Le déconfinement n’aura pas lieu ou les boutons de Laetitia.

           Au couvent, le plus récent de nos dictionnaires est une édition « Hachette » de 2001. J’y ai cherché et n’y ai pas trouvé le mot « déconfinement ». Qu’on se le dise : ce néologisme, aujourd’hui sur toutes les lèvres, n’appartient pas au vocabulaire de la langue française. C’est un premier signe.

Il est vrai que l’Académie, anticipant peut-être les évènements de 2020 a pu l’admettre au cours des deux dernières décades. « Déconfinement » aurait alors sans doute pris place entre « déconditionner » et « déconfit ». Ce voisinage lui siérait à merveille ! La France a en effet un besoin urgent d’être « déconditionnée » du climat de psychose et de terreur instillé à la faveur de la pandémie afin de faire face à cette nouvelle tartine de « déconfiture » que le confinement lui a demandé d’ingurgiter.

 

I  Le déconfinement n’aura pas lieu.

 

  Si le mot « déconfinement » n’existe pas, qu’en est-il de la réalité signifiée par le mot ?

C’est chichement que le gouvernement a desserré l’étau de ses mesures drastiques et c’est sous la contrainte qu’il a dû admettre la disproportion des dispositions qu’il avait adoptées pour rendre à peu près impossible le culte public. Pour l’avenir, nous serions bien inspirés de nous souvenir de la petite phrase de Christophe Castaner, ministre franc-maçon de l’Intérieur et, à ce qu’il semblerait, Docteur en théologie : « La prière n’a pas forcément besoin de lieu de rassemblement ». Voilà tout un programme par l’un de nos oligarques, qui, certainement, sait de quoi il parle et n’a pas manqué à ses patenôtres dans son oratoire privé tandis que les Loges étaient bien sûr fermées et interdits les convents.

  Décidément, la neutre laïcité a bien du mal à ne pas se mêler des cultes. On le voit aussi à ce nouveau vêtement liturgique dont elle a voulu affubler les prêtres tandis qu’ils célèbrent la Messe. Il s’agit d’un hybride qui tient autant du masque que de la muselière. Car il est évident pour tous qu’à chaque fois que le prêtre se retourne vers les fidèles pour dire ses « Dominus vobiscum », sa toxicité est redoutable. C’est ainsi qu’on transforme la Messe en « mescarade » ! Et qu’on « emmasquille » les prêtres !

  En réalité, non seulement le déconfinement n’a pas lieu mais c’est le confinement qui redouble ! Certes le confinement des âmes ne date pas d’aujourd’hui… Le carcan des lois liberticides pour supprimer toute possibilité de parler contre les dogmes de la pensée unique existe depuis longtemps. Depuis la loi Pleven jusqu’à la loi Perben, en passant par les lois Gayssot et Lellouche, la traque des opinions bat son plein. Sur l’hexagone, les miradors se sont dressés, les uns après les autres, pour surveiller les citoyens. Comment échapper aux feux et aux tirs croisés de SOS Racisme, de la Halde « Haute autorité de lutte contre la discrimination et pour l’égalité », de la LICRA « Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme et de la DILCRAH « Délégation interministérielle de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et de la haine anti-LGBT », en France concentrationnaire ?

 

II  « L’amende des boutons ou la bande des moutons1. »

 

  Tout cela n’était pas suffisant ! On doit à la sémillante et mal-prénommée, Laetitia Avia, d’avoir – pendant que les français étaient confinés – renforcé l’arsenal dont chacun perçoit l’insuffisance ! Grâce à Laetitia, le Parlement a fini de voter le 13 mai dernier, une loi qui permet d’enjoindre de retirer, sous 24 heures, tous les « contenus manifestement haineux » qui circuleraient sur internet. Les plateformes auront la peccadille d’une amende de 250 000 € si elles ne s’exécutent pas. La délation est encouragée et promue comme sport national et comme vertu civique. Peut-être sera-t-elle bientôt récompensée par la Légion d’honneur ! Car il faudra du courage, planqué derrière son écran, pour appuyer anonymement sur les nouveaux boutons obligatoires de signalement dont toutes les plateformes devront se doter.

III  La loi aviaire pire que la grippe aviaire

   Une jolie éruption due à Madame Avia qui va provoquer une grippe aviaire, bien plus à craindre que le coronavirus. Ce qui est un comble, c’est que l’invention géniale des boutons-mouchards, provient d’une élue dont on ne doit pas oublier la mise en cause pour ses propos racistes et homophobes par Médiapart. Laetitia, on a envie de lui appliquer le mot de Colette : « prénom gentil qui seyait à sa carrure [ de crédibilité ! ] comme une cravate de tulle à un rhinocéros. »

  Catholiques, il va falloir que nous fassions mentir Edouard Drumont qui avait eu cette boutade peu flatteuse à notre encontre : « Si les préfets convoquaient tous les catholiques sur la place pour midi précis, à cette fin de recevoir des coups de pied quelque part, ils arriveraient tous à midi moins le quart, pour être sûrs de ne pas le faire attendre ! » Le confinement passé et à venir nous a conviés et nous convie à réapprendre à chouanner… A nous d’être ingénieux pour découvrir les manières modernes d’entrer en résistance et de passer derrière les haies virtuelles ou réelles. A nous de savoir éviter d’entrer dans « le bal des moutons et de déjouer le mal des boutons1. » A nous de nous organiser, et de nous mobiliser, de nous unifier enfin pour mener avec Foi, intelligence et courage, les luttes que nous devons mener pour l’honneur de Notre-Seigneur Jésus-Christ et pour combattre ses ennemis.

Madame Avia, nous aimons tous les hommes pour qui Notre-Seigneur Jésus-Christ a versé son sang, mais, oui, nous haïssons le mal, le péché et l’erreur. Votre loi aviaire, nous la combattrons davantage que la grippe aviaire et que le coronavirus : comptez sur nous ! Notre-Dame de la Vendée militaire, accordez-nous les vertus de nos ancêtres !

Epilogue du 26 juin 2020

  Avia, orum, n. signifie en latin « lieux impraticables ». Il faut croire que le Conseil Constitutionnel a encore un peu de latin puisque le 18 juin (sic!), il a sanctionné « le caractère impraticable » de la loi « Avia » et a critiqué la privatisation du contrôle de la liberté d’expression qu’elle instaurait. Que le soulagement légitime que nous pouvons éprouver ne nous rende cependant pas dupes des motifs irrecevables invoqués par les « sages » de la République. Disons qu’ils veulent rester les maîtres de la répression de la pensée.

Père Joseph

 

1 Voilà deux contrepèteries qui viennent illustrer à leur manière comment passer derrière les haies !