Nous avons traité partiellement de ce sujet dans plusieurs de nos articles précédents « les grands-parents confidents », « les grands parents éducateurs » et autres. Il nous paraît utile de regrouper en un seul article ce rôle d’attention particulier que les grands parents peuvent avoir auprès de leurs petits.
L’image des grands-parents accueillants, aimables, toujours souriants est bien ancrée dans notre imaginaire. Ils sont souvent vus comme un peu détachés, bénéficiant de l’éducation donnée par les parents pour accueillir « facilement » leurs petits-enfants. Cette image de bienveillance est certainement bonne mais insuffisante. Si l’implication des grands parents doit être bien différente de celle des parents, elle se doit néanmoins d’être réelle !
Nous avons retenu trois domaines principaux dans lesquels le rôle des grands parents est essentiel : l’éducation à la piété, l’affection et la transmission.
Dans la galopade de notre monde, les grands-parents sont encore ceux qui ont un peu de temps et nous pensons que, plutôt que de le consacrer à des voyages ou des distractions, c’est à leur famille qu’ils doivent principalement le réserver[1]. La retraite peut être pour eux, un temps privilégié pour la prière et la méditation. En plus de la préparation de leur éternité, ce recueillement, qui apportera de grandes grâces à leur famille aura le mérite de l’exemplarité. Chacun de leurs petits-enfants doit faire l’objet de prières quotidiennes et occasionnellement plus marquées dans les événements la vie de chacun : neuvaine avant la première communion, prières pour un examen, des soucis de santé ou pour obtenir une grâce particulière… Les enfants doivent savoir que leurs grands-parents prient spécialement pour eux. Le fait de les voir tout confier à Dieu sera plus efficace que de longs discours sur la piété.
Cette unité de prière est bien entendu la meilleure preuve d’affection que les grands-parents peuvent donner à leurs enfants. Elle doit être complétée par des marques d’affection montrant concrètement qu’on les aime. Enthousiasme dans l’accueil de leurs petits, petits cadeaux ou délicatesses pour la moindre occasion – en tentant de garder une certaine équité- « perte » de temps avec eux pour les écouter, faire des petits travaux avec eux –cuisine, jardinage, bricolage, jeux – gazouiller avec les plus petits, lire des histoires… ce temps passé ne sera pas perdu car il permettra au grands-parents de connaître individuellement leurs petits et aux petits-enfants de se sentir aimés. Bien entendu, cette attention ne devra pas être excessive, les petits-enfants devant apprendre à jouer seuls et entre cousins et les grands-parents ne devant pas être transformés en « esclaves ». Cette communication permettra aussi aux grands-parents de définir en permanence et dans un contexte détendu, les justes limites de l’éducation. Nous avons déjà parlé, dans un article précédent du rôle des grands-parents dans la transmission des valeurs de la famille. Il ne nous paraît pas inutile de revenir dessus. Loin de chercher à tout prix à être à la page pour être mieux compris, les grands-parents devront être les garants des usages et vertus de la famille. Par leur exemple constant, par leur souci de préserver les usages qui font la richesse de la famille, ils donneront aux petits le sentiment fort d’appartenir à une lignée qu’il aura du mal à trahir. Les enfants doivent avoir conscience de la richesse que constitue leur famille et de leur devoir de la conserver.
Le cadre privilégié dans lequel se déroulent les rencontres entre grands-parents et petits-enfants permet bien souvent de transmettre toutes ces valeurs dans une atmosphère de joie et d’affection.
La prière, le temps consacré aux enfants, le maintien des usages permettront sûrement aux enfants de s’épanouir dans une ambiance sereine et affectueuse. Les parents n’ont pas toujours le temps de « perdre du temps » pour leurs enfants. Peut-être les grands peuvent-ils combler partiellement ce vide.
Prions saint Joachin et sainte Anne, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements. Bon courage à tous !
Des grands-parents
[1] Ce qui n’interdit pas, bien sûr, de légitimes escapades !