Parce que nous aimons nos enfants, nous souhaitons pour eux une vie « réussie ». Mais qu’est-ce que « réussir sa vie » ? Est-ce avoir une bonne santé ? Une bonne situation ? Si ce sont des buts bons en soi, légitimes, ce ne sont que des buts partiels …et qui ne se réalisent pas toujours…Et après ?
Au-delà de ces buts temporaires, il y a pour tout homme UN but, un seul, une destinée finale…la seule qu’il importe de ne pas manquer : LA VIE ÉTERNELLE auprès de Dieu. C’est le seul vrai bonheur, celui pour lequel nous sommes faits. Si tel est le but de toute vie humaine, là est également le vrai et seul but de l’éducation : élever nos enfants pour le Ciel ! Nous sommes faits pour le Ciel : Dieu, notre Père, nous y attend, Jésus nous y a préparé une place, voilà ce que nous devons d’abord dire à nos jeunes enfants. C’est à nous de faire naître en eux ce désir du Ciel. Souvenez-vous de la « petite Thérèse »qui, à trois ans, souhaitait de tout son cœur à sa maman de mourir « pour qu’elle puisse aller au Ciel » !
Ils doivent savoir que nous ne sommes sur cette terre que « de passage », que cette entrée au Ciel n’est pas un dû, elle se mérite…elle peut aussi, hélas se manquer…Nous leur donnerons la notion du péché qui est ce qui peut nous séparer de Dieu. Nous assurerons une bonne formation morale en les corrigeant, sachant qu’il est plus facile d’arracher les petites mauvaises herbes que les grandes aux racines profondes…on ne peut rentrer au Ciel qu’avec une âme parfaitement pure.
Mais pour aller au Ciel il faudra d’abord mourir. Cette idée de la mort répugne instinctivement à notre nature humaine, et c’est normal : Dieu nous a créés pour l’immortalité, la mort n’est qu’une conséquence du péché. Notre vision chrétienne de la mort n’est ni une fin, ni une catastrophe, mais « l’entrée dans la Vie » : c’est ainsi que la voient les Saints, « le jour de notre naissance au Ciel ».
Le bon Dieu nous appellera quand Il le voudra, on ne sait pas quand. C’est pour cela qu’il faut être toujours bien prêt, en état de grâce. Il ne voudra auprès de Lui que ceux qui L’auront aimé et se seront appliqués à ressembler à Son Fils Jésus. Les autres, Il n’en voudra pas :
- Si nous avons fait le Bien, nous irons avec Lui au Ciel.
- Si nous avons aimé Jésus juste un peu, sans beaucoup lutter contre nos défauts, nous irons d’abord au Purgatoire, où notre âme va se purifier pour pouvoir entrer ensuite au Ciel.
- Mais si nous avons refusé d’écouter Jésus, nous ne sommes pas de Ses amis et Il nous rejettera dehors, en Enfer où nous serons malheureux pour toujours.
Les enfants ont un grand sens de la justice. Que les bons soient récompensés, les méchants punis, c’est normal. Il n’y a donc aucune difficulté pour leur en parler.
Présentée de cette manière, nous nous apercevrons que les enfants « absorbent » cette réalité de la mort sans gros problème, passant sans peine du naturel au surnaturel. Ils ont seulement besoin d’affirmations simples et nettes.
Le plus souvent, c’est un événement familial qui nous donnera l’occasion d’en parler de façon plus approfondie. Ils réaliseront que l’âme s’est retirée du corps de la personne qu’ils ont connue et aimée. Ce corps est inerte mais l’âme vit pour toujours dans l’Éternité. Nous devons prier pour qu’elle aille bien vite au Ciel car nous ne savons pas où elle se trouve…
Si l’enfant a déjà toutes ces notions chrétiennes de la mort dont nous venons de parler, il surmontera son chagrin de la perte d’un être cher.
Emmenons nos enfants porter des fleurs au cimetière…faisons-leur remarquer que les Croix qui sont sur les tombes expriment toutes la confiance en Dieu, et l’espérance d’être un jour auprès de Lui. Ils seront réconfortés de nos certitudes et témoins de nos prières pour nos défunts ; ils seront aussi étonnés d’apprendre que ceux-ci ne nous abandonnent pas ; et rassurés de voir que nous avons su dépasser les moments douloureux. Ils veulent entendre que comme la nuit fait place au matin, la mort ouvre la porte à la lumière.
Les adolescents sentent que la solitude est la compagne inséparable de la mort… A nous de leur montrer qu’un chrétien n’est jamais seul. Qu’il est un disciple qui sait se nourrir de la force de l’Eucharistie. Ils seront rassurés d’entendre que lorsque le chrétien aborde la dernière ligne droite de sa vie, l’Eglise l’encourage à recevoir le sacrement des malades. En l’associant au Christ, ce sacrement rompt sa solitude et l’aide dans son dernier combat.
Un autre moyen de familiariser nos enfants avec l’idée de la mort sera de leur parler de saints morts enfants ou encore jeunes : Saint Dominique Savio, Saint Louis de Gonzague, Sainte Agnès ou encore cette petite Anne de Guigné qui n’osait pas dire à sa maman, pour ne pas lui faire de peine, qu’elle avait tant envie de mourir ! Ces exemples seront la meilleure formation pour leur donner envie d’aller au Ciel, eux aussi …
Sophie de Lédinghen