Occuper son esprit de ce qui porte la joie dans le cœur, ce n’est pas sans doute ce qui flatte la sensualité, la vanité ou l’ambition ; les réflexions sur ces objets ne pourraient qu’exciter des désirs et des désirs toujours inquiétants, tout au plus fournir des ressources à l’intrigue, et l’intrigue ne produit rien moins que la joie ; mais plutôt les craintes, les défiances et les troubles. Tout ce qui flatte les passions vous dégrade ; votre âme, naturellement droite et née avec les sentiments de sa dignité, ne peut jamais trouver sa véritable joie dans ce qui fait sa honte. (…)
Non, une âme tiède et lâche ne possèdera jamais cette joie qui est une manne cachée, réservée à ceux qui ont dompté les passions et surmonté la mollesse. (…)
Comment sans cet amour de Dieu, pourrait-on goûter quelque joie ? Joie superficielle, joie momentanée, joie perfide, qui, en nous mettant dans une espèce d’ivresse, nous fait courir en riant vers l’abîme où nous allons nous précipiter. Le cœur de ceux qui cherchent véritablement le Seigneur, sera toujours dans la joie ; et un cœur parfait possèdera toujours devant lui la joie parfaite.
Père de Lombez – Traité de la joie