L’esprit de Pauvreté

 

« Nous sommes absolument pauvres, et la grande tromperie de l’argent est de nous masquer que nous sommes pauvres. Rien n’est naturel. Même ce que nous appelons la nature n’est pas naturel. Si nous savions regarder la vie autrement qu’avec des yeux habitués, nous y verrions un miracle constant, et nous verrions aussi notre dénuement total ; mais nous n’apercevons pas le miracle, parce que nous ne voulons voir que nous : alors, ce que nous avons comme objet de contemplation, c’est un pauvre bonhomme assez pénible et maladroit, et il faut avouer qu’il faut de la complaisance pour se régaler de ce spectacle ! J’ai connu un homme qui trouvait décourageant de devoir être, selon le mot de l’Évangile, un serviteur inutile. C’est extrêmement consolant au contraire. Quelle liberté totale l’âme trouve dans la conscience de son dénuement et de son inutilité ! Quand on croit être quelque chose, on n’est quand même jamais content : on a toujours quelque chose à demander et on ne demande jamais ce qu’il faut. Quand on sait qu’on n’est rien, on n’a plus qu’à tout demander et on a l’assurance que tout nous sera donné. Se mettre dans l’esprit de pauvreté, c’est simplement se mettre dans la vérité. »

André Charlier L’esprit de pauvreté – « Itinéraires » n°109, Janvier 1967

****************************************

Le monde est malade ; avec toute sa richesse, ce monde dépérit et va aux abîmes ; il glisse sur une pente mortelle et étouffe dans son luxe. C’est la pauvreté qui le guérira. La vie évangélique, la vie pauvre de Jésus doit briller si clairement en nous que les hommes doivent Le reconnaître en nous.

Puisse toute richesse et tout luxe ne vous être qu’ennui et chagrin et puissent toutes les privations être votre nourriture, à la pensée qu’elles sont le même aliment dont Jésus, Marie et Joseph se sont nourris avidement durant toute leur vie.

Pauvreté est pénible au corps, mais elle est richesse quand elle est supportée pour Dieu.

Père Poppe – Sous le regard de Dieu

****************************************

L’esprit de pauvreté ne sera en toi ni durable ni profond, s’il ne se base pas sur la confiance en la Providence divine. Ce n’est que si tu te confies vraiment en Dieu et en sa parole qui ne failliront jamais, que tu auras le courage de mettre de côté toute préoccupation excessive pour les affaires temporelles. Alors s’accomplira pour toi la parole de Jésus : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît »(Mt. VI, 33.)

Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine – Intimité Divine

****************************************

« A l’affamé appartient le pain que tu gardes. A l’homme nu, le manteau que recèlent tes coffres. Au va-nu-pieds la chaussure qui pourrit chez toi. Au miséreux, l’argent que tu tiens enfoui ».

Patrologie Grecque, XXXI, homélie 6