L’enseignement de la foi est, en quelque sorte, construit sur quatre piliers. Les piliers sont ce qui soutient l’édifice. Il serait donc dangereux de les supprimer tous, ou même un seul. Ces piliers nous indiquent ce que nous devons croire et faire pour vivre en enfants de Dieu.
Nous pouvons résumer ainsi cet enseignement :
Ce qu’il faut croire : le Credo
Ce qu’il faut faire : les Commandements
Les secours que Dieu nous donne par sa Grâce pour y parvenir : les Sacrements
Ce que nous pouvons espérer de Dieu et Lui demander (la prière) : le Notre Père.
C’est par amour que Dieu nous a créés et qu’Il a fait de nous ses enfants. En retour, Il attend que, librement, nous l’aimions. Or, pour l’aimer, il faut faire sa volonté, c’est-à-dire obéir à ses Commandements. Nous pouvons en toute confiance nous soumettre à sa volonté, car nous savons qu’Il nous aime comme un Père et veut toujours notre bien. « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. » (Jn 14, 15).
Qu’est-ce que les commandements ?
Après le péché d’Adam et Eve qui ont désobéi à Dieu, la plupart des hommes se sont éloignés toujours davantage de Dieu qui, les voyant devenir de plus en plus mauvais, décida de former son peuple. Le peuple de Dieu, c’est toute l’histoire d’Abraham, Isaac, Jacob et ses douze fils, puis la vie en Égypte, et la sortie d’Égypte avec Moïse.
Trois mois après le départ d’Égypte, le peuple juif se trouvait à camper au pied du mont Sinaï. Moïse, appelé par Dieu, était monté prier tout en haut. Les Hébreux ont vu la montagne s’embraser et, au milieu des éclairs et du tonnerre, Dieu a donné à Moïse ses Commandements sur deux tables de pierre. Ces Commandements s’appellent le DECALOGUE, c’est-à-dire « les dix paroles » : les dix Commandements.
Ce sont les directives données par Dieu pour régler notre vie, car, étant notre Créateur, Il sait mieux que nous ce qui est bon ou mauvais pour nous ; c’est le « mode d’emploi », les règles à suivre pour gagner le bonheur du Ciel :
1-Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout.
2-Tu ne prononceras le nom de Dieu qu’avec respect.
3-Tu sanctifieras le jour du Seigneur.
4-Tu honoreras ton père et ta mère afin de vivre longuement.
5-Tu ne tueras pas.
6-Tu ne feras pas d’impureté.
7-Tu ne voleras pas.
8-Tu ne mentiras pas.
9-Tu n’auras pas de désir impur volontaire.
10-Tu ne désireras pas injustement le bien d’autrui.
Parmi les dix, les trois premiers concernent notre relation à Dieu, les sept autres nos relations avec notre prochain. Le quatrième commandement ouvre la seconde table de la Loi, et indique l’ordre de la charité : après Dieu, viennent les parents, puis le prochain.
Honore ton père et ta mère
Dieu a voulu qu’après Lui, nous honorions nos parents à qui nous devons la vie et qui nous ont transmis la connaissance de Dieu. Faire vivre les Commandements aux tout-petits, cela commence par les bonnes habitudes de comportement. Prises de bonne heure, ces habitudes seront ancrées dans l’âme et dureront toute la vie. « Instruis l’enfant de la voie à suivre : devenu vieux, il ne s’en détournera pas. » (Pr22, 6)
Dans la mesure où les enfants, tout petits, auront assimilé ces habitudes dans leur vie quotidienne, ils comprendront d’autant mieux plus tard l’enseignement des commandements qu’ils recevront ensuite, parce qu’ils l’auront d’abord vécu de l’intérieur. Le meilleur enseignement du quatrième Commandement est l’apprentissage de l’obéissance et du respect à ses parents. Pourquoi ? Parce que les parents représentent près de lui l’autorité de Dieu.
Normalement, chez les petits, ces deux notions ne posent pas trop de problèmes, mais si l’on n’a pas eu ces exigences très tôt pour lui, ce sera difficile plus tard, même avant l’adolescence.
L’obéissance
Renoncer à notre volonté propre va directement à l’encontre de nos mauvaises tendances, séquelles du péché originel, lui-même faute d’orgueil et de désobéissance. C’est ce qui explique la forte réticence que nous éprouvons toujours, malgré la purification du baptême, à nous soumettre à la volonté d’un autre. Ainsi l’obéissance est signe d’humilité, et la désobéissance signe d’orgueil.
Elle est le premier des renoncements, le sacrifice de notre volonté propre, autant pour les grands que pour les petits ; ne nous étonnons donc pas des oppositions rencontrées avec nos enfants, et si on ne sait pas se faire obéir d’un tout petit, soyons sûrs qu’il n’obéira pas mieux plus tard. L’obéissance a pour but le véritable bien de l’enfant, elle est en effet pour lui l’occasion d’exercer sa volonté, et c’est ce qui, peu à peu, le rendra libre, agissant dans la confiance qui, seule, peut faire admettre à l’enfant que cette exigence est faite pour son bien, au lieu de la considérer comme une brimade ; c’est par cette confiance que l’on obtiendra de l’enfant une obéissance sereine qui suppose qu’il se sente aimé.
Le respect
Cela consiste à reconnaître la valeur de la personne à qui l’on s’adresse, et à le lui exprimer extérieurement par les paroles, les attitudes ou les gestes correspondant à ce sentiment intérieur. Exiger le respect de la part d’un enfant est le signe de l’autorité que nous tenons de Dieu auprès de lui, pour le conduire jusqu’à Lui.
Mais le respect n’est pas à sens unique, et ce sera beaucoup plus facile d’obtenir le respect de nos enfants si eux-mêmes sentent l’estime que nous leur portons, ce qui génère à la maison une ambiance tout à fait favorable à l’harmonie d’une famille.
Il ne faut jamais laisser passer une insolence, un geste agressif, un haussement d’épaule, des yeux levés au ciel avec un soupir, un ton de voix revendicatif, mais tout de suite réagir : rectifier et demander des excuses.
Savoir se faire respecter fait partie de notre devoir de parents, et de tout éducateur. C’est imposer aux enfants des limites à ne pas dépasser, et les sécuriser. « L’autorité ne s’exerce pas pour la satisfaction de celui qui commande, mais pour le bien de celui qui est commandé. » (Abbé Jean Viollet, Traité d’éducation à l’usage des parents.)
Lorsque nous expliquons les Commandements, il est indispensable de donner quelques exemples concrets pour bien faire comprendre aux enfants leur valeur et leur nécessité, et de leur rappeler qu’ils nous ont été donnés par Dieu pour notre bien.
Il n’y a que Dieu qui puisse nous donner ces règles et nous imposer des devoirs. Lui seul est le Maître, Lui seul peut récompenser ou punir suivant les mérites de chacun.
Nous pourrons faire une comparaison avec le code de la route, une règle du jeu, un mode d’emploi…Si on ne respecte pas les règles indiquées, que va- t-il se passer ?
La vie surnaturelle n’échappe pas à cette loi générale, elle a à suivre le « code de la route » pour le Ciel, ou encore le « mode d’emploi » des créatures. Ces règles divines, ce sont les dix commandements.
Sophie de Lédinghen