Charpentier ! Tel était le métier de Saint Joseph notre saint patron dont nous venons de célébrer la fête ! Etait-ce un « bon » métier ou un métier dégradant ? Un métier réservé aux personnes « n’ayant pas fait d’études » comme disent les savants ayant fait 5 ans en 10 années. Comment juger d’un métier et surtout comment choisir son métier ? Sur quels critères et dans quel but ?
Etant donné que depuis un certain Adam, nous devons travailler pour vivre, la fin première d’un métier est de nous permettre de gagner de quoi subsister. Non seulement pour nous-mêmes mais pour tous ceux qui nous sont à charge et qui ne sont pas en mesure de gagner leur pain (nos enfants), ou dont ce n’est pas la mission, comme notre femme.
Une autre fin de notre métier est de participer au bien commun de la société en y jouant le rôle social qui nous incombe, ce qui permet de développer notre personnalité et de nous épanouir en réalisant notre mission sur terre et en gagnant des mérites pour le ciel.
Un « bon » métier doit donc nous permettre de gagner suffisamment pour élever chrétiennement une famille nombreuse : ce qui veut dire beaucoup d’argent. Les bonnes écoles (et ce doit être une priorité pour nous que d’y mettre nos enfants) sont un véritable investissement !
Un « bon » métier doit vous permettre de jouer un rôle dans la société en vue du bien commun. C’est le cas de beaucoup de professions.
Cependant, il doit en premier lieu vous permettre de gagner votre ciel, ce qui exclut ceux qui vous contraindraient à poser des actes immoraux ou qui vous mettraient dans l’incapacité d’accomplir votre devoir de chrétien.
Enfin un « bon » métier doit vous permettre de vous épanouir en accomplissant la mission que la Providence vous a réservée. Il doit donc par nature correspondre à vos aptitudes et à vos aspirations. Ne cherchez pas à être marin si vous avez une peur bleue de la mer, ou mécanicien si seule la littérature vous passionne.
Et dans le contexte actuel, je dirais même que le premier critère (celui de votre salut étant évident) doit être celui de vos aptitudes, de vos goûts et aspirations. En effet, aujourd’hui, à condition d’être excellent, la plupart des métiers aussi bien manuels qu’intellectuels peuvent rémunérer suffisamment pour élever une famille. Si certaines professions comme celle d’ouvrier dans l’industrie par exemple, sont encore trop faiblement rémunérées, de nombreux métiers de l’artisanat offrent une alternative intéressante aux « classiques » métiers intellectuels pour lesquels tous ne sont pas fait. Mieux vaut être un bon artisan qu’un piètre ingénieur ! Qui n’a pas entendu son plombier, couvreur ou garagiste se plaindre de ne pas trouver de jeunes sérieux et fiables à embaucher même à un tarif tout à fait correct ? La condition essentielle est un travail permanent à la recherche de l’excellence, principalement conditionnée par la volonté d’apprendre, de bien faire et de toujours vouloir progresser. Il y a donc de la place pour tout le monde à condition d’être fiable et compétent, ce qui est facile quand on fait un métier qui nous plaît.
Alors cher ami, bon courage pour trouver ta voie, ou surtout celle que le Bon Dieu te réserve. Ne te limite pas aux professions intellectuelles et surtout, quel que soit ton domaine de prédilection, vise l’excellence. C’est à ce prix et à ce prix seulement que tu parviendras à t’épanouir, à gagner suffisamment pour pouvoir faire vivre ta famille et permettre à ta femme d’exercer elle aussi sa mission, sa belle mission de mère et d’éducatrice auprès de tes enfants au cœur d’un foyer rayonnant.
Charles