A ta place de jeune fille, tu es appelée à la maternité, tu es déjà mère en quelque sorte.
C’est une grâce d’être femme ! Tout ton être est conçu pour être mère des âmes, c’est ta vocation propre.
Cette maternité avant tout spirituelle ou physique – cette dernière t’étant donnée en son heure, ou non – t’inscrit dans les pas de la maternité divine de Notre Dame, à laquelle tu participes.
En effet à l’image de la Vierge qui écoute, de la Vierge qui prie, de la Vierge Mère et de la Vierge qui offre, tu as la grande mission, un peu mystérieuse, d’enfanter les âmes à Dieu.
Lorsque tu La contemples dans la prière et que tu l’imites dans Ses vertus, ton âme apprend d’Elle ce qu’il faut pour être
Femme et Mère.
Le monde a en effet tant besoin d’âmes données, qui de façon effacée et silencieuse, le portent dans le secret de leurs cœurs.
Des femmes qui offrent leurs conseils dans le secret des âmes, consolent et donnent le meilleur d’elles-mêmes : un sourire, un encouragement, un temps d’écoute, un service, un remerciement, et laissent derrière elles un peu de la bonté de Dieu.
Des femmes qui voyant ce qui manque à chacun, ne se posent pas en juges avec dureté mais qui par leurs prières, leurs mille et un renoncements quotidiens, méritent pour ceux qu’elles croisent.
Des femmes qui sentent ce que d’autres ne voient pas et ont la force d’avertir à temps du danger.
Des femmes, enfin, à l’âme très haute, qui non seulement méritent mais aussi prennent sur elles les péchés de ceux et celles confiées à leur cœur, étant alors très profondément
Femme et Mère.
La religieuse en est le plus bel exemple, elle qui sans cesse porte les intentions données, sans même les nommer, comme on porte physiquement un enfant, obtenant ainsi le retournement des cœurs et des grâces inestimables.
Tu peux, toi aussi, sans être sous l’habit, enfanter des âmes, et faire grandir en elles ce qu’il y a de meilleur, désirant pour chacune sa ressemblance au Christ. C’est Lui qui fera le travail en chacune, parce qu’après avoir deviné ses besoins, tu auras prié, offert et présenté au Divin Maître tes protégés.
Que ce soient tes élèves, tes filleuls, tes neveux, tes amis, tes collègues de travail, malgré tes défauts, ta misère, tu peux, quelle que soit ta place, les maintenir dans l’amitié de Dieu mais aussi faire renaître à la grâce tant d’âmes.
Par l’oraison, les sacrements, la lecture, le renoncement à la facilité du temps présent, le courage de garder ta dignité de baptisée, le maintien de ta joie intérieure et de ton sourire, alors que tu aurais envie d’exprimer tout le contraire, tu seras de plus en plus
Femme et Mère.
Jeanne de Thuringe