« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, » et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?
La maman pourra lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.
Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !
Après la contemplation du Notre Père et de la Salutation angélique, nous vous proposons celle du Chemin de Croix. En effet, sa méditation, source de nombreuses grâces, est un exercice souvent négligé hors du temps du Carême, elle est pourtant source de nombreuses grâces. Une illustration facilitera le recueillement des plus jeunes.
A vos pieds, ô mon Dieu, je viens me jeter, pauvre enfant que je suis, et je vous offre ma misère et mon amour bien imparfait. Je veux, à ma place et avec votre grâce, vous rendre gloire et avancer sur le chemin du Ciel par la méditation de votre chemin de Croix.
Cinquième station : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
Composition de lieu
Les soldats sont inquiets : Jésus ne parviendra pas vivant sur la colline du Golgotha, car il est bien trop affaibli. Ils avisent dans la foule un homme qui passe, indifférent peut-être au drame qui se joue en ce moment. C’est Simon, qui rentre des champs avec ses fils après une dure matinée de labeur, et qui aspire à un peu de repos. Le voilà réquisitionné pour porter la croix avec le condamné.
Corps de la méditation
« Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et me suive. » Matthieu, XVI,24
Simon de Cyrène n’a pas vraiment envie de porter cette croix, pour de nombreuses et bonnes raisons ! Il est fourbu de sa matinée de travail, son épouse l’attend et le repas sera froid, il ne connaît pas ce Jésus qu’il faut aider, et de plus, c’est un travail humiliant de porter la croix avec un condamné à mort ! Et combien d’autres raisons encore aurait-il pu invoquer pour esquiver cette charge ?
Mais il n’a pas le choix, alors il s’approche de Notre-Seigneur, et à la vue de cet homme exsangue, dont le regard est si rempli de bonté et de reconnaissance, il oublie sa peine et soulève la croix à pleines mains. Maintenant qu’il la porte, il constate la plaie béante de l’épaule de Jésus déchiquetée par le bois, il s’aperçoit avec effroi de la taille des épines qui couvrent sa tête ; à travers la tunique et sur les jambes, il devine la flagellation horrible. Et par-dessus tout, il entend la foule qui vocifère et qui insulte cet homme, comme jamais il n’a entendu faire jusqu’ici.
Et voilà que la croix se fait moins lourde, à la contemplation de la Passion de Jésus. Simon oublie ses propres peines pour ne penser qu’à Notre-Seigneur, et voilà que la grâce passe. « Prenez sur vous mon joug et recevez mes leçons… car mon joug est doux et mon fardeau léger… » Matth XI 29
Simon, c’est moi qui passe bien souvent à côté de Notre-Seigneur sans y prêter attention, car je suis bien trop occupé à jouer, travailler, ou peut-être paresser ! Et voilà que la croix me tombe dessus, si je puis parler ainsi, par une maladie, une contrariété, la perte d’un être que j’aimais tant… Et j’ai deux possibilités : celle de grogner et de me décourager, de me plaindre et de chercher par tous les moyens à l’éviter, ou bien d’imiter Simon de Cyrène en prenant avec courage d’abord, avec amour c’est encore mieux, cette croix que je ne serai jamais seul à porter, puisque Notre-Seigneur me demande seulement mon aide. Sans sa grâce, je ne pourrais jamais supporter même les plus infimes peines de la vie. « Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi » disait saint Augustin.
Colloque
Ô mon Jésus, vous portez sur vous la peine du monde entier, et vous me demandez un peu d’aide, sur une courte portion de votre douloureux chemin de Croix. C’est ainsi que vous voulez m’associer à mon propre salut, et que vous voulez me faire monter jusqu’à vous ! Sainte Vierge, notre maman, vous êtes tout près, et vous restez près de nous tout le temps de l’épreuve, et je vous en remercie. Alors je veux, de tout mon cœur et toute ma volonté, accepter dès à présent toutes les croix, grandes ou petites, que vous me demanderez de porter à votre suite, avec amour et générosité. Mon Saint Ange, rappelez-moi dans ces moments difficiles de lever les yeux vers Notre-Seigneur, qui porte devant moi, et avant moi, cette croix qui me paraît parfois insurmontable. Mais portant la croix, je suis sûr de ne pas perdre Notre-Seigneur, et de marcher ainsi vers le Ciel. Alors Fiat !
Germaine Thionville