Mission spéciale!

Mission spéciale ? Oui véritablement si on la considère dans toute son ampleur et telle que Dieu l’a prévue ! Mission de la femme au cœur du foyer, mais agissant aussi sur la société toute entière ! Mission belle, entre toutes puisqu’elle offre à celle qui la remplit, l’opportunité d’exercer ses plus grandes facultés auprès de cette petite société qu’est la famille. C’est à la femme que Dieu a laissé le soin d’exercer sur la terre un reflet de son amour puisque toutes ses aptitudes, bien ordonnées, ne sont qu’une action de son cœur.

Mais la société actuelle s’essaie depuis plusieurs siècles à occulter ce rôle et à faire briller aux yeux de tous une fonction qui pourrait sembler plus attirante mais qui en fait, n’est qu’un leurre. N’oublions jamais que la féminité commence et s’achève en Dieu. Toute femme sent, – même si cela peut être confus-, que tout son amour est issu et remonte à l’Amour essentiel. Quand on ne vit qu’à la surface de soi-même ou qu’on se laisse emporter par le torrent tumultueux de la vie trépidante, on risque de se laisser dominer par ses « démons intérieurs » : orgueil, vanité, égoïsme, sensualité et besoin d’accaparer. La femme ne peut devenir un être d’offrande que si elle s’ouvre largement au souffle du Saint Esprit. Aux portes de deux mondes, il lui faut entendre les voix de la terre et du ciel. C’est le secret de son équilibre. Puiser sans cesse à la Source unique pour avoir quelque chose à donner. Dieu est l’inépuisable. Il nous accorde tout ce qui nous est nécessaire : force, énergie, intelligence et douceur. « Plus une femme est sainte, plus elle est femme[1]. »

Aujourd’hui notre Revue voudrait redonner ses lettres de noblesse à cette vocation. Il est vrai que dans une société difficile, il est possible que la femme soit amenée à abandonner ses missions premières pour privilégier d’autres aspects. Ceux-ci sont parfois réels, nous ne le nions pas. Mais nous voudrions aider nos foyers ardents à prendre ces décisions capitales pour leur famille en toute connaissance de cause, ou leur donner des arguments pour être à même de pouvoir conseiller amis ou entourage sur ce sujet. Le but n’est nullement de porter ou de faire porter un jugement sur des personnes ou des cas particuliers. Nous voulons aider chaque foyer auquel, pour des raisons multiples le problème du  travail de l’épouse peut se poser un jour ou l’autre, à réfléchir à tous les aspects d’une décision lourde de sens pour leur famille. Nous voulons leur montrer que le rôle de la femme, ordonné par Dieu, dépasse amplement l’action qu’elle peut avoir en travaillant, – son travail fût-il d’être premier ministre… Nous voulons aussi leur faire découvrir ce qu’est la féminité et ce que n’est pas le féminisme, qui veut à tout prix rendre égal ce qui ne l’est pas, et concurrent ce qui est complémentaire.

Nous pensons que ce dossier doit pouvoir être une matière d’étude pour notre jeunesse, -et en particulier nos jeunes filles – pour les fiancés, pour les jeunes foyers qui ne se posent peut-être pas encore cette question mais qui se prépareront ainsi à y répondre si le cas se présentait, tant la société actuelle peut réserver de surprises. Ils seront ainsi armés pour affronter cette épreuve et prendre les décisions avec lucidité, trouvant la solution qui préserve au mieux la mission spéciale de la femme, pour un bien supérieur voulu par Dieu : celui de leur famille.

Soyez assurés que c’est dans cet esprit que nous avons travaillé sur ce sujet si sensible. Nous remercions les nombreuses personnes qui nous ont aidés à préciser notre pensée et à bien étudier tous les aspects du problème (prêtres, religieux, religieuses, foyers). Il est possible que certaines de nos réflexions vous surprennent. Nous vous prions d’aller jusqu’au bout de la lecture de notre dossier pour que vous puissiez suivre exactement le cheminement global de notre pensée qui ne veut en aucun cas blesser quiconque.

Que Notre- Dame des Foyers Ardents et le Saint Esprit vous aident à comprendre notre belle mission féminine.

Marie du Tertre


[1] Léon Bloy