L’attente d’un enfant serait le temps, j’ose le dire, d’une mortification discrète, spirituelle, sinon corporelle et à tout le moins de la sobriété la plus exacte, de la tempérance sous toutes ses formes. Ce serait aussi le temps des pensées sérieuses, des actions de grâce fidèles, des saints désirs, des prières assidues, des offrandes généreuses, des confessions bien faites, des communions fréquentes et ferventes. Il faudrait que la jeune mère tînt son âme comme baignée en Dieu dont elle contient, dont elle nourrit déjà l’ouvrage, l’image, le bien, l’enfant. Il faudrait qu’elle ne fût à son fruit qu’un temple, un sanctuaire, un autel et comme un tabernacle. Qu’elle vécût de lumière et de grâce, d’humilité, de pureté, de charité. Qu’elle s’ouvrît tout entière au Saint-Esprit et l’aspirât sans cesse de toutes ses forces. Je me demande s’il est possible d’exagérer la grandeur et l’étendue des intérêts que Dieu vous met là dans les mains, intérêts de vos enfants, intérêts de votre famille, intérêts de la patrie terrestre et de la société, intérêts de l’Église sur la terre et dans le ciel.
Mgr Charles Gay – Conférences aux mères chrétiennes