Dans ses membres, qui sont humains, l’Église s’est souvent montrée fragile et vulnérable. Mais, toujours, elle manifesta la force divine qui l’habite et lui donna de résister aux assauts les plus terribles, de conquérir des continents entiers, d’enfanter des héros et des saints.
Jusqu’à la fin des temps, l’Eglise de la terre sera en guerre, sans cesse assaillie, toujours sur le qui-vive pour défendre l’honneur de Dieu, la vérité et les âmes. Il est bien juste qu’elle soit appelée l’Eglise militante. Cependant, en comparaison des combats de la terre, ceux de la sainte Eglise ont une particularité : ils sont gagnés d’avance.
La Résurrection de Notre-Seigneur fut bien le point de départ d’une croisade glorieuse. Or, précisément, la crise la plus terrible que l’Eglise eut à subir ne fut-elle pas celle du Vendredi Saint ? Y eut-il jamais un jour plus dramatique que celui où Dieu lui-même fut condamné à mort par ses pauvres créatures ? Y eut-il une heure plus tragique pour la vérité et pour le bien que celle de la nuit du Golgotha ? Néanmoins, de ce combat, le Christ et son Eglise sortirent victorieux. L’Eglise a déjà vécu et surmonté la plus terrible de ses tempêtes. Depuis lors, Jésus-Christ allait prolonger ses conquêtes sur le péché et sur le diable par le ministère de son Epouse. L’histoire de l’Eglise ne serait désormais que le rayonnement dans le temps du triomphe de Pâques.
Fort de cette certitude, le chrétien se bat avec ardeur, certes, mais avec une mentalité de vainqueur, avec la sérénité de celui qui sait la victoire assurée.
- J-D Fabre