Je ne résiste pas à vous faire connaître ce texte, extrait du Dossier Spirituel du Pèlerinage de Pentecôte 2022. Puisse-t-il vous enthousiasmer, même si vous avez 3 ou 4 fois l’âge d’être un « héros » !
Un homme réalise dans sa vie ses rêves de dix-sept ans. Et dans certaines circonstances, ce sont les jeunes qui réalisent les plus grandes choses. Dix-sept ans, c’est l’âge héroïque. C’est l’âge de la vocation ; c’est-à-dire de l’appel de Dieu et de la réponse de l’homme. C’est l’âge où l’homme mesure le monde, prend lui-même sa mesure d’homme, par les options les plus considérables de toute sa vie. À dix-sept ans, le jeune Clovis rêve d’un grand royaume et à dix-neuf, bousculant le Roi des Romains, fondera l’unité française. À dix-sept ans, Jeanne voit l’agonie du royaume et à dix-neuf mourra, l’ayant sauvé. À dix-sept ans, Montalembert pleure d’envie en voyant William Pitt Premier ministre à vingt-quatre ans, mais lui, à dix-neuf ans, reconquerra les premières libertés de l’Église de France, réapprendra à son siècle l’audace et l’honneur, tandis qu’à dix-neuf ans Ozanam lui réapprenait la charité !
Résistons à cet esprit de vieillard qui pèse sur notre temps et sur notre pays, consistant à ne prêter intelligence qu’aux plus de 50 ans. C’est 30 de trop ! Nous devons transformer les mœurs des jeunes, remplacer un christianisme mondain, c’est-à-dire incomplet, par un christianisme loyal, une religion de jeunes qui vont jusqu’au bout.
S’il y a mille jeunes fils de France capables de comprendre ce langage, capables de faire à 17 ans le serment de ne pas vieillir avant d’avoir reconquis la France sur les barbares pour la rendre au Christ, alors nous sommes sauvés. Je fais appel à ceux-là.
- Doncœur, in Paul Doncœur aumônier militaire, P. Mayoux, p. 164-165
« La jeunesse seule, l’enfance, a cet élan, cette légère et allègre abnégation, ce débordement de vie qui fait reculer la mort. » (G. Hanoteaux)
Voilà qui est pour vous couvrir de honte si, ayant vos dix-sept ans comme Jeanne d’Arc, vous vous contentez des inerties et des calculs des cœurs vieillis.
Jeanne appartient aux jeunes. Antoine de Chabannes a 18 ans (il a fait ses premières armes à 13) ; son page, Louis de Coutes, a 15 ans ; Guy de Laval, qui sera fait comte à Reims, a 20 ans, son frère André 18 – à 12 ans il avait été fait chevalier sur le champ de bataille de la Gravelle ! – le duc René 20 ans ; le duc d’Alençon, 23 ; Dunois, 26 ; Charles VII lui-même n’a pas 27 ans.
- Doncœur, La chevauchée de Jeanne d’Arc, p. 9-10