Editorial |
Comment, à une époque où tous les repères se perdent, ne pas montrer notre reconnaissance à ceux qui nous entourent chaque jour de leur présence et de leur amour ; ceux qui sont là, dans les bons et mauvais jours et sans qui nous ne saurions pas être des femmes, des épouses et des mères ? Merci à nos maris !
Merci d’être des hommes !
Aujourd’hui où il est de bon ton d’adopter un comportement tiède empli d’un discours banal et d’une attitude conciliante, merci d’être des hommes aux caractères trempés qui savent d’où ils viennent et où ils vont ! Merci d’être des chefs qui montrent la route à suivre !
Merci à vous qui avez cette lourde charge de subvenir seuls aux besoins familiaux pour nous laisser la place qui nous revient, nous permettant de nous ressourcer afin de savoir nourrir les esprits et les âmes.
Merci à vous qui veillez à ce que votre tenue extérieure reflète votre vie intérieure. Notre place de femme, telle que Dieu l’a voulue dans sa création est d’être présente avec notre féminité, notre rayonnement intérieur pour éclairer la vie en général. Nous vous sommes donc reconnaissantes de savoir garder votre dignité d’homme qui nous aide à conserver une allure féminine ne remettant pas en cause notre honneur et inspirant le respect par l’éloge de la beauté et la noblesse de notre fonction.
Merci de nous aider à répandre l’amour auprès de ceux qui nous entourent, l’amour de Saint François d’Assise qui donne la paix :
« Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie.[1] »
Merci d’être des époux vertueux !
Merci à nos époux d’être notre facteur d’équilibre, de nous rappeler régulièrement la voix de la raison, de nous être complémentaire, comme Dieu l’a voulu. Vous savez prendre du recul, anticiper, ne pas vous laisser surmonter par une sensibilité à fleur de peau…
Merci de nous permettre de garder ces instants de paix pour apprendre à écouter, ces temps de silence pour entendre les besoins de ceux qui sont autour de nous. Notre retrait du monde actif, (que nous côtoyons pourtant) nous permet de nous extraire de l’ambiance lourde pour faire resplendir dans notre famille l’odeur de la paix et du Bien.
Merci de nous tranquilliser quand notre cœur bat la chamade.
Merci de nous guider pour que nous trouvions chacune le moyen de nous épanouir dans de multiples missions où le don qui nous aide tant à recevoir, nous permet d’aider chacun à garder l’espérance quand le ciel est bleu et quand il est noir.
Merci d’être de bons pères !
Quelle abnégation vous montrez, toujours disponible après une journée de travail intense, pour vous abstraire de tous vos soucis et vous pencher sur un berceau ou jouer au ballon…
Merci de parvenir à trouver l’équilibre entre la bonté et la justice, la générosité et l’indulgence, l’autorité et la liberté. Vous avez l’art de rassurer mais aussi d’ouvrir les portes sur la vie extérieure.
Avec votre regard de père, vous analysez les besoins de chacun et vous êtes là, avec votre recul et votre amour paternel pour orienter notre action. Comme un capitaine, vous savez voir loin, gouverner par temps calme, prévoir les tempêtes et les houles tout en tenant la barre.
Quand nos fils, devenus hommes, quittent leur voix d’enfant pour adopter un ton légèrement protecteur avec nous, c’est à vous que nous le devons car vous avez su leur imposer naturellement le respect et l’amour qu’ils doivent à leur maman.
Différents mais complémentaires.
Merci d’être là à nos côtés, car si notre présence est indispensable pour donner l’amour maternel, la vôtre l’est pour apporter la sécurité et la droiture.
Nous encourageons, vous remettez sur le bon chemin,
Nous protégeons, vous accompagnez sur la route.
Notre complémentarité, nos dons reçus, selon ce pour quoi nous sommes faits, nous permettent de nous sanctifier et de nous soutenir mutuellement pour mener toute notre famille au ciel.
Grâce à vous nous pouvons pleinement remplir notre vocation de maman.
Nous pouvons prendre le temps d’observer nos enfants avec nos yeux de mères,
de sentir les dangers avec nos cœurs de mères,
d’éveiller les âmes avec nos âmes de mères
et nous pouvons faire grandir la famille dans la confiance et la sérénité.
Etre deux nous permet de comparer nos analyses, nous laisse jouer chacun notre partition sur les cœurs de nos enfants afin que les accords soient parfaits pour les aider à réaliser le plan que Dieu a prévu pour chacun d’eux.
Vous avez le recul nécessaire et l’expérience du monde extérieur ; nous avons un « sixième sens » qui nous avertit et nous permet de distinguer en chacun de nos enfants les trésors qu’ils renferment. Quand les situations difficiles se présentent, vous nous permettez de relativiser ; quand les épreuves sont là, vous nous aidez à repousser la peur de l’échec, à voir le positif sans nous décourager et à lâcher prise quand cela est nécessaire.
On dit souvent que c’est sur les genoux des mamans que s’éveillent les âmes de nos petits et leur vocation ; c’est nous qui sentons le moment de susciter en eux la générosité, la bonté, la patience, la force d’âme, le courage mais c’est grâce à vous que nous y parvenons car comment pourrions-nous avoir cette disponibilité permanente, cette écoute incessante si nous ne pouvons bénéficier que du « cinq à sept », souvent difficile, pour donner tout ce que notre cœur renferme ?
Il est vrai que certaines mamans sont obligées de faire double journée pour des raisons essentielles et si celles-ci sont vraiment vitales sous le regard de Dieu, Il leur donnera les grâces nécessaires (mais uniquement dans ce cas) ; les autres se privent de tant de merveilles ! Car être « toute à tous », « donner sans compter », pratiquer les œuvres de miséricorde, n’est-ce pas là ce pour quoi notre cœur est fait ? Le monde ne serait-il pas plus heureux si on laissait les femmes donner, à la mesure de leur cœur ? (mais nous en reparlerons).
Et si certains hommes trouvent en lisant ces pages, qu’ils ne méritent pas ces remerciements, alors qu’ils reprennent espoir! Le mariage est une voie de sanctification pour chacun et les grâces reçues le jour du Mariage doivent être demandées chaque jour pour nous aider à gravir ensemble les marches du ciel. Elles ne nous sont jamais refusées !
En tout état de cause : Merci à vous d’être là et de rester « de vrais hommes », dignes de ce nom, cela nous aide à demeurer« de vraies femmes » pour que l’équilibre soit maintenu et répande son rayonnement dans la joie et la paix de Dieu.
Merci de nous aider à comprendre et à aimer notre place de « soleil de la maison » avec ses multiples facettes, de donner de la valeur à notre devoir souvent ingrat et méconnu, parfois dans l’ombre, alors que comme un foyer ardent, nous réchauffons les cœurs et les âmes !
Merci de nous offrir chaque jour tout votre amour !
Merci de nous permettre d’être là tout simplement,
pour aider et soutenir,
pour écouter et consoler,
pour guérir et apaiser,
pour partager les bonheurs et les joies,
pour entraîner, pousser, rattraper, guider chacun dans l’escalier qui mène vers le ciel !
Merci de donner à nos enfants cette sécurité de savoir que leur maman est toujours présente à la maison pour maintenir la flamme car dans notre monde violent et agressif cela n’a pas de prix !
Et si parfois nous avons oublié de vous dire tout cela ou nous n’avons pas osé, veuillez accepter dans ces quelques lignes notre reconnaissance, cette perle cachée au fond de notre cœur et qui ne nous quitte pas !
Marie du Tertre
[1] Prière de Saint François d’Assise