L’examen de conscience

 Bien souvent les parents sont démunis quand leurs enfants leur disent : « A quoi ça sert de se confesser, de toutes les façons je recommence toujours les mêmes péchés ? Je peux reprendre la même liste d’une fois sur l’autre. » Et les voilà avec leur liste qu’ils répètent avec application chaque mois.

Comment pouvons-nous faire pour les aider ? En effet il est très important de leur donner de bonnes habitudes pour ne pas courir le risque de les voir se décourager, perdre la conscience de la valeur de ce sacrement et pour finir l’abandonner à la première occasion ou n’en faire qu’une habitude pascale. Il est vrai que l’Eglise n’impose la confession qu’une fois dans l’année mais ne croyons pas que cela soit suffisant pour progresser dans l’intimité divine.

Nous vous proposons un petit moyen pour les aider.

Un exercice quotidien

Lors de la prière du soir, nous aurons soin de remercier Dieu pour les grâces reçues, pour les bonnes actions accomplies. En effet n’oublions pas ni l’un ni l’autre des aspects : l’honnêteté de la reconnaissance des bonnes actions et la honte du péché commis. Souvent nous avons  tendance à tomber dans un excès ou dans un autre.

Veillons à ce que cet examen soit réel et non pas une petite pause silence.

L’examen de conscience rapide sera suivi de la récitation de l’acte de contrition.

Dans « Mamans vers le ciel »[1], vous avez trouvé comment aider votre enfant à se rappeler des fautes de la journée. Nous allons vous donner ici une façon très concrète d’aider votre enfant à progresser. A vous de l’adapter selon le caractère de votre enfant car il ne faut pas heurter les personnalités. N’hésitez pas à demander au prêtre qui le connait l’opportunité de cette méthode.

La résolution

Apprenez–lui à prendre une ou deux résolutions après chaque confession. Celles-ci doivent être concrètes et applicables chaque jour. Le mieux serait même qu’il les confie au prêtre au confessionnal. Celui-ci pourra l’aider à mieux les choisir.

Elles devront être très précises : me lever dès que le réveil sonne, faire mon lit le matin, obéir dès que Papa ou Maman me donne un ordre, ne pas aller voir ma messagerie plus de deux fois par jour (s’ils sont concernés par cette tentation), lire quotidiennement une page d’un livre spirituel, etc… Il faut qu’on puisse dire facilement si oui ou non on a accompli cet effort. Naturellement il faudra accompagner ce choix en expliquant bien à chacun que ce n’est pas parce les deux cases ont été cochées dès le matin qu’on ne doit plus accomplir d’efforts dans la journée. Ce sont juste des petits moyens pour aider et soutenir l’élan vers le Bien.

Achetez pour chacun un petit carnet avec des feuilles détachables et montrez-lui comment faire le tableau suivant :

Mois de :  
     
   Résolution 1 Résolution 2
 Exemples :  Faire mon lit

Ou dire ma prière du matin

 Obéir au 1er appel pour le travail
1   x  0
2  0  x
3  0  x
4  x  x
5    
6    
7    
8    
9    
10    
11    
12    
… 31    

Puis sur la dernière page, il inscrira le péché de la journée ou éventuellement les péchés qu’il regrette le plus. Ce sera le petit bilan du soir. Le matin, il lui suffira de repenser à ces deux résolutions lors de la prière en demandant à Notre Dame de l’aider à être fidèle.

Cet examen journalier prendra 1 ou 2 minutes au maximum !

Et le jour de la confession bimensuelle ou mensuelle, il suffira de détacher le dernier feuillet et de s’accuser des péchés inscrits. De la sorte aucune faute importante n’aura été oubliée. La résolution sera évidente au vu du nombre de fois que le même péché aura été accusé ; et l’enfant n’aura pas l’impression d’avoir écrit une liste interminable dont il ne connaît plus l’intensité ni le nombre. Il pourra aussi rapidement faire un bilan des résolutions prises, au vu des cases cochées sur son tableau.

Ne croyez pas pour autant que la confession sera de moins bonne qualité : la contrition n’en sera que meilleure car les péchés inscrits étant les plus importants de la journée ils raviveront facilement quelque honte de les avoir commis et ne seront pas oubliés (le simple fait de les inscrire et de les relire nous marque).

Pour faire une bonne confession, quatre éléments sont indispensables :

  1. l’examen de conscience ;
  2. la douleur des péchés ou le regret de ses péchés (contrition) qui comporte la résolution sincère de les éviter à l’avenir.
  3. la confession, c’est l’accusation des péchés, au moins les péchés graves, à un prêtre approuvé, tenant la place de Dieu, d’où la nécessité de l’examen de conscience.
  4. la satisfaction ou pénitence, c’est la volonté d’accomplir la pénitence imposée par le prêtre en guise de réparation pour que l’absolution donnée par lui au nom de Jésus-Christ soit valide.

C’est bien souvent la contrition qui est le sentiment le plus difficile à obtenir. Le temps laissé libre ainsi par l’énumération déjà faite nous permettra d’exciter nos cœurs à ce sentiment ; la lecture de certains psaumes[2], des Litanies de l’Amour de Dieu ou d’une prière nous aidera.

On établira aussi, pour un meilleur progrès, un petit barème de pénitence que l’enfant s’imposera lui-même en cas de manquement. Par exemple se priver d’un bonbon, d’un chocolat, éventuellement d’un dessert, se laver à l’eau froide, etc… si on a manqué à sa résolution ; cela a pour effet de motiver encore davantage car le caractère humain est ainsi fait qu’il a besoin d’être excité pour progresser.

Quant aux progrès dans la vie spirituelle, on en voit vite les fruits car quelque soit la matière dans laquelle on progresse, Dieu voyant notre effort nous aide à avancer dans les autres vertus. En effet si vous tirez sur un doigt de votre main, c’est celle-ci toute entière qui va monter ; il en est ainsi pour les progrès de l’âme.

N’hésitez pas à essayer cette petite méthode, quitte à l’aménager selon le caractère scrupuleux on non de l’enfant mais aussi en rangeant les carnets hors de la chambre commune… L’important étant surtout que vous trouviez la bonne solution pour que chacun de vos enfants considère ce sacrement à sa juste valeur, avec les grâces qui en découlent et non plus comme une habitude ennuyeuse et répétitive. Vous l’aurez ainsi efficacement aidé pour sa vie spirituelle et il sera heureux de constater ses progrès. Or nous savons tous que l’accomplissement du devoir bien fait est un encouragement vers la perfection.

Bon courage à tous.

MT

[1] Collection des 6 volumes « Mamans vers le ciel » Edition du Sel

[2] Psaumes 32, 50, 51