O BELLE A LA FONTAINE

Interprétation de Jacques Douai (Gaston Tanchon)

 11 décembre 1920 à Douai – 7 août 2004 à Paris

Surnommé « le troubadour des temps modernes », nous lui devons la renaissance de nombreuses chansons médiévales. Dans son domaine, il est une illustration du « savoir transmettre ». Il faut aussi lui reconnaître un intérêt avant tout culturel, spécialement poétique, au détriment de la pure rentabilité. Ce qui est rare dans sa profession.

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Ô Belle à la fontaine,
J’ai soif d’un peu de ton eau.
Elle a ri, la hautaine,
Belle et froide comme l’eau.
Chardon, mélilot, menthe,
Par eux la plaine glanez.
Et toi, ma chanson, chante,
Qui sur mon malheur est née.

Chante, chante, fontaine,
Dont ne se flétrit pas l’eau.
J’ai vieilli dans la peine,
Menthe, chardon, mélilot.
Maigres senteurs de terre,
Point tôt fûtes-vous fanées,
Que la belle trop fière,
Dont m’ont vengé les années.

Adieu, beauté hautaine,
Mirée dans l’auge du cœur.
Où j’ai bu tant de peines,
Et tant goûté de langueurs.
Adieu, douleur fidèle,
Par l’âge atteint sans pardon.
J’ai revu les yeux d’elle,
Mélilot, menthe, chardon.