Qu’il faut donc d’abnégation, de force et de doigté aux parents d’aujourd’hui pour conduire leurs enfants sur les chemins de la vertu alors que tant d’influences contraires ne cessent de les pousser sur les pentes de la facilité et du péché. Nous ne nous étendrons pas : oui, le monde est corrompu et le régime de persécution contre le christianisme est le véritable visage de la République et de la gouvernance mondialiste.
Comment espérer encore, dans ces conditions toujours plus difficiles, préserver les âmes de nos petits de ces puanteurs qui saturent l’atmosphère et dont les relents mortels s’infiltrent jusqu’au dedans de nos écoles, de nos foyers, de nos chapelles ? Pour ne pas se laisser emporter par le flot incessant et violent des tentations qui menace de submerger complètement cette génération, il faudrait une rare vertu. Mais n’est-ce point rêver d’attendre d’elle un héroïsme dont la nôtre ne lui a pas donné l’exemple ? Alors, la déperdition de la ferveur, la submersion de la foi, la victoire de la cathophobie sont-elles une fatalité ?
A Dieu ne plaise que nous laissions la désespérance entamer nos âmes ! Accusons le découragement comme étant notre pire ennemi. Si ce démon est parvenu à corroder notre courage à quelque moment de notre vie, c’est le signe avéré, dans une guerre de tous les instants, que nous avons davantage compté sur nos forces que sur la grâce divine. Telle est la véritable origine de nos lassitudes, du grignotement de nos ardeurs et de nos redditions. Lorsque, par la miséricorde de Dieu, nous prenons conscience des terrains spirituels que nous avons désertés et de nos enthousiasmes essoufflés, prenons garde que notre abattement spirituel n’augmente encore si nous n’identifions pas l’unique racine de notre racornissement : nous nous sommes éloignés de Dieu. Dans ces périodes de fragilisation, Satan nous guette et met en œuvre sa machinerie pour que nous ne revenions pas à une meilleure prière.
Ne le laissons pas nous claustrer en nous-mêmes ! Ne tardons pas ; ne biaisons pas. Nous avons perdu assez de temps comme cela. C’est à Dieu qu’il faut aller. C’est de lui seul que nous espérons tout redressement, celui de notre âme, celui de notre famille, celui de la France, celui de l’Église. Il n’est que son souffle pour ranimer nos braises. Jamais nous ne croirons, jamais nous n’espérerons trop ! Notre unique parole, une fois jeté de notre cheval d’orgueil, doit être de demander au Seigneur ce qu’il veut que nous fassions.
Dans son infinie compréhension de sa créature humaine, Il nous invite à tourner vers Notre-Dame notre cœur de convalescent. A Cana, la très sainte Vierge Marie, en désignant son Fils, avait dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu’Il vous dira ». Et Dieu nous exhorte avec les mêmes mots en indiquant sa Mère : « Faites tout ce qu’Elle vous dira ». Aller à Dieu, certainement, sans aucune crainte de se tromper, en nous jetant dans les bras de Marie.
Mes chers amis, veuillez encore lire ces quelques phrases ! Si, véritablement, nous savions aller à notre Mère du Ciel comme le petit enfant va à sa maman, la tournure de notre vie serait changée. Nous expérimenterions l’extraordinaire puissance de Marie. Il s’agit de s’accoutumer à vivre calmement avec le ferme désir intérieur d’accomplir notre devoir d’état sous son regard aimant. Au lieu d’obéir à ses envies, à ses caprices, à ses choix humains, habituons-nous, comme l’enfant qui cherche à faire plaisir à sa mère, à nous demander ce qu’elle veut que nous pensions, que nous disions ou que nous fassions, de quelle manière et dans quel ordre les choses doivent se succéder dans nos journées.
Peu à peu, toute notre volonté se trouvera modifiée car nous aspirerons seulement à accomplir la volonté de notre Mère. Et elle, infiniment touchée de nos petits efforts et de notre affection filiale, nous transportera, bien au-delà de tout ce que nous pouvions imaginer, dans l’embrasement d’amour de son cœur.
N’est-ce point ce qui s’appelle « se mettre à l’école de Marie » ? Elle seule est l’unique mère parfaite et universelle ; elle seule est donc l’unique éducatrice de telle manière qu’aucune éducation chrétienne n’est possible sans elle. Au contraire, plus Marie est comprise et voulue comme éducatrice dans une existence, plus elle élèvera vers les cimes ceux qui se seront livrés et soumis à son éducation.
Chers époux, vous vous apercevez que vous vous êtes attiédis et vous pensez avec nostalgie à votre ferveur de naguère ? Ou vous aspirez désormais à vous mouvoir dans une vie plus parfaite ? Chers parents, vous êtes soucieux d’un enfant qui tourne mal ou vous en pleurez un autre qui a oublié le chemin de l’église ? Ou vous vous demandez tout simplement comment les éduquer mieux que vous ne l’avez fait jusqu’ici ? Allez à Marie. Mettez-vous à son école. Habitez Nazareth, comme Jésus et Joseph et demeurez là, partout où vous êtes, simplement attentifs à répondre à ses attentes. Votre humble persévérance vous amènera à faire tout ce qu’elle vous dira et vous verrez mieux que de l’eau transformée en vin.
R. P. Joseph