« Les bains de mer et jeux de plage sont licites. Non seulement la raison de santé, mais le simple motif de récréation les rend légitimes. Cependant, de nos jours, ces bains et ces jeux sont accompagnés de graves désordres :
- Désordres dans les mentalités : les esprits sont plus ou moins pénétrés de naturalisme ; on prône le culte du Facilement le soin du corps est regardé comme le bien souverain qu’il faut assurer par tous les moyens, même dangereux.
- Désordre dans l’intention : les fins honnêtes du bain sont aisément reléguées au 2ème plan ; ces fins, que l’on pourrait sans peiner obtenir dans un climat tout différent de celui de nos plages mondaines, ne sont qu’un détail sans importance, ce qu’on recherche dans le bain et la plage, c’est moins la santé et la récréation saine que la délectation sensuelle et sexuelle, dans le commerce entre personnes de différent sexe, légèrement vêtues, au cours de longues heures de
- Désordre dans le vêtement : les costumes de bain et de plage sont par eux-mêmes provocateurs, car trop courts, trop clairs, trop peu nombreux, tellement collants qu’ils soulignent à l’excès les différences sexuelles. Ces tenues suscitent doublement le scandale : d’abord en excitant chez les autres les passions libidineuses et en les provoquant gravement et d’une façon prochaine, à la luxure ; ensuite en manifestant chez les personnes qui les porte un manque de pudeur outrancier et une audace effrontée. On peut ajouter qu’utiliser ces costumes et s’en accommoder volontiers, c’est contribuer à augmenter l’indécence générale. Porter ces costumes dans une intention explicitement provocatrice constitue, sans aucun doute, une faute
Mais, même sans cette intention mauvaise, il y a certainement dans le fait de porter ces tenues un désordre grave, à cause de l’incitation au mal que sont par eux-mêmes ces costumes, bien qu’il faille remarquer cependant que l’habitude émousse la curiosité malsaine et que l’accoutumance diminue le danger.
A cause de ce triple désordre, on n’hésitera pas à dire que bains et jeux de nos plages mondaines constituent, en eux-mêmes, un véritable péril de péché, sinon pour soi, du moins pour les autres spécialement pour les enfants.
Par conséquent :
Il y a certainement pour les parents une imprudence grave à conduire leurs enfants dans les plages à la mode : ils risquent de les troubler profondément et de rendre difficile leur formation à la chasteté. L’enfant est, en effet, doué d’une grande impressionnabilité et d’une délicate plasticité. Les spectacles de la plage ne peuvent que le marquer. On dit en parlant des enfants : ils sont innocents et tout est pur pour les purs. Mais ils sont extrêmement réceptifs et très vulnérables, et ils peuvent recevoir là un choc décisif.
D’autre part, la formation à la pureté requiert un milieu sain et chaste, car la pratique de cette vertu suppose plus que toutes les autres le contrôle des images et des associations d’images, et la garde des sens et de l’imagination.
Comment pourrait-on faire cette éducation dans cette ambiance de nudités, dans la fréquentation de personnes jeunes et pleines d’attraits, dans l’oisiveté et la mollesse des plages ? Tout ce climat ne peut qu’exciter l’imagination et intensifier les désirs malsains. (…) « Celui qui scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne et qu’on le précipitât au fond de la mer ! » Mt 18 – 6 »
Cet article est tiré de la revue « L’Ami du Clergé », année 1953, pages 218-219. Ses recommandations portent donc pour les plages d’il y a soixante-cinq ans … Celles qui étaient peut-être fréquentées par les personnes des générations de nos grands-parents, ou arrières grands-parents ! L’auteur les blâme sévèrement ainsi que les tenues des baigneurs … Il est pourtant probable que ces plages et ces tenues d’alors nous paraîtraient à nous très pudiques et que l’auteur de l’article (qui signe E.G.) n’aurait pas les mots suffisants pour dénoncer les plages et les tenues d’aujourd’hui. Raison de plus pour nous affranchir de ces loisirs si dommageables pour la vertu.
Il n’est même pas besoin d’être chrétien pour le comprendre. Ennius, premier grand poète latin, l’avait bien notifié : « c’est le commencement de la débauche de dévêtir les corps en public » .
Et Sénèque, d’observer finement : « Souvent nous voyons vaincus en chasteté ceux qui ne seraient vaincus d’aucune autre manière ». R.P.J.