– Mais, dîtes-moi : à quoi cela sert-il d’être poli ?
Tout d’abord, cela sert à rendre la vie en société plus légère, à arrondir les angles, à adoucir les frottements, à harmoniser les caractères… L’entourage se bonifie au contact d’une certaine aménité, d’une douceur de mœurs qui entraîne la bienveillance. Mais le bienfait est bien supérieur pour celui qui s’efforce à la politesse : il met en pratique les vertus de patience, de tempérance, la générosité, l’affabilité, la discrétion, qui l’aident à lutter contre l’égoïsme et les passions, en se gênant pour les autres. C’est de cette façon qu’il acquiert cette délicatesse qui est la fine fleur de la charité chrétienne, héritée des moines du Haut Moyen-Age qui civilisèrent la France barbare, et de ce « savoir-vivre » à la française, transmis à travers les siècles, pâle reflet du sourire du Ciel.