Chers grands parents,
La maison des grands-parents est évidemment un lieu d’échanges de tous types et de conversations…
Ces échanges donneront forcément lieu à des désaccords qu’il appartiendra aux grands-parents de régler au mieux dans la charité et l’harmonie familiale… C’est fatal, voire nécessaire. Des familles différentes prennent presque obligatoirement des options différentes, la plupart du temps sur des sujets secondaires mais parfois sur des options plus graves. Le rôle des grands-parents est là essentiel pour faire la part des choses en ne transigeant pas sur l’essentiel ; les règles de la famille, les lois morales n’admettent pas d’approximation… tout ce qui peut mettre en péril la vie même de la famille doit être jalousement préservé ! Ce qui est mal ne doit jamais être qualifié de bien même si l’on croit cela nécessaire pour l’harmonie familiale. Ne soyons pas de ces mauvais guides dont parle Isaïe « qui nomment le mal bien et le bien mal et appellent paix ce qui est le coma ». Il est parfois nécessaire de critiquer, et la fermeté, quant à l’expression des principes, est un devoir ! Se taire ne peut que maintenir une paix apparente. Le coma dont parle Isaïe est bien loin de la vraie paix !
Mais, veillons à la manière ! Rappeler les principes n’est pas mettre de l’huile sur le feu ! Je pense qu’il faut surtout prévenir, c’est-à-dire utiliser toutes les situations dont nous sommes témoins pour rappeler les principes qui doivent régir une famille. Il est plus facile de rappeler les principes, par notre attitude et par nos paroles quand nous sommes amenés à commenter des situations extérieures à la famille que de le faire sur des situations nécessairement brûlantes nous concernant directement.
Dans une famille catholique, la fidélité, les obligations religieuses ne sont pas à option ! Même si on doit être charitable dans l’expression des choses, on s’abstiendra absolument de passer sur ce qui est contraire à la vertu. Une chose est de trouver des circonstances atténuantes à un mauvais choix, une autre est de l’approuver. Un divorce, une infidélité, un abandon de la pratique religieuse doivent être condamnés avec la rigueur qui s’impose ! Et tout devra être fait pour que le retour à la normale soit favorisé ! Plutôt que dire « elle a quitté son mari mais reste une femme merveilleuse ». On dira plutôt « elle a sûrement gardé de bons sentiments chrétiens et nous ferons tout pour qu’elle retrouve une situation régulière. Quand elle sera rentrée dans le droit chemin, nous sommes tout à fait prêts à l’accueillir. Mes petits-enfants, prenez-en de la graine ! Quand on se marie, on doit savoir que c’est jusqu’à la mort… ».
Avant que nos petits-enfants n’arrivent à l’âge du mariage, nous aurons malheureusement de multiples possibilités d’illustrer ce qu’il ne faut pas faire et quelles sont les causes et les conséquences des mauvais choix de la vie ! Utilisons-les, autant que de besoin, autant que la discrétion nous le permet, et en ayant soin de ne pas exaspérer les jeunes à qui nous nous adressons !
La bienveillance ne consiste pas à dire que tout est bien (on ne doit jamais transiger sur la vérité !) mais à parler avec la discrétion requise (ce qui est secret ne doit pas être révélé) quand c’est nécessaire (et les leçons à donner à nos jeunes sont nécessaires) et à juger les actes tout en étant indulgents pour les personnes.
Prions sainte Anne de nous conseiller dans ce délicat travail de grands-parents et de nous aider à piloter nos familles avec l’autorité et la délicatesse nécessaires.
Des grands-parents