L’Aluminium est un élément qui fait partie des constituants de l’écorce terrestre ; en quantité, il arrive en 3ème position après l’Oxygène et le Silicium. Il est naturellement présent dans le sol et dans les eaux, y compris celles destinées à la consommation humaine.
Ses propriétés physico-chimiques en font un métal très utilisé dans différents domaines tels que l’industrie du bâtiment, celle de l’agro-alimentaire dans les emballages de produits, les conservateurs, les colorants, les additifs, ainsi que la fabrication d’ustensiles de cuisine ; en pharmacie dans les pansements gastriques, les adjuvants de vaccins, le verre pharmaceutique ; en cosmétique, dans les anti-transpirants, les produits de maquillage…
Les principales voies d’exposition sont :
-la voie orale : aliments, eaux, médicaments ;
-la voie cutanée : cosmétiques, anti-transpirants, vaccins ;
-la voie respiratoire : inhalation de poussières.
Exposition par voie orale :
L’absorption par voie digestive est évaluée par différentes études de l’ordre de 0,1 à 1%. Différents paramètres font varier la dose absorbée : l’état de santé, l’âge, le contenu de l’estomac, la formulation de l’aluminium.
Les aliments : En plus de sa présence naturelle dans certains aliments (légumes sauf pomme de terre, les pates…), l’aluminium se retrouve dans les produits transformés issus de l’industrie agroalimentaire comme colorant, anti agglomérant, affermissant et dans les additifs alimentaires (E 541, E 173, E 520, E 1452). Cette voie est une voie d’exposition majeure.
Les ustensiles de cuisine : en contact avec les aliments ou les matériaux d’emballage.
L’eau de boisson : L’aluminium est naturellement présent dans l’eau de boisson car présent dans l’environnement. De plus, les sels d’aluminium sont utilisés pour le traitement de l’eau ; il faut savoir que des contrôles sanitaires sont effectués régulièrement pour ne pas dépasser les recommandations (valeur réglementaire de 0,2 mg/l) valeur fixée par la DCE32, par l’OMS33.
Exposition cutanée : L’aluminium est présent dans les cosmétiques, les déodorants ou anti-transpirants sous forme de sels d’aluminium, dans les rouges à lèvres sous forme colloïdale ou dans les dentifrices. Il n’y a pas d’étude suffisante actuellement pour évaluer la biodisponibilité cutanée de l’aluminium cependant l’AFSSAPS 34 recommandait une diminution de la teneur en aluminium des cosmétiques et de ne pas utiliser de cosmétiques sur peau lésée ou irritée.
Exposition par voie respiratoire :
Cette voie est mineure en raison de la faible présence d’aluminium dans l’atmosphère. Elle concerne surtout certains professionnels. L’absorption se fait par inhalation de poussières d’aluminium qui arrivant au niveau de la muqueuse respiratoire sont piégées par les mouvements mucociliaires des cellules épithéliales et passent ensuite dans l’appareil digestif qui les élimine par voie naturelle ; mais certaines particules pénétrant au niveau des voies respiratoires supérieures peuvent contaminer l’épithélium nasal et atteindre le cerveau.
Les risques pour la santé :
Longtemps considéré comme sans danger pour l’homme du fait de sa très faible absorption par l’organisme, de nombreuses études montrent à présent que l’aluminium peut être toxique :
- Au plan neurologique : encéphalopathies et perturbation des fonctions psycho- motrices. Des études du Dr Romain Gherardi sur les vaccins contenant de l’aluminium montrent une neurotoxicité chez la
Sur la question de la démence ou de la maladie d’Alzheimer, un rapport de la Direction Générale de la Santé de novembre 2003, ferait état d’une augmentation du risque de démence ou d’Alzheimer pour une concentration hydrique d’aluminium supérieure à 0,2 mg/litre ; mais actuellement et officiellement, vis-à-vis des médias, cette relation entre aluminium et Alzheimer n’est pas retenue35.
- Au plan cutané : certains cancers du sein seraient liés à l’utilisation de déodorants ou antitranspirants contenant de l’aluminium. D’où l’insistance actuelle des publicitaires concernant la vente de déodorants dépourvus de sels d’aluminium.
- Au plan immunologique : apparition d’allergies. C’est un domaine étendu tant les allergies sont nombreuses ; on a pu recenser quelques cas de dermatite atopique érythémateuse après des vaccinations, notamment celle contre la grippe.
Nous aborderons dans le prochain numéro le problème de l’aluminium utilisé dans les vaccins.
Dr. N. Rémy
32 DCE : Directive Cadre Eau
33 OMS : Organisation mondiale de la santé.
34 AFSSAPS : Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. [A noter que l’Afssaps a disparu en 2012 pour laisser la place à l’ANSM, l’agence nationale de sécurité du médicament].
35 Rapport de l’Afssaps, InVS (Institut national de Veille Sanitaire), Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) de 2003.