Après avoir vu ce qu’il en est de la charpente, voyons les différents types de couverture.
Tout d’abord, il est essentiel de faire contrôler sa toiture (couverture) une fois par an, en ne laissant pas passer plus de deux ans, afin d’éviter les pénétrations d’eau. En effet, les tempêtes hivernales ou gros orages d’été avec violents coups de vents peuvent faire descendre les tuiles ou décrocher les ardoises. Ce suivi régulier évite donc les gros travaux de charpente.
Chaque région de France possède son type de couverture, là aussi en fonction de ce que le sol ou le sous-sol fournissait comme matériau. Il n’y avait que les demeures riches qui pouvaient se permettre des couvertures plus originales.
Couverture végétale : elle est très ancienne, puisque principalement utilisée dans toutes nos campagnes, d’où le terme de « chaumière ». Elle est composée soit de roseaux dans les régions de marais, soit de paille de seigle. C’est un isolant thermique de qualité et l’étanchéité se fait par l’épaisseur et le gonflement des pailles sous l’action de la pluie.
Pour le faîtage, une motte de gazon élevée du sol était placée à cheval pour tenir le tout…
La difficulté actuelle est de trouver les artisans qui savent travailler ces matériaux pour une belle restauration, mais cela en vaut la peine.
Couverture en tuiles plates : celle-ci se trouve principalement en région parisienne et dans le centre de la France. Dite aussi tuile bourguignonne, elle se pose sur un lattis au moyen d’un petit ergot situé dessous, et la pose se fait du bas vers le haut de la toiture. Il faut donc vérifier la présence de cet ergot et que la tuile ne soit pas poreuse quand il s’agit de tuiles de récupération.
Couverture de tuiles romaines : appelées aussi tuiles canal, elles sont légèrement en tronçon et se placent ainsi, pour former de véritables caniveaux, dans un sens ou dans l’autre. Pour les faire tenir, l’habitude a été prise, de plus en plus, d’en fixer une sur quatre. Lors de la restauration d’une toiture, il est possible sans dénaturer l’aspect ancien, de mettre des tuiles neuves au-dessous et de recouvrir le dessus avec les tuiles anciennes patinées et légèrement irrégulières si elles ont été faites autrefois à la main.
Souvent elles étaient moulées sur la cuisse, encore fraîche et cet aspect leur donne bien du charme.
Elles se posent sur des toitures de faible pente, comme cela se trouve dans tout le sud de la France.
Couverture en ardoises : la pose des ardoises se fait avec des crochets, maintenant inoxydables car la rouille les faisait vite casser, sur un lattis. Parfois les ardoises sont clouées, en tête puisque la pose se fait du bas vers le haut.
Comme pour la tuile plate, l’étanchéité de la toiture vient du recouvrement des ardoises.
Il est préférable que sur les arêtes, les ardoises soient coupées à joints vifs sans zinc par-dessus qui cache souvent une exécution malhabile.
Le sud de la Vienne, aux confins des régions à ardoise, tuiles plates et tuiles canal, offre certaines toitures anciennes très originales, mêlant ces trois types de couverture.
Dans certaines régions de montagne, ou dans le Nord Cotentin, les toitures sont en lauze, pierre particulièrement lourde qui nécessite une charpente en proportion, et donc des murs idoines…
Toits en coyau
Autrefois les tuyaux et gouttières n’existaient pas, et la toiture débordait pour éviter la chute d’eau juste en pied de mur. Certaines toitures, en coyau comme dans le Périgord, ou en Alsace en possèdent tant, créent une sorte de tremplin pour l’évacuation de l’eau un peu plus loin… Il est important aussi de tenir compte de la nature du sol ; en effet un sol argileux a besoin de ne pas être trop asséché pour éviter que le bâti ne bouge, il est donc préférable de laisser l’eau y tomber…
Jeanne de Thuringe