A la découverte de métiers d’art : le doreur ornemaniste, partie 2

 

Voyons, avec cette deuxième partie sur le métier de doreur ornemaniste, les différentes étapes de restauration qu’il effectue.

 

Reconstitution des manques :

Tout d’abord, il n’est pas rare que certaines parties de l’objet à restaurer soit manquantes ou abîmées, par suite de coups ou vétustés. Il faut donc les reconstituer, soit par sculpture, soit par moulage.

La sculpture sera l’œuvre d’un sculpteur sur bois qui pourra refaire par exemple la main d’une statue, ou l’ornement d’une console, selon ce qui est nécessaire.

Pour les manques de moindre importance, par exemple les perles d’un tour de glace ancienne, le doreur va appliquer sur les parties saines identiques une pâte de silicone pour créer un moule empreinte, au moyen duquel une fois sec, grâce à la résine ou gros blanc de Meudon, qui y sera moulé, les parties manquantes seront remises en place.

 

Nettoyage :

Parfois, la dorure est bien encrassée, usée par endroits, mais sans manques. Un nettoyage alors suffira avant le travail de restauration. Surtout ne le faites pas vous-même. Beaucoup d’erreurs sont commises avec des produits aqueux, et des frottements trop vigoureux, qui emportent la fine couche d’or encore en place. Le doreur sait comment procéder.

 

Dorure à la détrempe :

1) Encollage :

Au moyen de colle de peau de lapin chauffée au bain-marie, mélangée à du blanc de Meudon, le doreur procède à l’encollage avec un pinceau en poil de porc. Il tapote l’objet à restaurer, tout ou partie avec ce mélange afin d’imprégner le bois, en trois couches.    a 

 

 

2) Apprêtage :

Toujours avec ce même mélange mais avec une quantité de blanc de Meudon plus importante, il est procédé à l’apprêtage. Celui-ci consiste en huit à quinze couches de passage lissé au pinceau, avec temps de séchage entre chaque couche. Il est évident que le temps passé y est très long.

  3) Ponçage :

Lorsque la surface est suffisamment prête après tous ces passages, le doreur, au moyen d’un papier grain 1000 (de carrosserie) procède au ponçage. Celui-ci doit être irréprochable. La surface est alors parfaitement lisse, et légèrement brillante.

  4) Jaunissage :

La colle de peau de lapin, toujours chauffée au bain-marie est additionnée d’un pigment ocre. Cette opération a pour but de boucher les fonds. En effet, dans les creux d’un objet en bois doré, la feuille d’or est parfois difficile à appliquer, ce jaunissage permet ainsi de tromper l’œil sur les petits manques éventuels.

Afin d’économiser la feuille d’or, onéreuse, il constitue souvent la finition de l’arrière ou des côtés peu visibles.                                >>>

>>>  5) Assiettage :

La colle de peau de lapin, toujours préparée de la même manière, est cette fois teintée avec de l’argile rouge spécifique à la dorure et appliquée d’un seul coup de pinceau régulier, qui demande du savoir-faire, en trois couches. Cette étape sert de base indispensable pour l’application de la feuille d’or. Cette base est poncée avec un « chien » en poil de sanglier, jusqu’à être douce comme de la soie.

 

 

   

  6) Dorure :

Avec un « mouilleux », un peu d’eau est posée sur l’assiette rouge. Elle servira à happer la feuille d’or. Le doreur choisit une feuille d’or qu’il pose sur un coussin de peau de chamois, tenu de la main gauche. Au besoin, il la coupe en morceaux plus ou moins petits selon la surface et les reliefs à dorer. Puis, il la pose délicatement au moyen d’un pinceau qui aura frotté sur sa joue au préalable. Cela crée de l’électricité statique de manière que la feuille tienne juste au bout des poils du pinceau. Elle est alors approchée de l’assiette rouge mouillée, et vraiment happée par celle-ci. Cette opération est très délicate car la feuille d’or extrêmement fine, s’envole facilement, sensible au moindre courant d’air. Ce n’est pas le moment d’éternuer ou de soupirer !

La couleur de la feuille d’or – il existe plusieurs nuances -, est choisie en fonction de l’époque de l’objet à restaurer. Ainsi, l’or utilisé sous l’Empire et la Restauration est plus jaune (parfois des reflets un peu verts) que celui utilisé au XVIIIème. Il faut parfois, marier aussi la teinte à la polychromie du reste de l’objet.

  7) Brunissage :

Avec une pierre d’agate, le doreur « brunit » l’or pour asseoir et lisser la feuille d’or sur son support et la rendre brillante. Il existe des pierres d’agate de toutes sortes, de manière à épouser toutes les formes et tous les recoins, les anciennes étant particulièrement fines.

  8) Matage :

Il consiste en une protection de la dorure avec toujours la colle de peau de lapin. C’est la dernière étape avant que le propriétaire ne redécouvre un objet remis à neuf, lumineux, qui va doucement se patiner au fil du temps.

 

Dorure à la mixtion :

Pour la technique à la mixtion, toutes les étapes sont les mêmes jusqu’au jaunissage.

Ensuite, un vernis à l’huile est appliqué. Quand il est presque sec et « crisse » encore un peu, la feuille d’or est appliquée dessus. Il n’est donc pas comme à la « détrempe » appliqué sur un support mouillé. Puis, il est procédé au matage.

 

  Jeanne de Thuringe

 

L’immunité : quelques éléments  

Le terme d’immunité signifie l’ensemble des défenses dont dispose le corps humain pour s’opposer aux agents agresseurs tels que les virus, les bactéries, les parasites, les champignons.

 

En quelques mots pour commencer, l’organisme dispose d’une immunité innée qui existe dès la naissance : ce sont les globules blancs spécifiques (macrophages) dont la propriété est de digérer les particules étrangères (phagocytose) et une immunité acquise qui se développe progressivement au cours de la vie, basée sur les lymphocytes (autres globules blancs), soit lymphocytes B se transformant en plasmocytes pour fabriquer des anticorps qui s’attaquent directement aux particules étrangères (antigènes), soit lymphocytes T capables de détruire les cellules infectées.

L’ensemble de ces cellules constitue le système immunitaire. Si notre système est en bon état, notre corps est en bonne santé ; s’il est déficient, la maladie apparaît.

Il convient donc de faire un petit tour d’horizon des moyens qui sont à notre disposition pour renforcer nos défenses immunitaires.

 

1) L’alimentation :

L’alimentation doit être variée, basée sur des produits frais et de préférence des produits locaux ; les aliments industriels, les plats cuisinés, contenant des additifs et des conservateurs sont à éviter autant que faire se peut.

 

Elle doit comporter :

– Une part suffisante de protéines : viande rouge ; viande blanche (poulet, canard, pintade, veau, agneau) ;

– Des aliments riches en acides gras et omega 3 (maquereaux, saumon) ;

– Des huiles végétales de noix ou de colza (riches en oméga 3) à alterner avec des huiles de tournesol ou de pépins de raisin (oméga 6) ;

– Des fruits secs, surtout l’hiver, à coque ou séchés, contenant des minéraux, des vitamines, des oligo-éléments (zinc, sélénium, fer) ;

– Des aliments spécifiques de l’immunité à consommer régulièrement : ail, fruits de mer et huitres, champignons Shitaké, gingembre, thé vert, kiwis, citron, radis noir, graines germées, chou pommé, baies de goji.

– On y ajoute les produits de la ruche (miel, pollen, propolis, gelée royale).

 

2) Les oligo-élements :

Ils sont présents en toute petite quantité dans l’organisme mais sont indispensables pour renforcer l’immunité.

– Le complexe Cuivre-Or-Argent : indispensable en cure courte en début d’hiver pour stimuler les défenses ;

– Le Sélénium ;

– Le Cuivre : élément antiseptique à action préventive et curative contre les poussées infectieuses ;

– Le Zinc : les apports journaliers nécessaires sont de 10 à 12 mg/jour. C’est un élément indispensable pour stimuler le thymus qui sert à la maturation de certaines cellules immunitaires.

– Le Fer : une carence en fer se répercute sur la respiration et entraîne une gêne respiratoire et une fatigue intense.

 

3) Les sels minéraux :

Parmi ceux-ci, les plus importants sont le Magnésium, le Potassium, le Calcium, le Phosphore.

 

4) Les Vitamines : Vitamines C, D, A et E.

Nous aurons l’occasion de revenir par la suite sur ces différents éléments et de préciser leur rôle dans l’immunité ; de même, nous pourrons parler également de la place de la phytothérapie, de l’aromathérapie et des huiles essentielles dans la prévention des maladies.

Dr Rémy

 

Le rôle du père dans les fiançailles  

Renaud et Elodie annoncent leurs fiançailles, toute la famille se réjouit : ils vont si bien ensemble ! Les parents se préoccupent d’organiser la réception… Au milieu de ces activités, qui s’ajoutent à celles d’un quotidien déjà chargé, Patrick, le père de famille réfléchit à la manière de jouer son rôle de père dans cette étape. Thomas, un oncle, se demande si son fils aîné de 12 ans fera un jour un si bon mariage… Renaud, le fiancé, commence à réaliser qu’après l’euphorie du mariage, il sera à son tour père…

Trois étapes de la vie pour lesquelles cet article peut éclairer ou aider à réfléchir. 

Réussir les fiançailles commence avant les fiançailles !

C’est avant de se fiancer qu’un jeune homme ou une jeune fille se forme, réfléchit, pèse et prie pour faire le bon choix, le moment venu1. De même, c’est avant que les enfants se fiancent qu’un père de famille doit contribuer à les préparer. Vu l’enjeu, mieux vaut s’y prendre à l’avance !

Dans son ménage, le père ne se contente pas d’être « nourricier », de travailler pour procurer le quotidien. D’ailleurs, la mère est très présente sur ce créneau. Le père est aussi un passeur, un préparateur de l’avenir ! Il oriente et prépare ses enfants pour qu’ils accomplissent leur destinée, leur mission dans le monde pour qu’ils l’améliorent par leur future famille, leur travail, leur action dans la société, leur apostolat. Il les enracine dans leur histoire et dans la tradition pour qu’ils portent du fruit à leur tour le moment venu.

« Que dans la famille, sous la vigilance des parents, s’élèvent des hommes de caractère loyal, de droiture valeureuse, qui soient un jour des membres utiles et irréprochables de la société humaine, virils parmi les conjonctures joyeuses ou tristes, obéissants aux chefs et à Dieu : c’est la volonté du Créateur » disait Pie XII le 13 Mai 19422

Gustave Thibon3 nous éclaire sur les vertus particulières nécessaires pour réussir un bon mariage : « Pour être pleine et féconde, l’union des époux doit reposer sur quatre choses que je sépare pour les besoins du discours, mais qui dans la vie s’amalgament jusqu’à l’identité : la passion, l’amitié, le sacrifice et la prière ».

Le père de famille, avec son épouse, aura donc eu soin de se soucier de l’éducation de la volonté (Aimer, c’est vouloir le Bien, parfois jusqu’au sacrifice), du jugement, de la vie spirituelle et de l’équilibre affectif de ses enfants. L’exemple du père lui-même, l’esprit de famille, la paroisse, le choix des écoles, des camarades et amis, donc le choix des activités de loisir ou militantes, auront une influence déterminante pour imprégner puis former le caractère et les inclinations des enfants et adolescents avant l’âge des grands choix de vie.

La complicité du père pendant les fiançailles

Chers pères de famille, si vous avez fait cela, malgré certaines imperfections, si vos enfants cherchent à bien faire, à leur manière, mais sous l’éclairage de la Foi catholique, ayez confiance dans les grâces du sacrement de mariage dont vos enfants vont bénéficier en abondance ! Vous franchissez une étape décisive de votre rôle de passeur, elle comporte ses joies nécessairement mêlées à un effort de détachement.

Au-delà des bons conseils de l’article « notre enfant se fiance » dans ce numéro, signalons quelques points particuliers pour le père de famille.

Dans son rôle de préparateur de l’avenir, le père doit voir loin, parfois plus loin que son épouse. Celle-ci peut avoir un effort à faire pour se détacher affectivement de son enfant, qui va quitter père et mère. Le père redoublera donc d’attention pour soutenir son épouse dans ce détachement, ainsi que dans les soucis matériels. Il aidera à discerner les qualités qu’apportera la future belle-fille ou le futur gendre.

Avec son enfant fiancé, le père aura intérêt à susciter quelques moments de complicité en tête à tête. Ils seront l’occasion d’aller à l’essentiel, d’écouter l’enfant parler de ses projets, des qualités de son futur conjoint et de la belle-famille, de l’encourager à la vertu, à la prière en commun et au sacrifice notamment en gardant une pureté sans tache. Le père aidera ainsi son enfant à se concentrer sur l’aspect spirituel du mariage.

Avec un fils, le père prendra enfin un moment pour quelques conseils d’homme à homme. Il pourra lui rappeler les différences de physiologie et de psychologie entre l’homme et la femme, qui influent sur nos comportements. Il mentionnera l’importance pour l’homme de se donner à son épouse, et de résister à la tentation de la posséder égoïstement.

Quant aux fiancés, naturellement focalisés sur leur future moitié, qu’ils gardent de la délicatesse avec ceux qui les entourent et les aident ! Les parents peuvent être immédiatement ravis surtout lorsqu’ils connaissent déjà le nouveau venu. Mais ils pourraient aussi être surpris et ne pas voir immédiatement les « innombrables » qualités du futur conjoint. Que les fiancés cherchent à les comprendre et restent attentifs aux réflexions et conseils ! Eux, les fiancés, ont eu le temps et la grâce de se découvrir, de développer une admiration, une affection puis un amour mutuel, d’acquérir la certitude que leur futur mariage correspond à la volonté de Dieu4. Les parents n’ont eu ni ce temps, ni cette grâce à la place de leurs enfants : ce ne sont pas les parents qui sont appelés à ce mariage, mais les fiancés ! Dans tous les cas, en exerçant la vertu de prudence, les parents conseilleront, approuveront, questionneront voire diront leurs réticences à leur enfant, c’est leur devoir.

Pour tous, les fiançailles seront l’occasion de faire évoluer leur regard sur le futur conjoint. Les fiancés en particulier, initialement éblouis par l’autre, se rappelleront ce conseil de Gustave Thibon : « l’authentique amour nuptial accueille l’être aimé, non pas comme un Dieu, mais comme un don de Dieu où tout Dieu est enfermé. Il ne le confond jamais avec Dieu, il ne le sépare jamais de Dieu ».

    Hervé Lepère

 

1 Voir le précédent numéro Foyers Ardents 34

2 Radio-message au monde

3 Ecrivain-Philosophe (1903-2001) in « Ce que Dieu a uni »

4 Recollections pour fiancés :

  • au Moulin du Pin (FSSPX) Tel : 02.43.98.74.63.
  • A Mérigny : noviciatndaa@orange.fr ou 05 49 64 80 20 (Samedi 17 et Dimanche 18 Septembre 2022, Mars et Mai 2023.) a
  • Sessions de fiancés du MCF Mouvement Catholique des Familles, à l’école St Michel (36130 Montierchaume, acprès de Châteauroux) : contact@m-c-familles.fr ou 01 75 50 84 86 (Samedi 5 et Dimanche 6 Novembre 2022 – Samedi 11 et Dimanche 12 Février 2023)

 

Parole d’hérétique

 On apprend que des enfants, dont le nombre grandit d’une façon exponentielle, ressentent ne pas appartenir au sexe que la nature leur a donné. On nous dit aussi que ce « ressenti » des enfants doit être reçu et accepté pour ce qu’il est et qu’il serait meurtrier de les dissuader de ce projet. Et la loi manifeste son immense respect pour ce « ressenti » des enfants en menaçant de deux ans de prison et de quarante-cinq mille euros d’amende celui qui voudrait les détourner de ce projet. Puisque tout l’essor galopant du phénomène transsexuel est finalement basé sur le « ressenti » des enfants, considérons-le avec l’attention qu’il mérite. Une question ne manque pas de se poser immédiatement à notre esprit : d’où vient qu’il ait fallu attendre le vingt-et-unième siècle pour comprendre et prendre en compte la dysphorie dont souffraient tant d’enfants ? Nous cherchons tout simplement à résoudre cette difficulté en envisageant les réponses officielles qui y sont données avant de donner la nôtre.

I – Le procès de la loi naturelle de l’Église

Il aura fallu attendre le troisième millénaire de l’ère chrétienne pour, enfin être délivré du carcan moral dont souffrait l’humanité. Cette libération progressive, depuis la révolution française et la déclaration des droits de l’homme, ne fait que poursuivre son itinéraire. L’être humain doit être à jamais débarrassé des derniers oukases d’origine judéo-chrétienne qui le contraignent encore. Au nombre de ces derniers, figurait la détermination sexuelle par la biologie. Le scandale immense dont on finit par prendre conscience était qu’on avait cru jusqu’ici que celui qui naissait avec des organes masculins n’avait d’autre choix que de rester homme et qu’il en allait de même pour celle qui se trouvait dotée d’organes féminins. La privation de la liberté de choisir son sexe apparaissait soudain dans sa monstruosité et il fallait de toute urgence y remédier.

La science, la philosophie et la psychologie se donnèrent la main pour parvenir à cette ultime victoire.  La science déclara que, de son côté, elle était capable de faire d’un corps masculin un corps féminin et vice-versa. Mastectomie, traitement d’hormones sexuées croisées, parfaite transition médicale au point de ne plus pouvoir deviner que Camille ou Dominique avait changé de sexe. A s’y méprendre !

La philosophie ne fut pas en reste. On vit surgir, à la vitesse d’un météore, la théorie du « genre » qui révéla à l’humanité, un instant médusée, que l’on s’était mépris depuis toujours. Le sexe biologique n’était rien et il était affligeant d’avoir donné tant d’importance au corps. Chacun, en réalité, selon son être profond et son désir, pouvait librement choisir son sexe. A quelle exécration devaient être vouées les sociétés qui avaient occulté jusqu’ici la découverte la plus fondamentale de l’histoire humaine ! On oublia bien vite qu’il s’agissait d’une théorie et on l’ajouta à la liste des dogmes républicains.

Forts de ces avancées scientifiques et philosophiques, les psy de tout poil pouvaient avancer sur du velours. En réalité, ni Monsieur Jourdain n’avait jamais fait de la prose, ni le roi n’était nu, ni les êtres humains n’étaient jamais nés hommes ou femmes. Le passé de l’humanité était composé de milliards de refoulés qui n’avaient pas  eu le bonheur de naître au siècle où l’on se mit  à l’écoute de cet infaillible « ressenti », seule règle véritable en matière de sexualité.

II – Les suites du « ressenti »

Voici donc que, dès les petites classes, les enfants apprennent qu’ils ne sont ni des petits garçons ni des petites filles, mais des êtres à qui il appartient de choisir librement de devenir plus ou moins  garçon ou plus ou moins fille, selon le « ressenti » qu’ils en ont. Les membres des diverses associations LGBT agrémentées par le ministère interviennent en se donnant en exemple de transition MtF (Male to Female) ou FtM (Female to Male). Si les enfants expriment alors un « ressenti » qui ne correspond pas à leur sexe biologique, le processus de transition, sévèrement protégé par la loi, est enclenché en deux modalités successives.

Il y a d’abord la transition dite « sociale » qui procède au changement usuel de prénom. Ceux qui n’utiliseraient pas le nouveau prénom risquent d’être dénoncés et condamnés pour le délit de « mégenrage » (« mais, j’enrage! ») qui est le refus de donner à l’enfant le prénom qu’il s’est choisi dans un sexe opposé au sien. La transition sociale comprend aussi la reconnaissance par l’entourage de la nouvelle identité sexuelle, les modifications élémentaires de l’aspect extérieur par le vêtement, les cheveux, le maquillage, pour finir éventuellement par le changement à l’Etat-Civil.

La transition sociale est suivie ensuite par la transition médicale qui, à grand renfort d’hormones et au moyen du scalpel, procède aux traitements, ablations, incisions ou créations artificielles pour rendre définitive la transformation. Bien qu’en France, la chirurgie soit en principe réservée aux adultes, elle est déjà pratiquée sur des mineurs. On compte par exemple une mastectomie sur une fille de 14 ans. Il est, bien sûr, parfaitement indifférent que la transition dans l’un ou l’autre sens rende stérile celui qui a changé de sexe …

III – « Le ressenti » en question

L’hérésie est-elle admise ? Peut-on contester, sans être embastillé, le dogme du « ressenti » ? Il semble que oui. Le péché qui ne saurait être toléré consisterait à ébranler le « ressenti » de l’enfant d’être du sexe de son choix. Mais il est encore possible de ne pas s’avouer convaincu par le dogme du « ressenti ». Alors, avouons-nous hérétique et déclinons quelques motifs de notre incrédulité :

1) En nous situant sur le terrain de nos adversaires, celui qui consiste à dire que la vérité du sexe de l’enfant se trouve dans son ressenti, il doit être dit alors que les interventions des adultes auprès d’eux dans les établissements scolaires ne devraient pas avoir lieu. Elles doivent être dénoncées comme des perturbatrices de la spontanéité qui émane naturellement des enfants.

2) Si le corps ne dit rien de la sexualité, si le sexe n’est qu’une affaire de choix, pourquoi alors aboutir aux opérations lourdes de changement de corps, comme à une conséquence nécessaire du choix qui a été posé ?

3) « Si le désir de changement de sexe est de l’ordre du « ressenti » et non plus d’ordre pathologique, ces actes médicaux et chirurgicaux devraient tomber sous le coup de la loi qui interdit « de porter atteinte à l’intégrité de la personne sans nécessité médicale » (Art. 16-3 du Code Civil)1.                    

4) « Cette même loi fait du consentement de la personne une condition préalable. Or le consentement d’un mineur, du fait de son immaturité structurelle, ne suffit pas à exonérer les parents ou les médecins ou encore le chef d’établissement scolaire de leur responsabilité. Ceux-ci courent le risque de voir le transgenre devenu adulte leur intenter légitimement un procès s’il regrette sa transition. » 1

5) Déduisons de ce quatrième motif le cinquième qui est justement que, dans les pays qui ont précédé la France, dans la transsexualité (Norvège, Suède, Royaume Uni, etc ..) se multiplient les « détransitionneurs » qui cherchent à revenir sur leur transition. Que fait-on alors ? La transition issue de l’infaillible « ressenti » s’en trouve ébranlée ! Mais a-t-on prévenu l’enfant qu’elle est « un voyage avec un billet aller sans retour » ?

6) N’est-il pas enfin grand temps que les sages de ce siècle se préoccupent aussi du sexe des animaux, des moucherons aux éléphants, pour se mettre enfin à l’écoute de leur ressenti et ne pas leur refuser ce qu’ils permettent aux humains ? A l’heure où l’on nous vante les droits des animaux, on s’étonne de les voir délaissés dans ce domaine !

Conclusion

Si la pression dogmatique du « ressenti » augmente encore, si les pharisiens du genre et du transsexualisme imposent le silence aux nouveaux hérétiques que nous sommes, nous croyons que non seulement « les pierres crieront » mais également ces milliards de cellules humaines de chaque être humain. Une seule d’entre elles suffit encore, après tous les charcutages possibles et imaginables, pour affirmer de telle personne : c’est un homme ou c’est une femme.

R.P. Joseph

1 Nous empruntons ces deux arguments à « La lettre n° 108 de « Famille et liberté » de laquelle nous nous sommes servi amplement pour fonder notre réflexion.