Chers amis,
Vertu morale surnaturelle mais aussi don du Saint-Esprit, la force est indispensable au catholique aujourd’hui autant qu’hier et peut-être même davantage. En effet, c’est la ruse du démon d’être parvenu à nous faire croire que nous sommes forts par la technique, les moyens de communication et d’information… tous ces procédés actuels qui nous donnent cette impression de tout connaître, de tout savoir et donc par là de posséder une certaine puissance : « Vous serez comme des dieux ! » N’est-ce pas ce qu’avait promis le serpent à Adam et Eve ?
Ce péché d’orgueil – toujours le même – ne nous atteint-il pas tous ?
Mais ne sommes-nous pas plutôt devenus immensément faibles ? Incapables de poser des actes de volonté, très influençables, laissant libre cours à nos émotions, impuissants à brider notre imagination, ignorants, sensuels et sentimentaux ?
N’est-ce pas la vertu de force qui seule pourra affermir notre âme, nous faire rechercher le bien, combattre le mal, lutter contre nos peurs, garder la tête froide en ces temps de panique générale et même au besoin voir venir la mort sans la craindre ?
De quelle vertu avons-nous besoin quand la tentation « de faire comme tout le monde » nous guette ?
Quand nous sommes lassés du combat et que nous aimerions relâcher un peu la tension ? Quand ce serait si facile de fermer les yeux sur tel ou tel acte et de « laisser faire » ?
N’est-ce pas elle qui nous donnera la générosité et la grandeur d’âme nécessaire pour nous dépasser toujours plus ? Par la crainte, ne veut-on pas paralyser nos efforts, et essayer de nous faire rentrer dans un moule uniforme ?
La force est là pour nous aider à surmonter les obstacles qui barrent notre chemin vers le ciel ; elle nous aide à supporter toutes les épreuves qui émaillent notre vie : maladies, épreuves multiples, humiliations… Elle nous donne aussi la capacité de fuir… car c’est parfois la seule solution pour ne pas tomber ! Elle est là aussi pour nous aider à entreprendre car il ne s’agit pas de rester cachés la tête sous l’aile en attendant que les moments difficiles passent. « Le royaume des cieux est emporté de force, et les violents s’en emparent1. »
Nous avons besoin de cette vertu qui modère en nous la peur, en même temps qu’elle tempère la confiance que nous serions portés à mettre en nous-mêmes. Elle nous soutient dans notre lutte contre le respect humain qui fait tant de ravages et essaie de nous mettre dans les filets des considérations mondaines et vaines.
Demandons chaque jour à Dieu qu’il répande cette vertu sur les hommes ! Que Notre-Seigneur qui le Vendredi Saint, plus que tout autre, fut le modèle des forts, nous nourrisse de son Eucharistie, pain des forts et que Notre-Dame, image parfaite de la femme forte au pied de la Croix, soit notre modèle.
Marie du Tertre
1 Evangile selon Saint Matthieu, chap.11- Verset12