également à sa suite -, l’abbé Ducros s’en remet donc à la Providence divine. Nul ne sait où trouver les fonds nécessaires, ne serait-ce que pour financer les travaux de réfection de l’église qui, de jour en jour, menace de s’écrouler. Les notables de la ville s’associaient pour mettre en commun, la mairie apportait le soutien de l’administration mais les fonds récoltés n’étaient pas suffisants vu l’ampleur des travaux.

C’est alors que le pieux curé eut l’idée de solliciter les enfants, non seulement ceux de Châteauneuf-sur-Cher, mais aussi ceux des villages alentour et de tous les villages de France. Il demanda humblement à chacun « deux sous » pour l’aider à rebâtir son église, en échange de quoi il s’engageait à prier la Vierge Marie à leur intention.

 

Les dons affluent 

L’aumône implorée par le curé Ducros fut publiée en 1865 dans une circulaire diocésaine, et très vite il reçut de nombreux courriers apportant des dons de toute la France. L’un d’eux, signé d’une petite fille de dix ans, originaire de Semur-en-Brionais (diocèse d’Autun), lui souffla le nom de la future église : Notre-Dame des Enfants. Ayant eu vent de la demande, elle avait rédigé la lettre suivante :

« Vous nous annoncez dans votre circulaire, Monsieur le Curé, que le nouveau sanctuaire que vous élèverez sera dédié à Notre-Dame des Enfants. Quel beau nom! La sainte Vierge, invoquée sous ce nouveau titre, se plaira à combler l’enfance des grâces les plus abondantes : combien nous en sommes joyeuses !…»

En dépit du contenu de la lettre, le curé n’avait pourtant mentionné aucun projet sous ce nom dans sa >>> >>> circulaire, il ne s’agissait pour lui que de reconstruire l’église paroissiale en ruine. L’accumulation progressive des « deux sous » venus de toute part et l’arrivée de cette lettre providentielle, l’encouragèrent donc à suivre les directives enfantines si mystérieusement manifestées, et à ériger un sanctuaire marial où les enfants viendraient se placer sous la protection de leur mère du Ciel. C’est ainsi qu’est née la Basilique Notre-Dame des Enfants. Bouleversé par la dévotion simple et innocente que ces enfants manifestaient envers la Vierge Marie, le curé Ducros leur offrit donc un asile, et fonda de surcroît la confrérie Notre-Dame des Enfants destinée à placer les enfants dès leur plus jeune âge sous la protection de la Vierge Marie. Erigée en archiconfrérie en 1870 par le pape Pie IX, elle existe toujours aujourd’hui.

 

Un sanctuaire est né 

Grâce aux dons généreux des enfants, le sanctuaire marial fut construit en moins de quinze ans avant que Léon XIII ne l’érige en basilique mineure le 18 juillet 1896. L’église, construite dans un style néo-gothique, s’impose par ses dimensions : 80 m de long, 21 m sous voûte. A l’extérieur, d’imposantes statues encadrent le portail occidental. Parmi les saints représentés on retrouve sainte Solange, patronne du Berry, mais aussi d’autres saints universels qu’une histoire relie aux enfants, tels que le saint curé d’Ars indiquant le chemin du ciel au petit qui lui avait montré le chemin d’Ars, saint Vincent de Paul qui œuvra tant pour les orphelins, ou encore le grand éducateur qu’était saint Jean-Baptiste de la Salle.

A l’intérieur, la haute nef voûtée d’ogives mène directement à une chapelle, cachée derrière le chœur, où trône la statue de Notre-Dame des Enfants. La Vierge Marie, entourée des tout-petits ou des plus grands lui amenant leurs cadets, étend les bras sur eux, thématique que l’on retrouve également sur les bas-reliefs de l’autel ou sur les vitraux, etc… Les murs des bas-côtés quant à eux sont tapissés d’ex-voto attestant des nombreuses grâces obtenues aussi bien par les petits que par les grands. Le tout constitue un espace immense doté d’une chaire imposante du haut de laquelle on imagine facilement les prêches mémorables des curés, évêques ou archevêques venus visiter ce lieu, où les vitraux narratifs perpétuent la catéchèse en image.

La dévotion mariale qui soufflait alors sur la France, durement éprouvée par les guerres et l’instabilité politique, permit à une ville sans ambition et dont l’église était dépourvue de tout apparat, d’accueillir un sanctuaire marial d’envergure alors qu’aucune apparition n’y était rapportée et qu’aucun grand saint ne s’y était illustré historiquement. Hormis la dévotion mariale préexistante, – la libération de la ville lors des guerres de religion est localement attribuée à l’intercession de la Vierge -, rien ne laissait présager un tel avenir. Tout est parti d’un curé qui, comme celui de Pontmain, vénérait profondément la Vierge Marie et qui, pour faire face aux travaux de son église, décida de s’en remettre à la générosité des plus petits de ses paroissiens. Et c’est ainsi que la Vierge exauça les vœux d’une ville qui, pendant des siècles, la priait humblement dans une grange, guère plus luxueuse que l’étable de Bethléem. Ces enfants qui, par leur modeste pécule, obtinrent des adultes de leur temps l’érection d’une telle basilique, nous rappellent qu’en ces temps de misère religieuse où nombre d’églises rurales disparaissent ou menacent de s’écrouler, rien ne sera possible qu’avec la Foi et surtout avec le Rosaire.

Une médiéviste