Jour après jour, ta vie s’écoule, monotone, cachée, sans action de grande envergure, la routine s’installe et tu as toujours la tentation de t’y soustraire, sous mille prétextes.
Pourtant, que de richesses dans ces petits moments besogneux sans éclat, qui, accomplis généreusement avec amour, consolent le Cœur divin et élèvent l’âme. Que de bien, dans la communion des saints, tu peux faire par cette offrande cachée, qui t’
Apprend à aimer ton devoir d’état.
Il est nécessaire de l’organiser pour bien le faire sans maugréer. Ton emploi du temps prévoit dans l’ordre, chaque tâche, et doit commencer par un moment de prière, même courte, pour mettre ta journée sous le regard divin, lui donnant ainsi toute sa valeur.
N’oublie pas aussi que nous sommes de pauvres êtres ayant besoin de détentes. Choisis-les en fonction de tes goûts et donne leur la place nécessaire pour œuvrer ensuite sans tension, ainsi tu
Apprends à aimer ton devoir d’état.
Que ta place dans le monde soit simple ou plus prestigieuse, là où Dieu t’a voulue avec tes responsabilités, tout est fait d’abord de petits riens qui s’enchaînent et souvent t’enchaînent.
Dans l’exercice du devoir d’état, la vraie charité veut que notre prochain soit le plus proche par le sang, ou la proximité.
Soudain, c’est un enfant malade, un parent à soulager, un dossier urgent à régler qui se met en travers de ce que tu avais prévu.
Il faut alors renoncer avec le sourire, en voyant la main divine qui t’
Apprend à aimer ton devoir d’état.
Celui-ci se conjugue avec celui de nos parents, de notre mari, de nos collègues de travail ou de ceux avec qui nous servons en association, ou par dévouement. Bien souvent, à notre insu, nous y mettons trop de nous-mêmes et une secrète complaisance se glisse dans nos meilleures intentions. Te voilà alors contrariée car même le bien que tu avais projeté, ne peut se faire.
Vois-y la main de Dieu qui purifie ton intention, et t’
Apprend à aimer accomplir ton devoir d’état.
Enfin, ne te laisse pas prendre au piège de le détourner au profit d’œuvres, apparemment plus nobles, même spirituelles. Une prière trop longue ou un service extérieur pouvant attendre, n’ont jamais tenu une maison, écouté un enfant et donc sanctifié une mère de famille.
Ce renoncement fréquent à ce qui nous attire, cette pénitence, est, selon le mot de saint François de Sales, le seul humus sur lequel grandira ta fleur, dont tu verras les fruits dans l’Eternité.
« Fleuris là où Dieu t’a plantée. »
Jeanne de Thuringe