« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?
La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.
Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !
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Mon sauveur Jésus, dans cette prière, me fait demander à Notre Père la force de résister à la tentation, parce que le mot « succomber » veut dire arrêter de résister. Mais qu’est-ce donc qu’une tentation ? C’est cette petite idée qu’un mauvais ange vient me mettre dans la tête, et qui se fait insistante pour me porter au péché. Elle arrive, et revient, revient encore et toujours jusqu’à ce que je cède. Et c’est hélas bien souvent ce qui arrive ! Je demande donc au Bon Dieu de ne pas me laisser chuter, mais pourquoi ne pourrais-je pas plutôt lui demander de m’éviter les tentations ? Ce serait tout de même beaucoup plus simple si je pouvais ne plus être tenté ! Et j’aurais bien moins de péchés à confesser.
Alors, pour comprendre, je me tourne vers vous, ô mon Jésus ! Vous aussi vous avez été tenté, dans le désert. Et pourtant vous êtes Dieu ! Ainsi vous nous avez montré la méthode qui permet de vaincre le démon. Tout d’abord, vous aviez l’âme prête par la prière et la pénitence, et par votre grâce vous me donnez chaque jour le temps et la force de prier et de vous offrir quelques sacrifices parmi toutes les contrariétés qui viendraient empoisonner ma journée si j’oubliais de vous les offrir. La prière et la pénitence, c’est comme une cure de vitamines ou d’huile de foie de morue : elles n’ont pas toujours bon goût, mais elles sont si bonnes pour la santé ! Et il ne faut pas attendre d’être malade pour prendre des forces et faire le plein d’énergie.
Par trois fois vous avez été tenté. La première fois, ce fut sur l’attrait des choses matérielles : vous aviez faim, et la tentation porta sur la nourriture. Puis le diable a voulu vous faire tomber par orgueil, par ambition. « Tout ceci je te le donne si, te prosternant, tu m’adores ». Le démon commence par nous attirer dans de « petits » péchés comme la gourmandise, la coquetterie ou la paresse, pour arriver ensuite aux péchés de colère, d’envie, d’orgueil… et tant d’autres ! Ces fautes-là sont bien plus graves, et même si elles ne devaient jamais être remarquées par ceux qui m’entourent, elles sont plus dangereuses pour mon âme. Et si je cède à la première, qui n’a l’air de rien, je suis entraîné dans ce mouvement vers d’autres tentations, et d’autres chutes, de plus en plus importantes.
Concrètement, comment agir face à la tentation ? Comme à la guerre, il y a plusieurs méthodes pour gagner la bataille, il s’agit de trouver la bonne. Parfois même il faut fuir la bataille : « Arrière, Satan ! » Je pourrais demander au prêtre, au cours de ma prochaine confession, de me conseiller sur la bonne manière de combattre cette tentation qui me revient si souvent ! Ce qui est sûr, c’est que je peux compter sur mon Père pour m’aider, et sur ma Maman du Ciel aussi. Et le Bon Dieu m’a confié à un ange gardien pour qu’il me guide et me protège, il suffit que je le lui demande.
Tout doit me servir pour grandir dans votre amour, ô mon Père du Ciel, et avancer sur le chemin du Paradis. Cette tentation à laquelle j’ai cédé, je dois m’en servir pour avancer vers vous. Elle me remet à ma place, moi qui me crois si fort, et me donne l’occasion de m’humilier un peu en demandant pardon, à vous et à mon prochain. Me faisant plus petit, je suis certain de grandir encore mieux, comme un rosier que l’on taille sévèrement pour lui donner une belle forme, et qu’il produise ainsi de ravissantes roses parfumées. Chaque chute me montre à quel point le Bon Dieu m’aime et me tend sa main à chaque fois, même quand c’est la centième fois que je tombe. Jamais je ne dois perdre l’espérance, et bien vite je veux me relever après le péché. Dieu m’aime et veut m’aider à triompher, en me comblant de grâces quand je l’appelle au secours. Saint Augustin disait : « Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi ». Il veut que je participe à mon rachat, il demande que je l’aime plus que tout, et quand on aime, le sacrifice est moins lourd et l’effort moins pesant.
Alors mon Père, faites que je vous aime toujours plus, pour m’éloigner plus facilement de ce qui vous déplaît et vous garder sans cesse dans mon cœur, en compagnie de votre sainte Mère.
Germaine Thionville