« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, » et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?
La maman pourra lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.
Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !
Après la contemplation du Notre Père et de la Salutation angélique, nous vous proposons celle du Chemin de Croix. En effet, sa méditation, source de nombreuses grâces, est un exercice souvent négligé hors du temps du Carême, elle est pourtant source de nombreuses grâces. Une illustration facilitera le recueillement des plus jeunes.
Mon Dieu je crois, j’adore, j’espère, et je vous aime. Et c’est pour mieux vous adorer, mieux vous aimer, pour approfondir ma foi et ma charité que je veux passer ce moment auprès de vous. Et quel meilleur enseignement que la Sainte Passion de mon Sauveur pour faire jaillir en moi tout l’élan d’amour qui me mènera vers vous !
Neuvième station : Jésus tombe pour la troisième fois
Composition de lieu
La côte du Golgotha est bien rude, mais Notre-Seigneur est presque au bout du chemin qui le mène au calvaire. Hélas ! Une nouvelle chute le terrasse, et le voilà à nouveau gisant sur le sol, à bout de forces. La souffrance physique ajoutée à la douleur qui étreint son cœur paraissent avoir raison de Lui. Il se relève cependant pour achever sa montée au Calvaire.
Corps de la méditation
Quel exemple me donne ici mon doux Sauveur ? Cette troisième chute semble me dire : ne te décourage jamais, persévère dans tes efforts, quoi qu’il en coûte ! Et persévère jusqu’au bout, car c’est par la Croix que la victoire finale arrive, et c’est bien difficile de le comprendre tant qu’on ne l’a pas étreinte. Satan s’acharne sur Jésus, il rugit de plaisir mauvais à chaque coup de fouet, à chaque insulte, à cette dernière chute… Il croit sa victoire proche, et Jésus est si affaibli en sa nature humaine ! Il a tellement eu peur de cet homme différent dont il ne comprend pas la divinité, qu’enfin le voici rassuré de le savoir agonisant ! Plus la chute est rude, plus la grâce est grande et l’issue glorieuse. « C’est pourquoi je me complais dans mes faiblesses, dans les outrages (…) pour le Christ, puisque quand je suis faible, c’est alors que je suis fort », dit saint Paul (Cor, II, 10). Qu’est-ce que cela veut dire ? N’est-ce pas un encouragement à me laisser aller, puisque finalement Dieu m’envoie une grâce pour me relever ? Non, bien au contraire, c’est une exhortation à persévérer sans cesse, à me relever toujours pour que la grâce du Bon Dieu ne soit pas vaine ! Cette troisième chute n’est pas la dernière tribulation ; elle demande de se relever encore, pour aller à l’épreuve ultime, celle de la Crucifixion. Et si j’ai rejeté les nombreuses grâces (actuelles) de relèvement au cours de ma vie, serai-je assuré de recevoir celle de la persévérance finale, la grâce de la bonne mort ? La grâce est un don gratuit du Bon Dieu, un cadeau de mon père du Ciel, cela veut dire qu’il n’est pas obligé de la donner, mais il la donne avec largesse à qui veut se relever courageusement.
Je me rappelle ce criminel condamné à mort, celui pour lequel la petite Thérèse de Lisieux a prié si fort : avant de mourir, il a embrassé la Croix. Voilà ce qu’est la grâce d’une bonne mort, méritée par les prières d’une enfant, unies à la Passion de Notre-Seigneur. Qu’avait-il fait dans sa vie, ce malheureux ? Bien des misères, et pourtant il est mort réconcilié avec son Père.
Colloque
O mon Jésus, par les mérites de cette dernière chute sur la voie douloureuse du Calvaire, et par l’intercession de votre Mère bien-aimée, je vous demande la grâce de la persévérance, et tout particulièrement celle de la persévérance finale. Mon saint Ange, soutenez mes efforts et relevez-moi de mes faiblesses. Que jamais je ne me décourage dans mes efforts, et surtout après mes fautes. Tout pour la plus grande gloire de Dieu, et non la mienne !
Germaine Thionville