Que votre nom soit sanctifié…

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

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Prononcer le nom du Bon Dieu, c’est reconnaître qu’il n’a ni commencement ni fin, « Dieu est, cela suffit », comme disait saint François d’Assise. « Tourne ton regard vers Dieu, admire-le, réjouis-toi de ce qu’il est, toute sainteté. Rends-lui grâce à cause de lui-même. » Voilà en résumé, ce que veut dire cette parole du Notre Père : que votre nom soit sanctifié. Je ne suis qu’une pauvre créature, mais Jésus veut que, à ma place d’enfant, je glorifie son Père des Cieux.

Chaque matin, dès mon réveil, je me tourne vers le Bon Dieu, et avant de lui demander des forces pour la journée, je l’adore, c’est mon premier devoir. Et je l’admire dans sa Création, qui est la preuve la plus évidente de son existence. Je l’admire dans les nombreuses grâces qu’il me donne tout au long de ma journée, comme le plus patient et le plus attentif des pères. Un mot pour l’appeler, « Mon Dieu ! » – comme je dirais « Papa ! » – et le voilà qui vient à mon secours dans les tentations, pour me donner la force de triompher du mal. 

Quand je prononce ce nom avec amour, je m’incline devant la grandeur et la perfection du Bon Dieu, qui veut que je l’appelle « Père ». Sur terre, mon père a un nom, Monsieur xxx, mais quand je lui parle, je dis « Papa ». Même s’il est bien Monsieur xxx, il veut que je l’appelle ainsi car il a une affection toute particulière pour moi qui suis son enfant. Pour le Bon Dieu, c’est la même chose, il veut que je l’appelle Père, car c’est ce qu’il est vraiment. Alors quand je prononce ce doux nom de « Père », avec quelle tendresse je dois l’utiliser, quelle affection me lie à celui à qui je dois la vie, et qui m’a arraché des griffes du démon en envoyant son Fils, Jésus, mon frère, mourir sur la Croix pour m’ouvrir les portes du Ciel.

Chaque signe de la Croix me donne l’occasion de glorifier le nom du Bon Dieu : « au nom du Père… », chaque « Gloire soit au Père » aussi. Le deuxième commandement nous dit : « tu ne prononceras le nom de Dieu qu’avec respect ». Je prends la résolution de m’appliquer tout particulièrement à ces deux prières, afin d’honorer ce nom.

Nul ne peut résister à ce nom. Pendant sa Passion, le Fils de Dieu lui-même, Jésus, répond aux princes des prêtres, qui l’adjurent, au nom du Dieu vivant, de leur dire s’il est vraiment le Messie. Il gardait jusque-là le silence, mais cette adjuration l’oblige à parler !

Peut-être que je comprends mieux à présent l’importance de ne pas utiliser ce nom trop légèrement, et la nécessité de réparer par un acte d’amour quand j’entends quelqu’un jurer ou blasphémer.

Sainte Vierge Marie, vous qui l’avez prononcé tant de fois, faites que ce nom soit constamment sur mes lèvres, que je n’oublie pas « notre Père » toujours prêt à se pencher vers moi pour soulager ma peine et m’aider à avancer sur le chemin du Ciel. Et je vous demande de tout mon cœur que le jour de ma mort, ce soit le dernier que je prononce, avec le vôtre : Mon Seigneur et mon Dieu !

Germaine Thionville