Actualités culturelles

  • Cîteaux (Côte-d’Or, France)

Fondée en 1098 par Robert de Molesmes, l’abbaye de Cîteaux connaît des débuts difficiles, ayant au départ très peu de recrues. C’est l’arrivée, en 1113, du jeune Bernard de Fontaine, futur Bernard de Clairvaux, accompagné d’une trentaine d’autres recrues, qui permet de mettre en valeur le tout nouvel ordre cistercien. C’est à la fin du XVIIe siècle qu’est construit le définitoire, destiné à accueillir le chapitre général réunissant une fois par an les abbés de tous les monastères cisterciens d’Europe. Il s’agit donc d’un lieu de gouvernement essentiel pour l’ordre qui y prenait ses principales décisions. Fragilisé par un incendie au XIXe siècle et aujourd’hui désaffecté, le bâtiment de 80 mètres de long menace ruine ; cette situation a poussé les moines actuels à lancer une campagne de restauration qui devrait s’achever en 2032. Les aides ne manquent pas pour ce projet d’une ampleur considérable : ancien cellier de l’abbaye de Cîteaux, le château du Clos de Vougeot a organisé une vente aux enchères unique de ses vins bourguignons pour venir en aide aux religieux. Les moines eux-mêmes ont réalisé une vente de fromages en ligne au profit de la restauration de leur définitoire : fabriqué a partir du lait des 70 vaches montbéliardes de l’abbaye, le « Cîteaux » pourrait se comparer a un petit reblochon.

Grâce à ces aides ainsi qu’à celles de l’Etat, de la région et du département, la première pierre a pu être posée le 21 mars dernier, pour la plus grande joie de tous. L’objectif est d’installer dans le définitoire rénové un centre d’études et de recherches sur les cisterciens ainsi que le centre européen pour le rayonnement de la culture cistercienne ; des expositions temporaires et permanentes investiront également les lieux. Jusqu’à la fin de l’année, chacun peut encore participer à la souscription publique lancée par la Fondation du patrimoine en soutien à cette restauration majeure. 

 

  • Danemark
    Publié le 3 mars 2025 dans le Oxford Journalnof Archeology, un article de l’archéologue danoise Cecilie Brons vient révolutionner notre connaissance des marbres antiques : en effet, au cours d’une étude qu’elle effectuait sur la polychromie des sculptures antiques, la chercheuse a mis au jour des textes révélant l’usage de parfums pour enduire certaines œuvres. Il s’agit là d’un élément de « décoration » olfactif qui consistait à enduire les statues cultuelles (et plus rarement des représentations d’empereurs ou d’impératrices) d’huiles végétales parfumées (le plus souvent à la rose) : ce traitement rituel permettait de donner encore davantage aux œuvres l’apparence d’un dieu ou d’une déesse. Certains les ornaient également de couronnes de fleurs fraîches. A l’expérience visuelle de la sculpture s’ajoutait donc une expérience olfactive que l’on imagine difficilement de nos jours. Un élément inconnu de ce que l’on pourrait appeler « l’histoire olfactive » qui donne une meilleure connaissance de l’usage des parfums dans l’Antiquité !

 

  • Fontevraud (Maine-et-Loire)

Inauguré en 2019, le projet « A toutes volées » prévoyait de reconstituer la sonnerie du beffroi de l’abbaye royale de Fontevraud. En effet, fondues en 1792 en vue d’être transformées en monnaie, les six cloches de l’abbaye n’avaient jamais été rétablies et l’abbaye s’était tue pour plus de deux siècles. Cette situation est désormais révolue : après Aliénor, Richard, Pétronille, Gabrielle et Julie, une dernière cloche (le bourdon), nommée Richard, a enfin retrouvé sa place le 7 avril dernier. Haute de deux mètres et pesant 4,5 tonnes, elle constitue la plus grande et la plus lourde cloche de l’ensemble. Portant le nom de Robert d’Arbrissel, fondateur de l’abbaye royale de Fontevraud, le bourdon sonne un SOL 2. Fondues par la fonderie Cornille-Havard de Villedieu-les-Poêles, les cloches rendent chacune hommage à une figure illustre de l’abbaye. Constituée d’une structure en bois du XIIIe siècle, la chambre des cloches est malheureusement trop fragile pour accueillir le nouvel ensemble : les six petites nouvelles sont donc réparties dans les jardins de l’abbaye.

 

  • Jérusalem (Israël)

Suite à un accord entre les trois confessions gardiennes de la basilique du Saint-Sépulcre, des travaux de restauration ont enfin pu être entrepris depuis 2022 en vue de rénover le dallage du lieu, de résoudre les problèmes d’humidité et de refaire le système électrique. Cette campagne de travaux est bien évidemment accompagnée de fouilles archéologiques dont les résultats sont loin d’être décevants. En effet, les archéologues de l’Université Sapienza de Rome, chargés du chantier, ont récemment découvert les traces d’un jardin sous le sol de la basilique : les analyses archéobotaniques et polliniques ont révélé la présence d’oliviers et de vignes datant d’environ 2000 ans, probablement de la période préchrétienne. Or, l’Evangile le précise bien, Jésus a été crucifié et inhumé dans un jardin : « A l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. A cause de la préparation de la Pâque juive, et comme le tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. » (Jean, 19, 41-42). Des recherches antérieures avaient déjà révélé que la zone où a été construite la basilique se trouvait en dehors des murs de la ville à l’époque de Jésus, et qu’on y trouvait par endroits d’anciennes carrières dans lesquelles auraient pu être creusés des tombeaux.