Mais délivrez- nous du mal

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

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  La belle prière du Notre Père se termine par ce petit morceau de phrase introduit par un « mais » qui appuie bien son importance, tout comme celui de Notre Dame à Pontmain : « Mais priez mes enfants ». Une fois que j’ai résisté à la tentation avec votre grâce, Seigneur, délivrez-moi du mal ! Afin que je puisse dire, à la suite du grand roi David (Ps 31-9) : « Vous ne m’avez pas livré aux mains de l’ennemi, vous donnez à mes pieds un libre espace ».

 

  Le mal est partout dans le monde, et je le vois bien autour de moi. Ce mot veut dire bien des choses : la maladie, la douleur, le tort causé par quelqu’un… Est-ce de ce mal-ci dont je demande la délivrance ? Le Bon Dieu tire du bien de tous les maux, les tentations comme les tribulations extérieures, telles que la maladie par exemple. Quand sa maman lui suggérait de demander à Jésus de la guérir, la petite Anne de Guigné préférait prier pour les autres, car elle sentait bien qu’en acceptant ses propres souffrances, elle unissait son cœur plus intimement à Jésus crucifié. Elle avait tout compris. La vraie sagesse, c’est de savoir transformer le mal en bien.

  Mais le mal intérieur est plus grave : le péché – il s’agit bien de lui – détruit dans mon âme l’amitié avec le Bon Dieu, et même, en cas de péché mortel, me couperait totalement de lui.  Et c’est ce mal là qui m’entrave, car il m’empêche de monter vers le Bon Dieu, il me rend esclave du démon. C’est bien dans une prison que je m’enferme volontairement quand je pèche, et c’est pour cela que j’ai tant besoin de Vous, ô mon Père ! Donnez-moi votre grâce, qui est la clef de mon cachot ! Je n’oublierai pas de l’accepter, cette grâce, sinon je serai comme un prisonnier qui refuse de prendre les clefs qui lui permettent de se libérer.

  C’est pour cette raison que Jésus s’est fait homme, et qu’il est appelé à juste titre « Sauveur ». Il est venu pour moi, pour me délivrer du péché. Il a été envoyé par son Père, et chaque jour sur l’autel, il s’offre à nouveau en sacrifice afin que je sois délivré du mal. Quelle bonté, et comme Dieu m’aime ! Par le Baptême il m’a sauvé une première fois, et après m’avoir pardonné au saint tribunal de la Pénitence, il s’offre à moi dans la sainte Eucharistie, pour me donner tous les moyens nécessaires pour aller au Ciel. Et bientôt, si ce n’est déjà fait, le Saint-Esprit me comblera de ses dons par la Confirmation. Je suis confondu d’amour et de reconnaissance devant de tels présents de votre part, mon tendre Père ! Et pour les pauvres malades, l’Extrême-Onction viendra apporter le réconfort et les grâces nécessaires pour supporter vaillamment leur peine, et transformer leur souffrance en cri d’espérance. Quels cadeaux merveilleux m’avez-vous fait, mon Sauveur, avant même que je les ai demandés ! Oui, je m’appliquerai dès aujourd’hui à prononcer cette phrase avec application et reconnaissance.

 

  O très doux Jésus, et vous, Maman chérie du Ciel, faites-moi prendre cette résolution, à la suite de saint Dominique Savio : la mort plutôt que le péché. Pendant l’Avent, je m’accrocherai d’une main à mon chapelet, et de l’autre à mon saint ange. Et avec votre grâce, ô mon Père céleste, j’avancerai joyeusement sur le chemin du Ciel, supportant amoureusement toutes les contrariétés qui se mettront en travers de mon chemin, car elles sont autant de marches pour arriver jusqu’à vous.

 

Germaine Thionville