La maison

            Laissez-moi aujourd’hui vous parler de ce lieu que nous aimons tant retrouver : la maison.

Nous avons tous dans le cœur une maison. Celle de notre enfance, celle de nos ancêtres, celle de nos parents… Nos cinq sens frémissent en s’y retrouvant : lieux chéris, odeur particulière, sons inimitables, en un mot cette atmosphère chaleureuse et indéfinissable inspirée par celle qui en était le cœur.

Aujourd’hui nous avons fondé notre famille ; à nous de donner à notre maison son âme, son ambiance particulière ; à notre tour de devenir le soleil rayonnant ; à nous de savoir  en faire une oasis d’amour.

 La maison bénie de Dieu

Tout d’abord pour que la maison joue son rôle essentiel, il faut avoir attiré sur elle les bénédictions des cieux.

Dès que nous emménageons, même si ce n’est pas notre maison définitive, pensons à demander au prêtre de venir bénir les lieux. Cette bénédiction ne vous demande aucune préparation particulière ; le prêtre est habitué à cette demande et viendra volontiers chez vous.

Vous aurez pensé en emménageant à choisir un lieu propice au recueillement : un « coin prière » où vous pourrez facilement vous retrouver tous en famille. En accueillant et installant une belle statue ou un majestueux crucifix (on en trouve très facilement en brocante) au vu de tous, nous mettons à la place d’honneur celui que nous voulons voir régner chez nous.

Une excellente pratique recommandée à tous les foyers est la Consécration des familles au Sacré-Cœur et au Cœur Immaculé de Marie. (Vous trouverez les textes sur notre site dans la rubrique : « Les prières des familles. ») Le prêtre pourra de même solenniser cet événement familial. Ces bénédictions, bien loin d’une quelconque superstition, attireront sur votre famille les faveurs du ciel.

Un phare dans la nuit.

De la plus humble demeure à la belle maison, quelle que soit sa richesse, sachons faire de notre foyer un lieu où chaque membre de la famille se sentira bien. C’est le repère de ceux qui en sont loin ; comme une lumière qui scintille, elle reste le lieu où chacun aime à se ressourcer. Qu’elle soit la propriété de vos ancêtres, la maisonnette achetée avec les premières économies, l’appartement loué en ville ou l’habitation destinée à devenir le socle de votre famille, elle restera « la maison » pour ceux qui sont absents. Là où chacun se sent bien, loin du dehors et des agressions extérieures, là où chacun peut apaiser ses angoisses, refaire ses forces, retrouver ses racines…

« Notre intérieur : c’est ainsi qu’on appelle la maison. Le mot peut sembler paradoxal, puisque c’est elle qui nous entoure. Mais quelle vérité ! Entre ses quatre murs, on y vit sa vie profonde. Mieux encore, c’est cette vie profonde qui l’a créée ; c’est nous-mêmes qui lui donnons sa personnalité, qui est la nôtre. Une maison naît d’une pensée et d’un cœur. »[1]

On veillera particulièrement sur l’ordre qui y règne, sur l’organisation générale facile à vivre et adaptée à l’âge des enfants. Tout sera plus facile à vivre si, messieurs, vous avez pensé à l’équiper du nombre de rangements nécessaires, et si chaque enfant, à défaut de chambre personnelle, possède son petit coin à lui (parc, bureau).

Comment ne pas préciser que le lieu idéal pour élever une famille est de vivre à la campagne. Les enfants pourront s’ébattre facilement sans que la maman occupée, soit obligée de « les sortir » ; les tentations seront bien moins nombreuses et les occupations toutes naturelles, saines et moins coûteuses. Il est vrai que ce choix comporte d’autres sacrifices (gêne pour faire les courses, conduites nombreuses) mais la campagne étant de plus en plus désertée on peut trouver facilement aujourd’hui, sans être pour cela isolé du monde, une maison bien placée, pas trop loin d’une gare que le Papa n’aura pas de mal à rejoindre pour aller à son travail.

Inutile de préciser que les repas prêts à l’heure, bons et suffisants sont un élément capital de l’équilibre d’une maison : l’époux y puise le réconfort, les enfants retrouvent les petits plats de maman, les étudiants une nourriture équilibrée qui les change de leurs nouilles et pizzas, le tout dans une ambiance où chacun pourra s’exprimer à son aise et sans complexes, dans la bonne humeur et la convivialité d’une famille où règne la charité.

Lumière du foyer

« N’est-ce pas une vérité que c’est la femme qui fait le foyer et qui en a le soin, et que jamais l’homme ne pourra la remplacer dans cette tâche ?[2] »

Rôle éminent et infiniment exigeant. Elle diffuse son influence auprès de tous. « Reine du foyer, elle est source de vie spirituelle, de vie morale, de vie sociale pour toute la famille au centre de laquelle la Providence l’a placée.[3] »

Elle sera disponible pour apporter le réconfort affectueux; elle saura provoquer délicatement les confidences et donner la chaleur morale indispensable. Pour  le mari qui travaille « le foyer deviendra l’endroit où il ira se refaire dans le repos, le calme et la joie intime. Pour la femme, le foyer demeurera l’asile d’amour où s’exerce à peu près toute son activité. (…) Mais ce qui donnera une âme en tout, c’est la main et l’art de la femme qui permettront à l’épouse de rendre attrayants tous les coins du foyer, autant par la vigilance, l’ordre et la propreté, que par le souci de tenir toute chose préparée bien à propos.[4]»

Il dépend de la maîtresse de maison que la famille s’élève ou qu’au contraire elle décline. En effet son don de rayonnement et l’insaisissable influence qui émane de toute sa personnalité saura apaiser les cœurs et les esprits. C’est en ce sens qu’elle doit être le soleil de la famille. Son exemple sera immédiatement suivi de tous ; voilà entre autres pourquoi, mesdemoiselles, il faut dès maintenant vous exercer à supporter les petites contrariétés de la vie sans maugréer, à dominer vos humeurs et à maîtriser vos paroles intempestives…

De la mère de famille dépend le plus souvent l’ambiance familiale car un seul regard de sa part peut stopper les écarts de langage, les plaisanteries blessantes, les excès de la langue et le brouhaha ambiant. Elle veillera à ce que chacun puisse s’exprimer facilement afin de favoriser l’épanouissement de tous.

Dernier petit constat : dans une famille où les parents se parlent sur un ton délicat et attentionné, les enfants en feront autant. Si au contraire, ils ont pris l’habitude de la critique systématique, de « se bâcher » même gentiment, le ton de la maison toute entière en pâtira. Faites l’expérience, le résultat est presque immédiat !

Voilà ces petits mots, chères amies, pour vous aider à faire de votre maison un véritable foyer ardent, rayonnant de paix, de joie et de sérénité !

Marguerite-Marie

[1] Paula Hoesl

[2]- 4 Pie XII – allocution du 25 février 1952

[3] Marcel Clément – La femme et sa vocation