Editorial

Chers parents, chers amis,

Voici les beaux jours, le printemps est déjà bien installé, les vacances approchent et chacun est heureux de voir la nature s’éveiller. L’énergie qui embrase la végétation semble nous habiter et l’état d’hibernation dans lequel nous étions plongés pendant l’hiver, paraît s’être évanoui… C’est le moment des grands projets ! Il est grand temps de planifier lieu de vacances et activités pour toute la famille !

Mais attention ! Soyons vigilants ! Ces petits mots que nous avions peut-être bannis de notre vie, allons-nous les laisser reprendre vigueur ? Inaction, oisiveté, paresse, négligence, indolence…

« Il y a des gens qui préfèrent considérer les vacances comme un état semi-comateux, une indolence intégrale, une longue sieste mollement agrémentée par de vagues odeurs d’algues ou de foin, de vermouth ou d’anis. »[1]

Non c’est décidé ! Nos vacances seront cette année bien utilisées ! Nous ne tomberons pas dans le piège qui permet que le relâchement des vacances nous fasse oublier le principal alors que le rythme d’une année bien organisée nous permettait de rester fidèles !

Selon le Père de Chivré, « loisir vient du latin Licere, signifiant «ce qui est permis». Permis dans quel but ? Pour devenir (ou rester) homme, et ainsi s’épanouir comme enfant de Dieu. »

Il est bien naturel que nous ayons besoin de prendre du repos, de changer d’activité pour retrouver des forces et affronter au retour, avec plus d’enthousiasme, notre vie quotidienne. Mais trop de repos tue les vacances et très vite nous perdons notre entrain mais aussi cet état d’esprit que nous donne la joie d’un emploi du temps rempli intelligemment.

Un grand secret pour passer de bonnes vacances !

Vous l’avez compris la première condition sera de se faire un emploi du temps ! Ouh là là, me direz-vous, un emploi du temps en vacances ? Eh oui ; c’est indispensable ! Naturellement il sera ferme sur les heures de coucher, de lever, sur la prière du matin et du soir, sur la récitation du chapelet et sera plus souple pour le reste. Mais il serait fort profitable que chacun y réserve un créneau horaire pour rendre service, pour lire, mais aussi pour réfléchir calmement, pour se détendre sainement,…

La détente de notre corps est une nécessité physique indispensable mais notre âme, elle, se repose en Dieu ; il ne faut donc pas oublier de Lui consacrer un minimum de temps. Naturellement nous ne négligerons jamais la présence à la messe du dimanche et pourquoi pas parfois en semaine si nous en avons la possibilité ? Et ne serait-ce pas l’occasion de réserver une semaine pour faire une retraite spirituelle si la précédente date un peu ?

Vacances en famille

Voilà bien le meilleur moment des vacances ! Selon le lieu choisi on peut privilégier les activités telles que les randonnées à pied, en vélo, mais pourquoi ne pas aussi en profiter pour entreprendre des travaux de restauration dans la maison ? Rien de tel pour garder de bons souvenirs ! Cela peaufine l’éducation et entraîne à la persévérance ! On découvrira parfois aussi les qualités manuelles de l’un ou de l’autre ; quelle chance de découvrir que l’un ou l’autre a de « l’or dans les doigts » ! Ce sera l’occasion de lui donner confiance en lui et de le valoriser ! Quelle joie d’admirer ensemble ensuite le travail bien fait !

Naturellement il ne faut pas que ces activités physiques occupent l’emploi du temps 12 heures par jour ; comme d’habitude tout est question d’équilibre ! Il faut aussi réserver un temps pour le délassement : lecture, promenade, jeux d’intérieur, jeux d’extérieur…

Et après ?

Le travail des uns et des autres (du Papa en particulier) ne permet pas deux mois de vacances en famille. Il faut donc trouver des occupations pour chacun,  pour varier les plaisirs.

– Les camps (Cadres, MJCF, scouts, SAS[2], Croisade Eucharistique,…) sont de bonnes écoles de formation pour ceux qui les suivent et aussi ne l’oublions pas pour ceux qui encadrent car après avoir reçu, il faut donner et quand on donne on reçoit !

Portons beaucoup d’attention aux relations de nos enfants ; un mauvais camarade peut faire un mal irréversible… même en quelques jours. Exigeons de savoir où ils vont, quels sont leurs compagnons de sortie,…, et discutons avec eux pour leur apprendre à distinguer les bons des mauvais amis.

– Sur deux mois, on pourra aussi entraîner les enfants à réserver une semaine pour rendre service : les filles chez une tante fatiguée par une récente naissance, les garçons chez un ami qui a besoin de bras… L’aide bénévole est très formatrice et ces courts séjours à droite et à gauche font découvrir d’autres horizons. Ils sont toujours bénéfiques si l’on en choisit bien le lieu !

– Pourquoi ne pas en profiter pour rendre visite à une tante âgée qui pourra raconter à tous une page de l’histoire de notre famille ? Pour visiter un château, un musée ou une belle église ?

Il faut que le soir chacun puisse se dire : qu’ai-je fait aujourd’hui pour Dieu ? Pour les autres ?

– Ne négligeons pas non plus la lecture car de bons livres bien choisis doivent procurer une véritable détente saine et constructive. Voici le moment pour chacun, parents comme enfants, de se ressourcer à tous les niveaux.

– Ces deux mois offrent aussi plus de temps pour discuter avec chacun de ses lectures mais aussi de son avenir, de ses occupations… On prend le temps de communiquer et de tisser des liens que l’on retrouvera quand cela sera nécessaire.

Le lieu des vacances

Soyons très vigilants sur le lieu de ces moments privilégiés ! Tout d’abord favorisons les endroits où nous sommes sûrs de trouver la messe. En effet serait-ce donner le bon exemple à ses enfants que de leur faire croire que la Messe est secondaire pendant les vacances alors que nous avons justement plus de temps ? Même si la maison de famille est un peu loin d’un lieu de messe, faisons l’effort d’y aller chaque dimanche. Profitons par exemple de cette occasion pour organiser un pique-nique et une sortie. Si nous avons la chance d’en être à proximité, n’hésitons pas à nous rendre en semaine à la messe quotidienne qui nous donnera des forces pour toute l’année à venir.

N’oublions pas non plus de privilégier des endroits sains… la tenue ou le manque de pudeur de nombreuses plages nous obligent à « boycotter » certains endroits… Ne rougirions-nous pas devant Dieu d’avoir nous-mêmes blessé la pureté de nos enfants ?

Les loisirs, au lieu de nous « abêtir », doivent être l’occasion de nous faire grandir, de nous fortifier car la période de vacances n’est pas une parenthèse au milieu de la vie ; c’est juste un petit oasis qui parsème de fleurs notre chemin vers le ciel mais qui ne doit en aucun cas l’interrompre !

Mais l’année n’est pas encore finie… Alors reprenons avec ardeur notre vie quotidienne jusqu’aux très prochaines bonnes et saines vacances !!

Que les mois de mai et de juin, respectivement consacrés à Notre-Dame et au Sacré-Cœur, gardent nos foyers bien unis dans les cœurs sacrés de Jésus et de Marie,

Marie du Tertre

[1] Jacques Perret, « Articles de sport »

[2] Société Saint André