La vie est une marche en avant, puisqu’elle est mouvement. Personne n’a jamais pu remonter le temps, revenir en arrière et changer ce qui fut.
A chaque instant, nous sommes face à deux options : rester immobile, avec nos habitudes et certitudes, sans remise en cause de nous-mêmes, ou bien réfléchir et se poser la question du bien-fondé du comportement qui, spontanément, nous anime.
Si je lis le Saint Evangile pour me mettre à l’écoute de la parole divine, voici ce que je trouve :
Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous persécutent.
Or notre premier réflexe est de nous cabrer, de vouloir rendre le mal au nom de l’honneur (amour propre plutôt) ou de ressasser des mois, des années ce qui nous a blessés, sans chercher à pardonner et à effacer d’un sourire.
Effort de dépassement de notre susceptibilité.
Malmené, il n’ouvrait pas la bouche.
Notre Seigneur, pleinement Dieu, auteur de la création, connaissant le secret des cœurs, vit dans l’Incarnation et la Passion, l’injustice, la contradiction, la calomnie, la trahison.
Cherche-t-il à se justifier, à triompher par la force et le raisonnement de ses ennemis, à se défendre ? Non bien sûr.
Or nous voudrions toujours nous défendre, ulcérés d’être incompris et moqués ou calomniés au lieu de laisser cela au Seigneur.
Ce n’est pas le modèle du divin Maître.
Effort de dépassement de notre orgueil.
Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés.
Que savons-nous du secret des cœurs, de l’histoire et des blessures de chacun ? Des intentions, des bonnes volontés parfois maladroites et du chemin que Dieu a tracé pour chaque âme droite, à travers ses chutes et ses faiblesses.
Peut-être que celui que nous jugeons si sévèrement, sera avant nous dans le Royaume, et qui sait si nous y serons nous-mêmes ?…
A force de vivre en lutte contre l’esprit du monde, nous finissons par développer une dureté de cœur et une méfiance envers chacun.
Effort de dépassement de notre vue trop humaine.
Pleurez avec ceux qui pleurent, réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent.
Combien de fois restons nous campés sur nos égoïsmes sous prétexte de manque de temps pour ne pas écouter, ou rendre une visite qui soulagerait la peine sans même pouvoir faire autre chose.
Dans la joie, n’avons-nous pas, parfois, une secrète envie de ce qui va bien chez les autres, surtout si nous connaissons des difficultés, en même temps de notre côté. Notre cœur n’a pas alors la simplicité de la joie ou du bien qui se fait sans nous.
Effort de dépassement de notre égocentrisme.
Dans nos journées, si nous demandons la grâce de voir les évènements comme Dieu les voit, nous avons les moyens de ramer à contrecourant pour ne pas nous laisser emporter par ce qui ternit si vite la beauté de notre âme baptisée et purifiée à chaque confession.
Alors, au lieu de nous plaindre et de maugréer, rendons grâce à Dieu de ce qu’Il permet pour nous lancer vers le Ciel et faisons feu de tout bois, nous souvenant que celui de la croix fut le préalable de la Résurrection.
Forts de la foi en la parole divine, de l’espérance du Ciel et de la charité, lançons-nous
En avant…
Jeanne de Thuringe