Oups ! la retraite !
Il y a mille et une manières d’aborder la retraite… Pour certains ce « retrait » de la vie professionnelle constituera une libération leur permettant de se consacrer – enfin ! – à leur passion, pour d’autres, ce sera le grand saut dans le vide, la crainte de l’ennui, la vie en permanence à deux, la déprime, pour d’autres enfin, la possibilité de bénéficier d’un repos « bien mérité ! ».
Qu’en penser ?
Nous ne donnerons pas de recettes ! Chacun a son tempérament, sa santé, sa vie familiale, ses conditions de vie et les situations sont difficilement comparables. Nous nous bornerons donc à énoncer quelques principes de bon sens qu’il nous paraît utile de rappeler. La retraite ne constitue pas la fin de la vie active mais le début d’une nouvelle vie de dévouement, d’engagement et de vie intérieure.
La retraite n’a plus la même signification qu’hier. Autrefois, elle arrivait tard, à un moment où la santé du retraité déclinant, il lui était bien souvent nécessaire de se reposer… Aujourd’hui, à 65 ans, on est encore jeune et on a encore un rôle à jouer dans sa famille et dans son milieu social.
De fait, dans leur famille, les jeunes ou moins jeunes retraités sont souvent, jusqu’à ce que la mort les sépare, le point de stabilité sur lequel les générations suivantes peuvent s’appuyer. Nos jeunes ménages vivent dans un monde « déconstruit », galopent, manquent de recul pour comprendre ce qui se passe et comment ils doivent vivre… Ayons le souci de leur montrer ce qu’est un ménage, un vieux ménage. « L’exemple n’est pas la meilleure des pédagogies, c’est la seule » disait le général de Maud’huy1. Nos « vieux » ménages doivent pouvoir leur montrer un modèle leur donnant envie de continuer à bâtir leur famille.
Alors comment faire ?
D’abord, considérer que, à 65 ans2, le temps n’est pas encore venu de se retirer. Il nous reste encore une bonne décennie d’énergie pendant laquelle nous pourrons agir de manière active sur notre famille et notre environnement. Pas d’égoïsme à deux, l’heure du repos n’est pas encore venue !
Dans la famille, donnons toujours l’exemple d’un ménage uni, pieux, actif, tourné vers les autres, prêt à rendre service à l’un ou l’autre pour une naissance, une conduite scolaire, un travail de couture, un coup de fil, une lettre, un déjeuner du dimanche, l’accueil des familles pour les vacances… Nous avons plus de temps, utilisons-le ! Il est même probable que cette résolution nous aidera à trouver ce nouvel équilibre que nécessite la retraite ! Nous connaissons quelques ménages – peu nombreux heureusement – pour lesquels la retraite a constitué une étape douloureuse, dans laquelle il a fallu se réhabituer l’un à l’autre. Quel dommage ! Il s’agissait peut-être de personnes ayant cru trop tôt que le temps du repos et du confort à deux était arrivé !
Il en va de même pour la vie sociale. Nos paroisses, nos conseils municipaux (si nous habitons à la campagne), nos associations, manquent de volontaires dévoués. Nous avons moyen d’y agir pour le bien commun, de mener une action politique au sens propre, de nature à élever notre société. Prenons des responsabilités ! Nous avons certainement une expérience utile à faire fructifier ! Faisons notre devoir et donnons aux générations suivantes l’exemple de l’engagement. Nous y trouverons certainement des ennuis… mais aussi la joie du devoir accompli et, par l’exemple donné, nous continuerons à conduire nos enfants et petits-enfants vers le bien.
Même s’il n’est pas encore temps de se retirer complètement, profitons bien entendu du temps libre supplémentaire dont nous bénéficions pour approfondir notre vie spirituelle. La fin du travail professionnel nous donne certainement le temps de commencer la journée par une méditation, de faire une retraite ! Si nous avons la chance d’habiter près d’une paroisse, nous aurons peut-être le loisir d’aller à la messe en semaine ! Le choix du lieu de repli doit, si possible, tenir compte de ces facteurs. Nous-mêmes et toute notre famille en bénéficieront…
Des grands-parents
1 Général commandant une armée pendant la guerre de 1914, 1er commissaire national des scouts de France.
2 Nous avons pris l’âge moyen de départ à la retraite.