Femmes admirables d’esprit, de charme, de grâce, de mille talents, mais dont l’impudeur -inconsciente souvent, admettons-le – trouble ou consterne. Trouble ? Quand elles sont jolies. Consterne ? Quand elles ne le sont pas. Alors qu’il suffirait d’une élémentaire décence pour faire de leur présence, de leur entretien une joie aussi douce pour le cœur qu’enrichissante pour l’âme et pour l’esprit. (…)
Quelle peut-être, quelle doit être, en effet, la fin (et donc la plénitude de la beauté) d’un vêtement ? Elle est de VÊTIR le corps humain HARMONIEUSEMENT !
VÊTIR ! Donc voiler. Mais sans escamoter (…), s’attachant à faire en sorte que l’ensemble soit agréable, harmonieux. VÊTIR ! Donc voiler ce qui risque d’affoler une concupiscence toujours prompte à se manifester. VÊTIR… à cause de ce que nous savons du péché originel et des ravages de l’impudeur. Vêtir ! Mais sans escamoter. HARMONIEUSEMENT ! Par amour du beau. D’autant plus que nous n’avons pas tous des corps d’Adonis ou de Vénus. Charité donc de certaines modes !
(…) La solution ne peut être que dans une « esthétique de plis » ; entendez : une esthétique de vêtements, disposés, drapés, coupés de telle sorte qu’ils soient harmonieux (…). Mais la beauté de l’être humain ne tient pas à la seule harmonie, à la seule élégance. Noblesse du maintien, dignité des attitudes, légèreté de la démarche, grâce des gestes, délicatesse de la tenue, charmes de la politesse ; autant de formes de cette beauté de « tous les mouvements extérieurs » évoqués par saint Thomas.
Jean Ousset, A la découverte du beau