« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?
La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.
Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !
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La belle prière du Notre Père, qu’on appelle aussi l’oraison dominicale, car elle s’adresse au Seigneur (Dominus), s’achève par ces trois petits mots : ainsi soit-il. C’est par cette courte phrase que se terminent la plupart de nos prières montant vers le Ciel. C’est le résumé de la prière, le condensé de notre appel implorant vers notre père, le dernier « s’il vous plaît Papa » qu’on implore.
Ainsi soit-il, c’est un acte de confiance, et l’expression de mon ardent désir d’être exaucé. Oui, mon très cher Père, je veux, à la suite de votre Fils Jésus qui m’a enseigné cette prière, faire monter jusqu’au Ciel toutes les demandes que contient le Notre Père. Oui, je veux sanctifier votre nom et obéir à vos commandements pour que votre règne arrive ; et pour cela je réclame votre assistance et votre miséricorde. Je m’abandonne à vous, qui avez voulu que je vous parle ainsi, et puisque c’est la prière que vous avez choisie, et que vous préférez entre toutes, j’aimerais à la redire sans cesse, tout particulièrement au cours de mon chapelet, mais aussi dans la journée, au milieu de mes jeux ou de mes devoirs. Je veux me rappeler que vous êtes toujours là, près de moi, et que vous voyez chacune de mes actions et lisez chacune de mes pensées. Vous êtes le Père auquel je ne peux et ne veux rien cacher, et je désire ardemment que mon cœur soit toujours en ordre afin que vous aimiez vous y reposer et me combler de votre amour.
O mon Père, comme je vous aime ! « Vous avez songé à moi de toute éternité, vous m’avez tiré du néant, vous avez donné votre vie pour me racheter, et vous me comblez encore tous les jours d’une infinité de largesses. Hélas, Seigneur, que puis-je faire en reconnaissance de tant de bontés ? » (Prière du matin, livre bleu) Vous n’aviez pas besoin de moi pour être heureux, mais pour mon bonheur vous m’avez créé ! En revanche, moi, j’ai besoin de vous, mon bonheur n’est qu’en vous. Par le baptême vous avez fait de moi votre enfant, alors gardez-moi bien près de vous, et si je tombe relevez-moi bien vite afin que je ne me perde pas loin de vous.
Je sais que vous écoutez ma prière, et qu’en ce moment-même où je vous parle l’Esprit-Saint me couvre de grâces. Faites, ô mon Père, que je n’en perde pas une seule, et que les instants où je récite le Pater soient de vrais moments d’intimité avec vous, c’est-à dire des moments où mon cœur se plonge dans le vôtre pour mieux vous connaître, vous adorer, et vous aimer. Demandez et vous recevrez, a dit mon Sauveur Jésus, alors je crois fermement que vous m’accorderez les grâces que je vous demande dans le Notre Père, car c’est ainsi que vous voulez que je vous implore, et c’est ainsi que vous m’exaucerez. Par ces mots « ainsi soit-il », vous voulez que ma prière devienne impérieuse, comme l’expression d’une confiance absolue qui ne saurait être trompée. Vous voulez vous soumettre à la prière amoureuse de votre enfant, pourtant bien ingrat, et c’est là une marque de plus de la grandeur de votre amour pour moi. Qui suis-je, pour intimer ma prière au Maître de l’univers ? Et comment oserais-je à présent prononcer ces quelques mots à toute vitesse, sans y prendre garde ?
Je me tourne vers vous, ma bonne Maman céleste, pour implorer votre aide, ainsi que celle de mon ange gardien, afin de m’appliquer dorénavant à réciter pieusement cette magnifique prière. Si tous les enfants de la terre disaient chaque jour avec application et amour un seul Notre Père, il est bien sûr que la face du monde changerait ! « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. » Ainsi soit-il.
Germaine Thionville