Le bonheur
Tout être désire le bonheur. Si la plupart des gens ne le possèdent pas, c’est parce qu’ils veulent être heureux à leur façon et sans payer le prix exigé. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le bonheur commence dès que meurt le moi.
Le bonheur ne consiste pas à posséder des biens en abondance, ni à satisfaire certains désirs bien définis. Le bonheur repose sur deux choses : d’abord avoir un but contenu en Dieu qui, dans la vie, prime tout le reste, et, en second lieu écraser l’égoïsme.
Bénis sont ceux dont le trésor est Dieu, ceux qui désirent suivre Sa volonté dans tous leurs actes et qui Lui consacrent toutes leurs pensées. Dieu n’est pas difficile à trouver, mais pour le trouver, il faut mener la vie dure à notre égoïsme et à notre orgueil. Une fois que ceux-ci sont écrasés, nous recevons une récompense d’une indescriptible beauté.
Mgr Fulton Sheen – Pensées de chaque jour
La souffrance
Le secret pour arriver à souffrir vertueusement se trouve en grande partie dans l’oubli et l’abandon ; s’oublier soi-même, oublier sa douleur, s’abandonner à Dieu. L’être qui se replie sur ses souffrances et concentre sur elles toute son attention, se rend incapable de les supporter avec sérénité et courage. Jésus a dit : « A chaque jour suffit sa peine[1] ». Appliquons-nous donc à supporter en paix, jour par jour, moment par moment, les peines et les croix que Dieu place sur notre chemin, sans penser à hier, sans nous préoccuper de ce que nous aurons à souffrir demain. Même lorsque la souffrance est aigüe, ne l’exagérons pas, n’y attachons pas trop d’importance, ne nous laissons pas prendre par la tendance de caresser notre douleur ; nous arriverions à paralyser notre esprit de sacrifice, notre capacité d’acceptation et d’action, nous rendant quelquefois inutiles à nous-mêmes et aux autres.
Quand la douleur semble trop forte, il ne reste qu’une échappatoire : faire le saut dans les ténèbres, en s’abandonnant entre les mains de Dieu. Si nous nous tournons vers Dieu, nous ne serons jamais déçus. Il nous réconforte et nous donne la force de poursuivre notre route.
- Gabriel de Sainte Marie-Madeleine – Intimité divine
[1] Mt. , VI, 34
Le temps
Il n’y a rien de plus précieux que le temps, dit Saint Bernard, et ajoute-t-il, rien de moins estimé » Ah ! s’écrie-t-il encore, les jours de salut disparaissent les uns après les autres, et on n’y pense pas et personne ne réfléchit qu’il s’en vont pour ne plus revenir.
Quel usage faites-vous du temps ? Pourquoi remettre sans cesse au lendemain ce que vous pouvez faire aujourd’hui ? Pensez-y bien : le passé s’est évanoui et il ne vous appartient plus ; l’avenir ne se trouve pas encore en votre pouvoir ; seul le présent est à vous pour l’employer à faire le bien.
Saint Alphonse de Liguori – Les vérités éternelles