Cantilène

Jacques Douai (1920, Douai – 2004, Paris)

Pour la Toussaint et le 2 novembre

  1. Si la vie frappe à ta porte,
    garde-toi de lui ouvrir ;
    elle semble joies offrir,
    Ce sont peines qu’elle apporte.
    Mais qui sait, peut-être,
    dois-tu choisir
    de la subir, comme tout être.
    Est-ce vivre, que fermer
    à tous les vents sa demeure ?
    Semblables toutes les heures,
    sauras-tu bien les aimer ?

 

  1. Si l’amour frappe à ta porte,
    vite ferme ta maison,
    le suivent la déraison
    et chagrins de toutes sortes.
    Mais qui sait, peut-être,
    sans le choisir,
    vas-tu souffrir, comme tout être ?
    L’amour par toute fissure,
    pénètre comme fumée ;
    Rien ne sert de t’enfermer
    contre ton cœur qui t’assure.
  2. Si la mort frappe à ta porte,
    ne tarde pas, ouvre-lui ;
    Hier, demain comme aujourd’hui,
    toujours elle est la plus forte.
    La pointe peut-être,
    tu dois subir,
    tu dois souffrir, comme tout être.
    En vois-tu toute belle
    puisqu’un jour tu dois mourir ;
    aime et vis sachant souffrir,
    Sera ta mort peu cruelle.