Pour ceux des vacanciers qui ont choisi de passer leur temps de repos à la campagne ou à la montagne, la période estivale est propice à des rencontres inattendues : il s’agit des plantes allergisantes qu’il est intéressant d’identifier sur le bord des chemins ou dans les champs.
La première est le Panais, dont il existe plusieurs variétés ; l’une se consomme comme les plantes à tubercules de nos jardins. Il pousse sur sol calcaire, dans les prés ou au bord des chemins ; il fleurit en juillet-août avec des inflorescences en ombrelles et pour cela, appartient à la famille des Apiacées dénommées autrefois Ombellifères, comme le fenouil ou la carotte.
La variété qui nous intéresse est le Panais urticant dont le contact peut provoquer, chez des sujets sensibles, des brûlures douloureuses. Il s’agit d’une dermite de contact qui prend l’aspect de brûlure au second degré, avec apparition de phlyctènes dues à la présence de substances de type coumarines, agissant par photosensibilisation sous l’action des rayons solaires.
L’apparition des lésions cutanées de ce type est désignée sous le nom de « Pestanade » et les gens habitués à vivre à la campagne ont appris à l’éviter comme la peste, en travaillant bras et jambes couverts.
Cette éruption cutanée douloureuse peut durer environ trois semaines ; elle est à traiter par une désinfection locale (Biseptine ou Chlorhexidine) associée à la prise d’antihistaminiques par voie orale.
La deuxième plante, tout aussi intéressante, est l’Ambroisie. C’est une plante invasive provenant d’Amérique du Nord, introduite en France au XIXième siècle et particulièrement fréquente dans la région Rhône-Alpes.
C’est une plante dressée de 20 à 120 cm, adoptant un port de buisson lorsqu’elle dispose de place. Les feuilles légèrement poilues à contour ovale-triangulaire sont divisées jusqu’à la nervure en lobes dentés. Lorsqu’elle fleurit, elle se couvre de petites fleurs verdâtres ; les fruits sont ovoïdes, lisses, de 3,5 millimètres environ et indéhiscents à une seule graine.
Cette plante peut être confondue avec l’Armoise vulgaire, aux vertus thérapeutiques. Pour les différencier, lorsque l’on froisse une feuille d’Armoise, il se dégage une odeur marquée tandis que l’Ambroisie reste inodore.
Le pollen de l’Ambroisie provoque chez de nombreuses personnes des réactions allergiques : 6 à 12% de la population est sensible à l’Ambroisie. Il suffit de 5 graines de pollen par mètre cube d’air pour que les symptômes apparaissent.
Les Symptômes sont :
-la rhinite : écoulement nasal, éternuements ;
-la conjonctivite : rougeur oculaire, larmoiement, œdème ;
-la trachéite : toux sèche ;
-l’asthme : gêne respiratoire ;
-l’urticaire, l’eczéma : lésions cutanées plus ou moins étendues, avec démangeaisons.
Alors que le classique rhume des foins apparaît en mai-juin, les allergies provoquées par le pollen d’Ambroisie sont plus tardives ; elles commencent en général vers la mi-août et peuvent se prolonger jusqu’en octobre avec un maximum d’intensité en septembre. Le diagnostic est donc facile à poser dans les régions où la plante est présente, ainsi que dans les régions où le vent est capable d’apporter des pollens, ce qui permet d’énoncer que lorsque l’Ambroisie est en fleurs, les allergiques sont en pleurs…
Dr N. Rémy