Chers grands-parents,
Laissons la parole aujourd’hui à la jeune génération qui ose par ces lignes réclamer aux anciens le plus beau cadeau dont ils ont besoin :
« Vous qui constatez les ravages exercés par le temps dans le champ de votre activité et qui êtes parfois tentés de vous attrister, en vous croyant inutiles, vous avez encore un beau rôle à jouer. La nature a pâli votre teint, ravagé votre front, en y creusant des rides profondes, mais elle a glissé une sorte de miséricorde dans ses ravages, en donnant à vos cheveux blancs la douceur qui atténue ses dommages. Vos yeux ne sont plus aussi vifs mais ils laissent tomber un tel rayon de bonté ; sur vos lèvres ne se dessinent plus les petits plis malicieux qui jadis, si facilement, venaient s’y accrocher ; vos mains n’ont plus de vigueur mais leur étreinte est plus chaude. Dans ce temps de congé, dans ces années de vacances lumineuses que vous ménage la Providence, oh, faites, au soir de votre vie, le geste du divin semeur, semez, semez la bonté. Donnez, donnez avant de partir, à ceux que vous aimez ce qu’il y a de meilleur en vous : un peu de votre âme. Donnez un peu du divin qui vous envahit. Soyez à cette heure où l’égoïsme triomphe, où la haine multiplie les ruines, où l’orgueil s’acharne à imposer silence à tous les maîtres, à ceux d’hier et à ceux d’aujourd’hui, soyez des semeurs de bonté et des mainteneurs de tradition. Les nouvelles générations qui s’éveillent ont besoin de vous, de votre regard bienveillant, de vos conseils pleins d’affection. Nous savons que vous priez pour chacun de vos petits-enfants sans en oublier aucun, et nous ne ferons rien qui pourrait vous décevoir. Vous êtes la voûte de la famille, le pilier qui rassure, l’image de la fidélité. Dans votre regard, nous voyons l’espérance que nous éveillons en vous et nous ne voudrions pour rien au monde vous décevoir. Vous êtes le lien entre l’éternité et la terre car votre âme, qui parle tant à Dieu, inonde de ses prières ceux qui risqueraient de brûler leurs ailes au contact du monde.
Chers grands-grands-parents, ne regrettez pas le temps passé, ne vous plaignez pas de votre faiblesse physique ou des méfaits de l’âge ; ne vous lamentez pas sur les voix de Dieu qui vous échappent : offrez et priez ! Dieu vous a laissé sur terre pour cette belle mission et il compte sur vous. Vos enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants ont besoin de vous ! Comme le soleil couchant, avant de réciter votre Nunc dimittis avec le vieillard Siméon, répandez encore sur la terre la lumière de vos rayons flamboyants. Merci pour tout ce que vous nous avez transmis, pour ce lien que vous avez créé entre ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui ; merci encore pour la paix, la bienveillance, la fidélité et la force de la vérité que vous avez su nous faire aimer. Merci toujours pour vos prières qui nous portent aujourd’hui et qui nous suivront de là-haut demain ! Nous comptons sur vous !
Des petits-enfants