Si vous abandonnez par le plus sévère châtiment, les coupables à leur propre esprit, je tremble, Ô mon Dieu, que les maux de votre Eglise, déjà si grands, ne soient encore qu’à leur commencement. C’est pour prévenir, Seigneur, de si grands effets de votre colère que je viens mettre sous vos yeux tous ceux qui vous ont outragés. On amenait aux pieds du Sauveur des malades qui n’y venaient pas d’eux-mêmes, et dans son infinie bonté, Il les guérissait… Vous êtes encore, et vous serez toujours notre Sauveur. Votre bonté n’est point altérée. Je vous présente donc les malades qui méconnaissent leur état et ignorent ce que vous m’inspirez. En leur nom, je vous demande pardon des crimes de la France, j’en fais l’aveu authentique. Je déplore surtout ces horribles sacrilèges qui ont outragé votre divinité et votre sainte humanité à la face du ciel et de la terre. En leur nom, je m’écrie : nous avons péché contre le ciel et contre vous, nous ne sommes plus dignes d’être appelés vos enfants. Que l’aveu et le repentir des plus criminelles offenses vous engagent à laisser tomber quelques gouttes de votre sang précieux sur les coupables. Qu’il arrose désormais la France pour la laver et la purifier. Qu’il y fasse germer la foi, l’obéissance à vos lois Saintes, et surtout l’amour de Jésus-Christ, que j’implore avec ardeur dans son auguste et très saint sacrement. Ô amour, puissant amour, cette France infortunée vous demande par ma bouche la grâce de sa conversion, le pardon de ses forfaits et le secours de son infinie miséricorde. Ne soyez pas sourd à mes prières, Dieu, trois fois saint et mille fois bon ; nous vous en supplions au nom et par les mérites de Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.
Louise-Adelaïde de Bourbon Condé +1824